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Le Parisien
15 hours ago
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« Un arrêt total et illimité du pays » : c'est quoi ce mouvement qui appelle à bloquer la France « à partir du 10 septembre » ?
Une mobilisation qui prend de l'ampleur sur les réseaux sociaux. Depuis plusieurs jours, des appels à bloquer le pays à partir du 10 septembre 2025 se multiplient, notamment sur X (anciennement Twitter). Ce mouvement a émergé après la présentation du plan budgétaire par François Bayrou , le 15 juillet. Le Premier ministre, qui vise 43,8 milliards d'euros d'économies pour ramener le déficit public à 4,6 % en 2026, prévoit notamment « une année blanche » pour 2026, mais aussi de « supprimer deux jours fériés », le lundi de Pâques et le 8 mai. Des mesures qui doivent encore être validées par le Parlement. Mais ces annonces ne passent pas pour certains citoyens qui sont déterminés à paralyser le pays à la rentrée. « On s'est dit qu'on ne pouvait pas laisser passer ça. Alors on a lancé cet appel. Ce n'est pas juste une manifestation classique, mais un vrai blocage », explique un trentenaire qui dit travailler chez Enedis. Ce dernier — qui refuse de donner son prénom et son nom et privilégie des réponses écrites sur une messagerie, plutôt qu'un appel téléphonique — est l'une des personnes à l'origine de cette mobilisation. Sur les réseaux sociaux, ces appels à la mobilisation sont apparus avant le 19 juillet. « Des visuels ont commencé à circuler entre personnes et collectifs dédiés à faire bouger les choses, sur X, Facebook, TikTok », retrace le trentenaire. Par la suite, un site, « mobilisation10septembre », a été lancé le 19 juillet, puis un compte X « Bloquons tout » le lendemain pour relayer cet appel ( il compte un peu plus de 300 abonnés ce mardi ). « Dès le 21 juillet, ça a pris sur le terrain : soignants, étudiants, précaires, Gilets jaunes, etc. ont commencé à relayer s'organiser localement », assure le trentenaire. Le collectif « Mobilisation10septembre » serait composé d'une vingtaine de personnes qui se sont rencontrées sur les réseaux sociaux, raconte notre interlocuteur. Ils se décrivent comme « apolitique », ne comptent pas sur les syndicats et indiquent avoir choisi la date du 10 septembre, « parce que c'est la rentrée sociale, le moment où tout redémarre ». L'appel à la mobilisation a notamment été largement partagé sur les réseaux sociaux par des comptes liés à l'extrême droite. C'est le cas d'« AuBonTouiteFrançais », dont l'utilisateur aux 130 000 abonnés se définit comme « un peu complotiste » et décrit l'immigration « massive » comme l'un des « quatre piliers fondamentaux pour la destruction des sociétés occidentales ». La seule publication mise en avant par ce collectif, sur la page d'accueil de son site Internet, émane d'ailleurs de ce compte. « Il y a un appel à l'arrêt complet du pays à partir du 10 septembre qui tourne sur X, TikTok, etc. Les gens n'en peuvent plus (…) Est-ce sérieux ? Dans le doute je relaie », y écrit-il. Ce message a été vu près de 240 000 fois. Interrogé sur la présence de ce post sur le site de leur collectif, le trentenaire membre du collectif s'agace. « Ce tweet s'est retrouvé là parce que c'était l'un des premiers à relayer. Ce n'est ni un membre du collectif, ni une prise de position, affirme-t-il. Il faut arrêter de tout politiser. » L'appel à la mobilisation a également été relayé, plus timidement, par des militants classés à gauche ou à l'extrême-gauche. Notre interlocuteur raconte d'ailleurs ne pas contrôler qui partage leurs contenus, mais porter « un appel à la désobéissance, au boycott, à la solidarité ». « Le mouvement ne dépend d'aucun parti, d'aucune organisation, d'aucune couleur. C'est un ras-le-bol général, conclut-il. Si des gens de tous bords s'y reconnaissent, c'est justement parce que les attaques touchent tout le monde. » Reste désormais à voir si le mouvement sera suivi.


