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3 days ago
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« Je suis vraiment quelqu'un qui préfère prendre des risques » : Florian Lipowitz, ancien biathlète, troisième du Tour, se révèle
Troisième et meilleur jeune du Tour, capable de s'accrocher un temps au duo Pogacar-Vingegaard ce samedi, l'Allemand de 24 ans étonne davantage chaque jour, lui qui découvre le très haut niveau depuis dix-huit mois à peine après avoir brillé en biathlon. C'est une belle histoire que Florian Lipowitz est en train de nouer avec la France. Parce qu'il n'est pas le meilleur client du peloton, l'Allemand a seulement affirmé qu'il y « prenait du plaisir » et que c'était « un bel endroit pour courir », mais sa garde-robe dit davantage des galons qu'il s'y coud. Maillot blanc de meilleur jeune sur Paris-Nice en mars (2e du général derrière Jorgenson), maillot blanc du Dauphiné en juin (3e derrière Pogacar et Vingegaard), le coureur de Red Bull-Bora-Hansgrohe a enfilé ce samedi sa première tunique blanche sur le Tour, désormais troisième du général derrière les multiples vainqueurs de la Grande Boucle, mais devant une palanquée de coureurs bien plus référencés que lui. Les siennes sont solides depuis un an, avec, outre ses bons résultats de 2025, une 7e place au général sur la dernière Vuelta ou un podium au Tour de Romandie. Avant ça ? Pas grand-chose, même si certaines performances laissaient augurer un beau potentiel. Mais le gamin de Laichingen (Bade-Wurtenberg) demeurait sous les radars. Parce qu'à 24 ans, il reste jeune. Parce qu'il a brillé en biathlon, surtout, avant d'opter pour le vélo. « Il peut développer une puissance phénoménale » Ben Zwiehoff, l'un de ses équipiers au sein de Red Bull-Bora-Hansgrohe « En minimes, j'étais champion national et l'un des meilleurs du pays », nous expliquait-il en avril au Pays Basque, timide, assis comme un premier de la classe sur son canapé. Puis la bascule. Des blessures aux genoux, une rééducation passée sur le vélo, qu'il pratiquait déjà durant l'été pour se faire une caisse en vue des compétitions de l'hiver. Des petits coups de pouce, aussi, avec un père féru de cyclisme qui emmène ses enfants dans les Alpes l'été, 800 kilomètres en sept jours quand Florian a 16 ans, la même chose dans les Pyrénées l'été suivant, puis qui l'incite à s'inscrire sur des Gran Fondo, courses de huit heures parfois, où le fils termine devant le père. « J'étais fatigué au bout de quatre heures, c'était une bataille pour aller au bout et, aujourd'hui encore, je ne sais pas comment je réussissais ça. Apparemment, j'avais le moteur », sourit Lipowitz, capable de courir un 10 kilomètres en moins de 35 minutes sans entraînement spécifique. Des qualités que Dan Lorang, directeur du coaching de l'équipe allemande, repère. Le test passé est concluant et l'ancien biathlète, qui n'avait encore jamais pris une licence de cycliste, se retrouve à signer en 2020 chez les Autrichiens de Tirol-KTM, une équipe continentale (3e niveau) pépinière de Red Bull. « Lipo » y apprend le métier, tombe beaucoup en peloton, doute de son choix d'abandonner la carabine quand le confinement arrive, puis découvre qu'il grimpe pas mal en montagne. Malgré une santé fragile (il est souvent malade, problème qu'il a réussi à minimiser), il convainc Red Bull de le récupérer, fin 2022. La saison suivante, « j'étais avec lui aux Tours de République tchèque (vainqueur) et de Turquie (4e), et depuis cette époque, je sais qu'il est super fort, assure Ben Zwiehoff, l'un de ses équipiers au sein de la formation allemande. Il peut développer une puissance phénoménale. » D'abord en suiveur, à la recherche de son niveau réel. Puis bien plus offensif, comme sur le dernier Dauphiné où il n'avait pas hésité à s'échapper dès la 3e étape, accidentée, quitte à laisser de l'énergie dans l'affaire. « Je suis vraiment quelqu'un qui préfère prendre des risques et peut-être perdre plutôt que d'attendre », expliquait-il en début de semaine à Radsport News. « Son histoire pourrait être un conte de fées s'il monte sur le podium à Paris, pour son premier Tour, qu'il a abordé en tant que simple outsider » Rolf Aldag, son directeur sportif Il en a pris, samedi, en accrochant les roues de Pogacar et Vingegaard pendant un gros kilomètre vers Superbagnères, un effort qui lui a finalement permis de distancer la concurrence et de remonter d'une place au général après l'abandon de Remco Evenepoel. « Son histoire pourrait être un conte de fées s'il monte sur le podium à Paris, pour son premier Tour, qu'il a abordé en tant