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Luck Mervil reconnu coupable, Northvolt et droits de douane
Luck Mervil reconnu coupable, Northvolt et droits de douane

La Presse

time6 days ago

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Luck Mervil reconnu coupable, Northvolt et droits de douane

7 articles Chroniques Pierre Foglia en rappel Autour de la maison Les villages de Saint-Armand et de Frelighsburg ont été au cœur de plusieurs chroniques de Pierre Foglia. Il y était tout autant question de sa fiancée que de ses chats, de ses randonnées à vélo sur les routes du coin ou de l'autre côté de la frontière, au Vermont. Nous les republions sans altérer les mots qu'il a utilisés à l'époque.

Être auteur ? « J'ai autre chose à faire »
Être auteur ? « J'ai autre chose à faire »

La Presse

time02-08-2025

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Être auteur ? « J'ai autre chose à faire »

J'ai l'impression que c'est l'idée du livre lui-même qui lui avait fait changer d'avis. Le livre était pour lui sacré. Ses chroniques étaient par définition éphémères. La permanence de cet objet, le livre, l'intimidait. Il avait pourtant adoré retravailler ses chroniques pour son recueil, Le Tour de Foglia, une idée de son ami et éditeur Pierre Hamel. « À partir du moment où t'es journaliste, et que tu fais une job à la va-vite, il y a tout un travail qui n'est jamais fait. Il y a une grande partie de ce travail qui a été accomplie chez l'écrivain, parce que c'est le travail de l'écrivain. Le Tour de France, avec ma lenteur, c'est à peu près les pires conditions pour écrire. Heureusement que c'est un sujet que je connais par cœur. Parce qu'autrement, je serais dans la marde ! Mais ça donne de la marde pareil ! Quand je reviens du Tour et que je me relis, je suis content du volume, j'en ai sué un coup, mais en termes de qualité, ça ne vaut pas de la marde ! Il y a toujours un petit flash, une structure, une vertèbre de phrase, qui sous-tend cette idée. Retravailler ça à tête reposée, alors que tout le matériau est là, reconstruire, c'est une job le fun. — Si t'as tant aimé ça, pourquoi tu ne fais pas des recueils avec tes autres chroniques ? Par esprit de contradiction ? Parce que tu ne veux pas donner raison à ceux qui voudraient que tu le fasses ? — Non, non… Peut-être un peu. Parce que j'ai autre chose à faire. L'été, j'aime mieux rouler. Je vais peut-être le faire finalement. Peut-être pas. Mais c'est pas important ! » Il est allé chercher un livre à l'étage, d'un auteur québécois qu'il aimait beaucoup, pour me faire comprendre que son recueil ne serait jamais à la hauteur d'un tel ouvrage littéraire. Je le sentais gêné d'avoir vendu plus d'exemplaires du Tour de Foglia que ce récit forcément plus confidentiel. « Ça reste une job le fun à faire et ça me fait du fric pour aller faire du vélo aux Canaries pendant trois semaines. Mais c'est un peu injuste par rapport à ce gars-là. — Ce sont tes scrupules ? — Oui, ce sont mes scrupules. Mais ce sont aussi les scrupules que les autres n'ont pas. Il faut bien que quelqu'un en ait quelquefois ! J'essaie d'être lucide. C'est une qualité qui me plaît, plus que bien d'autres. Quand je pose un regard sur les choses, j'essaie de ne pas me raconter d'histoires. » Il trouvait plus justifié que l'auteur polonais Ryszard Kapuściński, qui avait publié ses chroniques dans des publications marginales, en tire un recueil. Je lui ai fait valoir que je n'avais pas connu ses chroniques du début des années 1980 et que j'aimerais bien les découvrir. « Il n'y a pas grand-chose que je disais à l'époque que je ne redis pas aujourd'hui, m'a-t-il répondu. Il y a très peu de choses avec lesquelles je serais en désaccord. C'est la façon de les dire qui est différente. La censure n'est pas la même. Les sensibilités ne sont pas les mêmes… — Tu te sens plus censuré ? — Aujourd'hui, je dis n**** et je reçois quatre courriels. Avant, personne ne disait rien. C'est le langage qui a changé. Les gens n'ont pas changé. Ils sont aussi racistes, ou pas si racistes qu'avant. La correction dans l'expression des différences aujourd'hui, c'est une règle qui m'irrite comme le bouton que j'ai sur le nez. On n'est pas plus corrects. On l'est juste quand on parle. Je suis raciste comme un autre quand je parle de ce que je ne connais pas et que je fais des généralités. Beaucoup plus avec les Asiatiques qu'avec les Noirs, les Juifs ou les Arabes d'ailleurs. Je suis raciste avec ce que je connais le moins, de façon aussi bête que ça. »

