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Hausse des prix à Montréal, baisse à Toronto
L'Étude sur le prix des maisons et les prévisions du marché de Royal LePage est publiée ce mardi.
Les prix de l'immobilier baissent à Vancouver et Toronto, mais montent à Montréal. Le monde à l'envers pour les plus de 40 ans.
Les baby-boomers, qui veulent vendre leur maison pour aller dans une RPA (résidence privée pour aînés) ou ailleurs seront ravis, de même que ceux qui travaillent à commission. Les premiers acheteurs, eux, grinceront des dents.
Dans la région du Grand Montréal, le prix médian de toutes les propriétés s'est accru de 3,5 % au deuxième trimestre de 2025 comparativement à celui de 2024. Ce qui contraste avec les marchés de Toronto et de Vancouver, qui ont reculé de 3,0 % et de 2,6 %, révèle l'Étude sur le prix des maisons et les prévisions du marché de Royal LePage publiée ce mardi.
« C'est le retour du balancier. J'ai été en finances pendant 25 ans et à l'époque, on était toujours l'enfant pauvre, observe le porte-parole Marc Lefrançois, courtier immobilier chez Royal LePage Tendance. Les marchés de Toronto et de Vancouver surperformaient tout le temps le marché de Montréal. Puis là, c'est un peu l'inverse.
Il y a des raisons à ça. Pendant la pandémie, puis un peu après, l'accroissement des prix a plus touché le marché de Toronto, de Vancouver et d'Ottawa comparé à celui du Québec.
Marc Lefrançois, de Royal LePage Tendance
Il y a aussi une baisse des transactions dans les métropoles ontarienne et britanno-colombienne et surtout une augmentation du nombre de propriétés à vendre. À Vancouver, les acheteurs ont maintenant le gros bout du bâton.
Ce qui n'est pas le cas au Québec, où le prix médian de toutes les propriétés a grimpé de 5,4 %.
Les unifamiliales y goûtent
En analysant les données par catégories, on observe que le prix médian d'une maison unifamiliale détachée a grimpé encore plus, soit de 7 %, passant de 645 200 $ au deuxième trimestre de 2024 à 690 100 $ au deuxième trimestre de 2025.
L'augmentation est plus faible du côté des condos. Le prix médian a progressé de 3,6 %. Au deuxième trimestre de 2024, un acheteur espérait le payer 456 100 $ tandis qu'en 2025, le prix médian atteint 472 300 $.
C'est la ville de Québec qui a connu la plus forte hausse des prix de tous les types de propriétés (13,5 %), tandis que Trois-Rivières (11,3 %) et Saint-Jean-sur-Richelieu (11,4 %) ont aussi connu des marchés plus dynamiques que la moyenne provinciale.
Bien que le contexte économique et politique soit incertain, qu'on ait subi le recul des marchés boursiers et des pertes d'emploi dans certains secteurs, les deux réductions consécutives du taux directeur par la Banque du Canada, en janvier et en mars, ont incité les acheteurs hésitants à faire le saut dans le marché immobilier. Le problème de l'offre de logement à travers la province est un enjeu qui ne sera pas réglé de sitôt.
L'étude de Royal LePage rappelle les prévisions de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) pour Montréal. La construction de 48 888 unités additionnelles par an est nécessaire pour répondre à la demande d'ici 2035 et rétablir un niveau d'abordabilité, c'est-à-dire où les prix des habitations ne dépassent pas 30 % du revenu brut moyen des ménages.
Le marché du luxe en baisse
Pendant ce temps, le marché des propriétés luxueuses, celles de 1,5 million de dollars et plus, a ralenti.
« On a une augmentation assez substantielle de l'inventaire sur l'île de Montréal, qui nous ramène à peu près au niveau de 2016. Les acheteurs dans cette catégorie, notamment les gens d'affaires qui ont un lien avec l'économie américaine, ne veulent pas prendre de risque dans un contexte d'incertitude économique.
« Avec le télétravail, il n'y a pas d'urgence à venir se replacer dans le luxe à Montréal, poursuit-il. Le luxe, c'est du luxe, personne n'est obligé de se payer du luxe. »
Malgré le contexte économique incertain, Royal LePage ne prévoit pas de baisse des prix en 2025, bien au contraire. D'ici le quatrième trimestre de 2025 par rapport à la même période en 2024, le prix d'une propriété devrait atteindre au Québec 635 472 $, une hausse de 8 %, selon ses prévisions.
La demande est toujours plus élevée que l'inventaire et les taux d'intérêt rassurent les acheteurs, analyse l'entreprise.