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Les arbitres centraux de Ligue 1 pourront solliciter davantage le VAR par eux-mêmes
Censée uniquement corriger les erreurs manifestes d'arbitrage, l'assistance vidéo peut être demandée directement par les arbitres de champ lorsqu'ils ont un doute. Une utilisation autorisée par le règlement que le patron des arbitres Antony Gautier les incite à utiliser, tout en rappelant son caractère « exceptionnel ».
Sept ans après son introduction en Ligue 1, le VAR se démocratise. Alors que c'était plutôt son encadrement strict et la volonté de « ne pas réarbitrer » qui était souvent mise en avant à ses débuts, la feuille de route des arbitres dévoilée par la FFF à l'orée de la saison prévoit une utilisation élargie de l'assistance vidéo : « L'arbitre est autorisé à initier exceptionnellement un déplacement devant l'écran sans appel de l'arbitre vidéo, pour vérifier certaines décisions majeures dans des moments "sensibles" d'une rencontre (début ou fin de match, score serré, etc) ».
Offrir la possibilité à un arbitre qui doute de sa décision de décider d'aller revoir les images complète le dispositif le plus répandu, qui consiste pour le centre VAR à solliciter l'arbitre central en cas d'erreur manifeste. Une option « inscrite dans le protocole VAR de l'IFAB depuis sa généralisation en 2018 et avait été rappelée dès juillet 2023 aux arbitres de L1 » selon M. Gautier. Sollicité, le directeur de l'arbitrage y est favorable. Il ajoute que ce « passage exceptionnel devant l'écran VAR n'a aucun impact négatif sur la notation d'un arbitre, même en cas de changement de décision, s'il n'y a pas d'erreur technique commise de sa part ». Comprenez que ce dernier a fait ce qu'il fallait en termes de mobilité, de placement et de collaboration avec ses arbitres assistants durant l'action.
Un outil décisif lors de la 34e journée
C'est ce qu'avait respecté M. Brisard lors du vertigineux Strasbourg-Le Havre (2-3) de la 34e journée, le 17 mai. L'arbitre avait décidé, par intuition, d'aller revoir les images de la faute de l'Alsacien Andrew Omobamidele sur Rassoul Ndiaye, et de confirmer un penalty qui se sera révélé crucial pour le maintien sur le fil du Havre en Ligue 1.
Un atout de poids pour entamer une saison de « continuité » pour les arbitres, selon leur patron, M. Gautier. « La ligne directrice repose sur trois piliers : favoriser le spectacle et le jeu, protéger l'image du football et poursuivre l'ouverture de l'arbitrage », a détaillé son directeur depuis janvier 2023, avant le coup d'envoi de la première journée, vendredi soir. Pas de révolution, donc, mais « la nécessité de rester ferme dès que la santé et l'intégrité physique des joueurs entrent en jeu, tout comme au sujet des contestations et comportements pouvant nuire à l'image du football ».
C'est dans ce but que sera respectée l'interdiction pour tout autre joueur que le capitaine d'une équipe d'échanger avec l'arbitre, même de manière courtoise, durant un match. « Cette règle testée à l'Euro et qui nous avait paru utile figure dans les Lois du jeu depuis le 1er juillet 2025, nous informe le directeur de l'arbitrage français. Les images de joueurs courant vers l'arbitre ou l'entourant ne sont pas acceptables. Ces comportements seront systématiquement sanctionnés d'un carton jaune. » Une volonté de sévérité renforcée, également applicable aux entraîneurs après l'épisode « de l'intimidation physique » du Lyonnais Paulo Fonseca. Le Portugais avait collé son front à celui de Benoît Millot, l'arbitre d'OL-Brest, début mars.
Autre outil potentiel pour humaniser les arbitres, la sonorisation attendra. Pour l'explication des décisions, notamment mise en place pendant la Coupe du monde des clubs, Gautier et ses équipes se disent « prêts dès que la LFP donnera le feu vert ». Les arbitres français se montrent même favorables à une « mise sur écoute » tout au long du match, mais ce sont cette fois les instances internationales qui freinent. « C'est le sens de l'histoire d'expliquer les zones grises qu'il peut exister, comme au rugby, estime le directeur de l'arbitrage. Mais ça ne dépend pas que de nous, puisque nous avons à nouveau sollicité l'IFAB avant la finale de la finale de la Coupe de France, sans succès. »
Dans sa quête « d'ouverture et d'humanisation des arbitres », la direction de l'arbitrage continuera à échanger et à intervenir auprès des clubs qui le veulent. Elle poursuivra également sa publication de débriefings vidéos des décisions majeures après chaque week-end.