Les livres de Foglia
Les livres de Foglia

La Presse

time02-08-2025

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Les livres de Foglia

Tout au long de sa carrière, Pierre Foglia a parlé de littérature dans ses chroniques. À la suite de notre appel à tous accompagnant la chronique de Chantal Guy « Foglia, le lecteur », vous avez été nombreux à nous faire part du titre recommandé par le célèbre chroniqueur qui vous a le plus marqué. Morceaux choisis parmi les nombreux courriels que nous avons reçus. L'équilibre du monde, de Rohinton Mistry L'équilibre du monde, de Rohinton Mistry. J'ai lu ce livre une première fois il y a plusieurs années et cette histoire m'a vraiment marquée. Dans l'Inde des années 1970, on assiste à la rencontre de quatre personnages très différents qui cohabitent au même endroit, avec en toile de fond un système politique dépassé et tyrannique où règnent corruption et injustice. Il est aussi question d'amitié et d'abandon. Malgré l'épaisseur de cette brique de 882 pages, mon appréciation de cette histoire, magnifiquement écrite, a fait en sorte que je l'ai relue l'an dernier avec le même intérêt que la première fois. Renée Ratté Michel Folco Pierre Foglia a longuement encensé Dieu et nous seuls pouvons, de Michel Folco. Et les autres romans à sa suite. Comme j'enseigne la littérature, je me sers régulièrement des deux premières pages de Dieu et nous seuls pouvons pour travailler l'analyse littéraire. Quand Foglia a annoncé l'arrivée de La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler, je me suis lancée sur le livre, à quelques jours de partir en vacances en Europe. J'ai tout tassé pour le terminer avant de partir ! J'ai donné le premier livre à plusieurs reprises… à des lecteurs qui ont eux aussi adoré. Julie Roberge Rires d'homme entre deux pluies, de Claude Duneton Le 29 mars 1990, Foglia écrivait : « On est à Paris, dans un petit appartement au sixième avec des gens qu'on aime tout de suite. Parce qu'ils sont vivants, normalement vivants sans acrobaties, sans trouvailles littéraires à toutes les deux phrases. Ils finissent par nous quitter, comme souvent les gens qu'on aime dans la vraie vie, mais ici ça tombe bien parce qu'au moment où ils nous quittent le livre est presque fini. On sort de là comme on sort d'un bulletin de météo en regardant par la fenêtre et en disant 'tiens c'est vrai, il pleut'. Et on se demande à qui on pourrait bien prêter ce livre qu'on a beaucoup aimé. Moi j'ai pensé à vous. » J'avais 25 ans. Mes lectures préférées se résumaient à l'œuvre de Stephen King et quelques vieux classiques anglais de Cronin. Je suis passé à la librairie me procurer Rires d'homme entre deux pluies. Il m'a suivi dans tous mes déménagements. C'était ma première vraie lecture d'adulte, celle qui m'a ouvert toutes les portes. Marc Coiteux Confiteor, de Jaume Cabré Le livre que Pierre Foglia m'a fait découvrir est Confiteor de Jaume Cabré, un roman costaud, exigeant, mais extrêmement enrichissant. L'auteur est catalan et ce récit chaotique se passe en Espagne. Il retrace l'Histoire du mal à travers les bouleversements qui ont secoué l'Europe. C'est tout simplement génial, comme l'était celui qui nous a quittés. Jean-François Leclerc Manuel de chasse et de pêche à l'usage des filles, de Melissa Bank J'ai lu beaucoup de livres recommandés par M. Foglia. J'ai d'ailleurs conservé précieusement sa fameuse liste. Rarement ai-je été déçue par ses recommandations, mais je me souviens d'un livre en particulier : Manuel de chasse et de pêche à l'usage des filles. L'histoire, plutôt banale (de ce que je me rappelle), raconte la vie d'une famille américaine. Mais c'est plein d'humour et j'ai adoré ce bouquin. Guylaine Trudeau La fiancée américaine, d'Éric Dupont La fiancée américaine, d'Éric Dupont. Il en a souvent parlé et tout ce qu'il en pensait, je l'ai découvert dans cette lecture qui m'a transportée et envoûtée. Merci, Foglia, pour toutes les suggestions, que je n'ai pas toutes lues, mais dont quelques-unes ont fait partie de mon parcours de lectrice. Diane Chamberland Soigne ta chute, de Flora Balzano Soigne ta chute de Flora Balzano. Acheté en janvier 1994. Émouvant et dérangeant, truffé de ravissants clins d'œil à la langue : « Papa met l'horloge à l'heure. Maman fait du tricot. Et moi je suis junkie. Chacun ses petits travaux d'aiguille. » Tiens, je vais le relire. Rachel Desjardins Certains propos ont été légèrement remaniés par souci de concision.

