7 days ago
Tutos sur TikTok et mimétisme : comment le bouc est devenu à la mode chez les jeunes
Court, joue toujours rasé, loin de l'imaginaire « beauf », le bouc redeviendrait-il « trendy » ? Car il est pratique pour ceux qui n'ont pas encore de forte pilosité, il est tendance chez la GenZ, qui cumule parfois bouc et moustache. Difficile d'y échapper ces derniers mois tant ils sont nombreux à y céder, encouragés par les réseaux sociaux. Plusieurs personnalités s'y mettent également. Au point de venir la nouvelle mode ?
Barbier depuis 2017, le créateur de contenus (210 000 abonnés sur TikTok) Marc Bafen confirme auprès du Parisien une tendance qui s'est accélérée depuis fin 2024, surtout chez ses jeunes clients. Sur Google Trends, qui permet de suivre l'évolution des recherches, la recherche « bouc moustache » est à un sommet à cette même période.
Il suffit de naviguer sur TikTok ou X pour voir son succès. À travers des centaines de milliers de posts, des femmes y déclarent leur amour inconditionnel pour ce style. « Grand, brun + bouc moustache », recette garantie pour ces messieurs qui semblent avoir bien compris le message. Une simple vidéo d'homme arborant ce fameux bouc moustache suffit pour obtenir parfois des millions de vues et de commentaires positifs. De nombreux tutoriels, très suivis, sont également postés afin d'expliquer comment réaliser son propre bouc maison.
Pourtant, malgré cet engouement, tout le monde n'est pas aussi réceptif : le bouc, c'est simple, soit on aime, soit on déteste. Si l'on lit attentivement les commentaires, il n'est pas rare de voir apparaître parfois des opinions très négatives, trouvant que cela fait « négligé », « gamin » ou encore… que c'est « affreux ».
Le bouc tel qu'on l'imagine n'est pas forcément celui dont il est question ici, le type le plus populaire de bouc est bien celui du « goatee », avec une petite moustache et du poil au menton. Moustache de « mexicain » ou de « pirate », peu importe son appellation, cette tendance n'est cependant pas faite pour tout le monde.
Blesson, étudiant de 22 ans, raconte sa propre tentative infructueuse de rejoindre la « trend ». Après avoir vu une avalanche de publications clamant que « les boucs sont l'avenir, ça va à tout le monde », il saute le pas.
Résultat ? « Mes potes m'ont vanné à mort. » Cette coupe, pour lui, n'est en fait pas adapté à son visage, qui serait « trop rond ». Il garde tout de même une opinion positive de ce look : « Sur les autres ça leur va bien, s'ils ont un visage dessiné un peu carré, ça met en valeur leurs mâchoires. »
Mais il faut faire attention, cette règle n'est pas universelle. D'après Antoine Bienvenu, journaliste au Magazine de l'homme urbain
,
porter le bouc est « un moyen de montrer qu'ils sont passés à l'âge adulte ». Déjà populaire dans les années 1990, il se rappelle avoir lui-même porté le bouc dans une volonté de plaire, « d'être sexy et d'avoir du style », des motivations qui seraient similaires à celles des jeunes d'aujourd'hui.
Ce qui est nouveau, c'est le mimétisme déjà très présent chez les adolescents, accéléré par les réseaux sociaux. On ne s'inspire plus autant du look d'acteurs connus, mais chacun prend exemple sur les autres, amplifiant la portée de cette tendance. Le retour de l'esthétique rock et hip-hop pourrait aussi expliquer ce regain d'intérêt pour le bouc.
« Tous en quête de like », que cela provienne de filles ou de leurs camarades, pour Antoine Bienvenu, les jeunes sont en recherche de validation. Et l'expert de considérer que la nouvelle génération, comparée aux précédentes, est beaucoup plus encline à vouloir « prendre soin de son corps, être attirant et avoir un beau corps ». D'où
l'intérêt croissant pour la musculation
, par exemple. Phénomène corroboré par Marc Bafen : « Souvent, tout commence par une coupe, ensuite les clients voient le bouc et me le demandent. » Il ajoute que le bouc chez les jeunes hommes est un moyen « de faire grand, de faire plus virils ».