6 days ago
Intoxications alimentaires dans l'Aisne : une famille de victimes demande « des réponses et une indemnisation » de l'État
« Pourquoi en est-on arrivé là ? ». Au total,
32 personnes ont été contaminées par la bactérie E. coli dans l'Aisne
en lien avec de
la consommation de viande
achetée en boucheries. « Rien n'est arrivé au hasard. L'État ne s'explique pas sur les vérifications qu'il aurait dû faire. Aujourd'hui, on a aucune explication qui est donnée », a déploré ce jeudi matin sur BFMTV, Me Emmanuel Ludot qui représente des parents dont les deux enfants ont été victimes de symptômes conséquents.
« J'attends des réponses et une indemnisation pour mes clients », a-t-il précisé. La famille a déposé une requête au tribunal administratif d'Amiens mettant en cause l'État, après l'hospitalisation de leur fils et leur fille pendant plusieurs jours. « Rien n'est arrivé au hasard. (…) Aujourd'hui, on a aucune explication qui est donnée » sur l'origine de ces contaminations, indique Me Emmanuel Ludot.
Les analyses menées après
le décès en juin d'une enfant de 11 ans
et une série d'intoxications alimentaires sévères à Saint-Quentin et aux alentours ont confirmé le lien avec plusieurs des boucheries suspectées. Selon la préfecture de l'Aisne, il existait « un
lien biologique formel
entre le lieu d'approvisionnement et la contamination des malades ».
Six boucheries avaient été fermées
préventivement fin juin, seule une a pu rouvrir.
« On s'aperçoit qu'il n'y a pas eu de traçabilité sur cette viande. On s'aperçoit que ce sont des boucheries qui n'ont jamais ou peu été contrôlées. Il n'y a pas d'inspection inopinée. On ne vérifie pas les conditions dans lesquelles cette viande a été conservée. Et on est dans un des départements les plus pauvres de France », a remarqué l'avocat, en évoquant l'Aisne.
« Est-ce cette bactérie est arrivée à Saint-Tropez à Nice ou à Cannes ? Non, car on est dans un département riche, parce qu'on a des moyens [
d'inspection
] ». Par ailleurs, Me Emmanuel Ludot a pointé l'absence d'apprentissage de certains artisans. « Est-ce que ces gens-là ont eu une formation dans la boucherie ? Je vous parie que non ». Et de conclure : « cela devait arriver et c'est arrivé ».
Le parquet de Saint-Quentin, qui avait ouvert une enquête préliminaire des chefs d'homicide involontaire, blessures involontaires, mise en danger et tromperie aggravée par la mise en danger de la santé humaine, s'est dessaisi le 25 juin au profit du pôle de santé publique du parquet de Paris.