que simple outsider », avoue Rolf Aldag, son directeur sportif, « pas surpris » par son coureur, car il a du mal à lui fixer un objectif précis. « On peut spéculer pendant des heures, personne ne sait ce qu'il est capable de faire en troisième semaine du Tour », martèle-t-il. Même la faculté de Lipowitz à naviguer sans soucis sur la plus grande épreuve du monde, où il ne se sentait pas génial sur les premières étapes, ne surprend pas l'ancien coureur de Telekom. « Florian n'avait jamais connu les quinze demandes d'interview chaque matin, tout ce qui se passe autour et qui peut vous tuer, parce que vous n'avez jamais cinq minutes pour vous pendant le Tour, poursuit le directeur sportif. Il dort bien, arrive tranquille au petit déj, demande ce dont il a besoin sans rouler des mécaniques. Et on voit toujours le côté négatif d'avoir commencé par le biathlon, qu'il n'a jamais couru en juniors, ou je ne sais quoi. Mais ce gars était capable de skier dans un stade, se coucher et viser une petite cible avec le coeur qui bat à 190. Ça veut dire que quand c'est le feu en course, même à son effort maximal, il est capable de réfléchir clairement, de prendre la bonne décision, de viser la bonne cible. » Au départ de Lille, Lipo, « amusant et pas si timide quand vous le connaissez mieux », assure Zwiehoff, espérait seulement voir Paris le 27 juillet, aider son leader Primoz Roglic (6e du général et « une autre carte pour le podium », n'oublie pas Aldag). Il a découvert une course « où on roule parfois pendant 200 kilomètres sans un seul passage où il n'y a pas de spectateurs », et dont il est depuis ce samedi soir le maillot blanc, une couleur comme un fil de son histoire, de la neige aux sommets pyrénéens. À lire aussi Avec un Pogacar moins vorace, un peu de répit Pogacar, faiseur de roi Vauquelin, cette fois c'est vraiment sérieux Onley, jeune loup plein d'ambition


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14-07-2025
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Julia Simon vise « une médaille en individuel et une médaille d'or en relais » aux Jeux Olympiques 2026
Après une saison 2024-2025 irrégulière mais couronnée de quatre médailles d'or mondiales, Julia Simon s'avance vers l'hiver 2026 avec les Jeux Olympiques en Italie comme principal objectif, sur une piste qui lui a souvent souri. Auréolée de quatre titres aux Mondiaux 2025 comme lors de l'édition 2024, Julia Simon se tourne désormais vers les Jeux Olympiques 2026. Dans une interview accordée à l'International Biathlon Union (IBU), elle est revenue sur sa saison 2024-2025 et ses objectifs pour la suivante. « C'était une bonne saison, résume sobrement la Savoyarde. J'en suis très heureuse. Mon principal objectif était les Championnats du monde, j'ai obtenu quatre médailles d'or. C'était inespéré. » Car Julia Simon a surtout connu de grandes difficultés au tir, qui l'ont empêché de trouver de la régularité pour se mêler à la lutte au gros globe de cristal. « La saison dernière a été un peu difficile, reconnaît-elle. Parfois, je me sentais en confiance et parfois, j'étais en difficulté face aux cibles. Je ne sais pas pourquoi. » Mais elle a fini par trouver des solutions avec l'entraîneur de tir des Bleues, Jean-Paul Giachino : « Je suis devenu plus calme sur le pas de tir et j'ai gagné deux Individuels pour la première fois. J'ai beaucoup appris... La plus grande leçon a été que, même si je ne peux pas être à mon meilleur sur les skis, je peux toujours tirer proprement. » Une piste qui lui réussit aux JO Désormais tournée vers la saison à venir, elle a fait des Jeux de Milan-Cortina 2026 « [son] grand objectif ». « C'est l'un de mes premiers souvenirs d'enfant », confie la biathlète de 28 ans. Elle s'y rendra avec un but précis en tête : « Un grand objectif serait une médaille en individuel et une médaille d'or pour l'équipe de France en relais. » Forte de ses bons résultats sur la piste italienne d'Antholz-Anterselva (5e du sprint, 2e de la poursuite, 3e du relais dames), où auront lieu les courses des Jeux 2026, elle s'avance confiante. « J'aime la piste là-bas, explique-t-elle. Quand vous y allez après deux semaines en Allemagne, vous ressentez l'altitude. Ce sera un peu différent cette année, tout le monde sera prêt pour les Jeux Olympiques et l'altitude. La piste est très difficile. Il faut toujours plus pousser et le pas de tir peut être délicat. » Il lui faudra retrouver sa qualité de tir des derniers Championnats du monde pour remplir ses objectifs, alors qu'elle affichait seulement 85 % de réussite face aux cibles sur l'ensemble de la saison.