La dernière fois
La dernière fois

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time02-08-2025

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La dernière fois

La dernière fois qu'il est venu manger à la maison, sa main tremblait en tenant sa tasse de café. « Tu vois ? » Ben oui, je vois, Pierre. C'est la seule fois qu'il a évoqué sa maladie. Il ne voulait pas m'en parler. La dernière fois que je lui ai demandé comment il allait, il ne m'a pas dit « comme un vieux monsieur », sa réponse habituelle. Il m'a plutôt répondu, avec son humour doux-amer : « Je vais comme quelqu'un atteint d'une maladie dégénérative : je dégénère. » Il en a eu assez de dégénérer. On me demandait souvent comment il était, Foglia, dans la vie. Il était comme dans ses chroniques. Tantôt drôle et émouvant, tantôt râleur et sardonique, toujours curieux et potineux, à la fois conscient de sa valeur et complexé, gentil et nono, avec une acuité de l'esprit et un esprit de contradiction hors du commun. Généreux et encourageant, aussi doux qu'il pouvait être dur dans ses écrits, voire cruel et intraitable avec les gens qu'il aimait, par crainte absolue de paraître complaisant. « C'est fou comme ce tendre bougon suscitait de l'affection ! », me disait cette semaine avec raison son amie Françoise. « T'as su pour Foglia ? » C'est la blague qu'il m'aurait faite aujourd'hui s'il était encore là, après tous ces hommages. Il aurait trouvé qu'on en fait trop pour lui. Il trouvait souvent qu'on en faisait trop. Il avait en horreur les hagiographies. Il se serait moqué de nos épanchements, peut-être pas si gentiment. Moque-toi pas de ma peine, mon tabarnak ! Pierre ne m'a jamais raconté une histoire dont il ne s'est pas servi éventuellement, des jours, des semaines, voire des mois plus tard, dans une chronique. C'était systématique. Sa vie tournait autour de sa chronique comme une roue de bécyk (qu'il écrivait le plus souvent sans « c » ; j'ai vérifié). Et vice versa. « J'arrive de faire quelque chose et je sais que je vais en tirer une chronique. — Tu le sais tout le temps ? — Souvent. De toute façon, c'est là. C'est comme une banque de données. Je suis comme tous les gens du métier. On est tous des banques de données. On ne sait pas si ça va servir ou pas, mais c'est là. » Je ne le cite pas de mémoire, comme il avait l'habitude de le faire dans ses chroniques. Il n'enregistrait rien, prenait des notes sommaires, se fiait à sa mémoire. C'était sa façon de retenir l'essentiel. Une licence artistique (comme son allergie quasi blaisienne à la ponctuation ; parlez-en au pupitre…) qui faisait de lui cet écrivain-journaliste unique. Il était un livre ouvert pour ses lecteurs, qu'il invitait, à la fois pudique et impudique, dans son univers. C'est pour ça que nous nous sentions si complices, attirés par la lumière de son phare, en page A5, comme des papillons de nuit. Peu importe qui nous étions, de quel milieu, de quelle orientation ou de quelle idéologie. Et puis il y avait sa plume, qui coulait de source, à force de peaufiner ses textes jusqu'à en extraire la substantifique moelle. S'il y a un sujet auquel il a beaucoup réfléchi, mais dont il a peu parlé dans ses chroniques… c'est de ses chroniques. Je lui ai proposé de l'interviewer à propos de son rapport à son métier, pour un projet de livre qui n'a jamais vu le jour. Comme du reste ce projet de recueil de chroniques sur lequel il a planché à la retraite, après avoir refusé pendant des décennies les propositions d'éditeurs, parce qu'il n'aimait pas ce que d'autres avaient fait de ses textes. « Les gens confondent tout, m'avait-il confié. J'écris pour ne rien dire, c'est vrai. C'est ce que je veux faire. Mais je ne veux pas surécrire pour ne rien dire. »