Le Parisien
15-07-2025
- Le Parisien
Porno : Youporn et Pornhub à nouveau inaccessibles après le retour de la vérification d'âge
Le bras de fer continue : les plateformes Youporn, Pornhub et Redtube sont de nouveau inaccessibles en France, après la décision du Conseil d'État de rétablir la vérification d'âge pour les utilisateurs des sites porno installés dans l'UE et hors de France. Après avoir suspendu une première fois début juin l'accès à ses contenus , Aylo , maison mère de ces sites et géant du secteur, les avait rétablis deux semaines plus tard, profitant de la suspension de l'arrêté ministériel les obligeant à vérifier l'âge de ses utilisateurs. Mais la décision du Conseil d'État de rétablir cet arrêté a de nouveau mené au blocage des plateformes de l'entreprise installée à Chypre. Dans sa décision, la plus haute juridiction de l'ordre administratif a jugé que le critère d'urgence, nécessaire dans le cas d'un référé en suspension, n'était pas rempli. La justice administrative, également saisie par un recours pour excès de pouvoir, devra encore se prononcer sur le fond. La décision du Conseil d'État permet au régulateur de « reprendre son action », a-t-il indiqué ce mardi à l'Agence France-Presse (AFP). « Les contestations juridiques, les décisions et les revirements en cours mettent clairement en évidence une chose : l'absence de direction, l'absence de solution globale et (…) le dysfonctionnement législatif », s'agace ainsi Aylo dans un message posté en une de ses principaux sites, accompagné d'une image évoquant le tableau « La Liberté guidant le peuple » d'Eugène Delacroix. « La liberté a un bouton off, pour l'instant », peut-on lire sur la page d'accueil des sites d'Aylo. Le même message était visible au moment de la première suspension d'accès, début juin. Le groupe s'élève contre la loi française de 2024 obligeant les éditeurs de sites porno à mettre en place un système d'identification empêchant les mineurs d'y accéder, sous peine de sanctions du gendarme du numérique et de l'audiovisuel, l'Arcom, pouvant aller jusqu'au blocage. « YouPorn et Pornhub face au mur. Les manœuvres juridiques pour ne pas protéger les enfants ne fonctionnent pas », s'est félicitée sur X la ministre chargée du Numérique, Clara Chappaz, très engagée sur la question. Avec la ministre de la Culture, Rachida Dati, elle avait saisi la plus haute juridiction administrative dans le cadre d'une procédure en référé. Les deux ministres demandaient l'annulation de la suspension de l'arrêté interministériel pris en mars. Contesté par Hammy Limited, une entreprise du secteur des films pour adultes également installée à Chypre, et qui opère notamment la plateforme Xhamster, l'arrêté avait été suspendu mi-juin par le tribunal administratif de Paris. L'obligation de vérification de l'âge des utilisateurs de sites pornographiques fait l'objet d'un jeu de ping-pong ininterrompu entre certaines plateformes et le gouvernement français. Depuis la loi de 2024, puis la publication par l'Arcom d'un référentiel sur les moyens disponibles pour vérifier l'âge des utilisateurs, certains sites contestent cette obligation, évoquant notamment la question de la sécurité des utilisateurs. Selon les critères mis en place par l'Arcom, les sites sont obligés de proposer à leurs utilisateurs plusieurs méthodes de connexion, dont au moins une permettant le « double anonymat », c'est-à-dire la possibilité de ne pas révéler au site son identité. Une solution remise en cause par Aylo, qui estime que ce type de mesure « met en péril la vie privée de chacun » car il « conduit le trafic vers des milliers de sites qui contournent délibérément les réglementations, ne vérifient pas l'âge des participants dans les contenus et encouragent activement les utilisateurs à contourner la loi ». « Les législateurs doivent comprendre que les contenus pour adultes existent sur des centaines de milliers de plateformes, et pas seulement sur les 17 sites désignés dans l'arrêté ministériel », plaide le géant du secteur, qui appelle à ce que la vérification de l'âge se fasse au niveau des appareils (ordinateurs, téléphones, etc.) et non lors de l'accès aux sites.