« As-tu lu Foglia ? »
« As-tu lu Foglia ? »

La Presse

time30-07-2025

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« As-tu lu Foglia ? »

Vous avez été nombreux à témoigner de l'empreinte profonde laissée par les chroniques de Pierre Foglia dans vos matins – et dans vos vies. De génération en génération, son ton unique et son regard lucide se sont transmis comme un héritage précieux. Vous nous avez raconté ce qu'il vous a appris, comment il a influencé votre parcours, éveillé votre pensée, touché votre cœur. Florilège d'hommages à une plume inoubliable. La fameuse page A5 Comme mon père avant moi, j'ai été une lectrice assidue de la chronique de Foglia. Aujourd'hui, malgré qu'il ait quitté la page A5 depuis 10 ans, j'utilise encore certains de ses textes pour travailler la lecture avec mes patients, juste pour le plaisir de retrouver son style inimitable et les images magnifiques qu'il pouvait générer par ses écrits. Merci pour les heures de bonne lecture, Monsieur Foglia ! Ariane Tosti Sublimer le banal Avec ses écrits, Pierre Foglia avait ce don de rendre captivant même le quotidien le plus banal. Artiste du mot avant d'être chroniqueur, ce fin observateur de la vie, de l'homme et de sa fiancée savait comme personne trouver l'angle mort des choses et le mettre merveilleusement en lumière avec sa plume unique. Ce que j'aimais particulièrement de lui était sa capacité à résumer un évènement, un moment, un être en une phrase simple, évocatrice, imagée, percutante et pertinente. Le genre de tournure qui à la fois ravit l'œil et fait longtemps écho dans la pensée. Encore aujourd'hui, je me rappelle cette perle qu'il a pondue pour décrire mieux que quiconque la mort de Gilles Villeneuve en 1982 ainsi que le pilote lui-même : « Il a voulu gagner un huitième de seconde et ça lui a coûté l'éternité. » Comment ne pas devenir accro quand on lit des phrases pareilles ? Christian Séguin S'ennuyer du Courrier du genou Première activité immuable en me levant, lire Foglia. Il m'a fait rire, sourire, réfléchir, pleurer. Il m'a émue plus d'une fois. Il a suscité pas mal de discussions à la maison. Quel grand écrivain ! Et que dire de son Courrier du genou ? Un sublime chef-d'œuvre ! Lui et ses chroniques m'ont manqué énormément. De savoir qu'il nous a quittés pour toujours est un immense deuil ! Myriam Houde On ne brûle pas du Foglia ! Mon beau-frère et mon neveu ont épinglé les chroniques de Foglia sur un mur de la cabane à sucre familiale. Il est interdit de les brûler avec les autres pages de La Presse pour attiser le feu, tous les helpers les relisent en attendant les coulées de sirop. Bernard Richard De génération en génération J'ai commencé à lire Foglia alors que j'étais un jeune adolescent. Mes parents, fidèles lecteurs de La Presse, parlaient souvent de ses chroniques. « As-tu lu Foglia ? », se lançaient-ils au déjeuner ou à un autre moment de la journée afin de « commenter ses commentaires ». Je me demandais bien ce qu'ils lui trouvaient, à ce vieux con… Étant camelot pour La Presse, je m'attardais surtout à la lecture des sports et des articles de Robert Duguay (comprenez-vous ?). C'est à l'occasion de la parution de l'une de ses chroniques sur le Tour de France que j'ai vraiment commencé à lire Foglia. Bien qu'il parlait peu de la course, il me fascinait par ses « tranches de vie » alors qu'il parlait des difficultés de se loger à proximité des étapes et des confitures de mirabelles qu'il dégustait dans les petits villages qui parsemaient sa route entre le départ et l'arrivée de la Grande Boucle. Peu à peu, on en apprenait un peu plus sur la France, sur les paysans qu'il côtoyait dans les étapes et sur la réalité des suiveurs du Tour. Cette description de l'envers du décor était encore plus intéressante que le compte rendu des courses. Une fois le Tour terminé, je me suis mis à consulter le cahier A de manière plus assidue afin d'y lire Foglia. Ses chats, sa fiancée, ses balades à vélo dans la campagne environnante et ses visites au Vermont étaient un plaisir coupable à 5 h 30 du matin, juste avant mon départ pour la distribution des journaux. Son métier de typographe, ses suggestions de livres, ses parents, sa jeunesse et ses descriptions du quotidien m'ont fait réfléchir sur l'état des choses et, surtout, bien rire. Un bon matin, un peu épuisé en revenant de ma distribution du samedi (elle était lourde avec tous les encarts, mon vieux), j'ai dit à mes parents : « Avez-vous lu Foglia ? » Vous auriez dû voir leur tête ! C'était maintenant à mon tour de lancer les débats et de commenter ses commentaires. Foglia a donc été, pour moi, un compagnon matinal qui m'a aidé à développer mon esprit critique, qui m'a ouvert les yeux sur la richesse de l'autre, qui m'a fait comprendre l'importance des petites choses et des gestes du quotidien et, surtout, qui me permettait de communiquer plus facilement avec mes parents à cet âge où on ne sait plus trop comment le faire. Merci, mon vieux, et bonnes retrouvailles avec Bob ! Jocelyn Côté Un chat baptisé en son honneur J'avais 18 ans. J'avais quitté le cégep et je travaillais dans un hôtel trop peu achalandé. Les soirées étaient longues, alors je tournais les pages des journaux. Un soir, je m'arrête sur un texte de Foglia. Le vocabulaire est coloré, la culture vaste et nourrie, l'humour singulier et efficace. Je suis tombée amoureuse et… je suis retournée aux études : géo, politique, français… J'avais soudain envie de lire, de connaître, d'apprendre, de savoir, d'avoir un esprit critique, une opinion. Je voulais suivre. J'ai longtemps eu (peut-être l'ai-je encore ?) une enveloppe plastifiée dans laquelle je collectionnais ses articles découpés. Je pensais être la seule à faire ça ; je découvre que nous étions nombreux. (Mais, peut-être suis-je la seule à avoir baptisé un chat en son honneur ?) Par ses textes aussi divertissants qu'intelligents, Foglia m'a séduite, m'a ouverte au monde et m'a un peu révélée à moi-même. Ce n'est pas rien… C'est même BEAUCOUP. Merci, Monsieur Foglia. Isabelle Lussier, rouquine « Si la Lune avait des moustaches, elle ressemblerait à Jacques Parizeau » Au début des années 1990, j'habitais en Angleterre et l'internet n'était pas encore accessible à la population générale. À cette époque, j'étais un avide lecteur des chroniques de Pierre Foglia, depuis plusieurs années déjà. Pour éviter un sevrage indésirable, ma maman au Québec prenait soin de me découper ses textes dans La Presse et me les faisait parvenir par la poste, à coup de 30 ou 40 à la fois, classées par date de parution et soigneusement pliées dans une enveloppe brune. En ouvrant l'enveloppe, j'avais l'impression d'être un soldat dans les tranchées en 14-18, affamé et trempé, recevant d'outre-Atlantique un colis contenant une livre de bacon, un peigne, des aspirines, du tabac à chiquer et du café frais. Je revivais. J'ai lu et relu les textes de Foglia pendant 35 ans et les sonorités de sa prose résonnent encore dans ma bibliothèque intérieure. Des mots qui naviguent à travers la psyché des gens en racontant des choses essentielles chaque fois. Foglia, c'est l'écrivain complet. Celui qui arrive à faire réfléchir, rire et pleurer, les trois en même temps, le même jour, à l'intérieur d'un même texte de 1000 mots. C'est rare en ta. C'est plus que rare. C'est exceptionnel de jongler avec autant de capacités littéraires, sans devenir confus ou étourdissant. « Si la Lune avait des moustaches, elle ressemblerait à Jacques Parizeau », donc. Une des chroniques que j'avais lues en Angleterre en 1992 commençait avec cette métaphore hilarante en lien avec l'ancien premier ministre du Québec. Je ne me souviens plus du texte qui suivait, mais je désirais m'en servir comme exemple, aujourd'hui, pour souligner que Foglia avait non seulement l'art de la chute, mais qu'il savait aussi mettre la table pour accrocher son lectorat. Sans qu'il ne s'en doute jamais, il m'a enseigné trois choses fondamentales à mes yeux dans l'art du storytelling : l'importance combinée de l'accroche et de la chute d'un texte, l'importance d'être concis et précis, mais surtout, l'importance de cultiver le besoin impérieux de raconter ces mille petits riens qui se glissent dans les angles morts du quotidien ou qui disparaissent derrière ce qui est éclatant ou tonitruant. Des petits riens qui révèlent pourtant des histoires extraordinaires qui font que… la vie, c'est la vie, mon vieux. Fred Dompierre

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