4 days ago
Les véhicules les plus polluants ne pourront pas rouler dès ce mercredi à Genève
Pour la première fois, l'État a décidé d'activer le dispositif Stick'AIR et de réduire la circulation dans le canton. Les transports publics seront gratuits. Publié aujourd'hui à 19h36
Le dispositif Stick'AIR et ses macarons ont été instaurés en 2020. Les limites ont été relevées et les seuils n'avaient jamais été atteints depuis lors.
Florian Cella/24Heures
La décision est tombée ce mardi en fin de journée: le Département du territoire (DT) a annoncé l'activation de la circulation différenciée dans le périmètre central du canton de Genève, pour la première fois de manière intégrale depuis l'entrée en vigueur du dispositif Stick'AIR, en janvier 2020. Une mesure inédite en Suisse.
Après plusieurs jours d'ensoleillement intense, les concentrations d'ozone dans l'air a dépassé les seuils réglementaires, en particulier sur la station de mesure de Meyrin. Le niveau d'alerte est de 2 sur 3. Les macarons 4 & 5 interdits de circulation
À partir de mercredi, entre 6h et 22h, seuls les véhicules munis d'un macaron Stick'AIR 0, 1, 2 ou 3, pourront circuler dans la zone concernée, qui couvre presque toute la Ville de Genève ainsi qu'une partie de Carouge, Cologny, Lancy et Vernier.
Les véhicules les plus polluants, classés en catégorie 4 et 5 ne peuvent pas entrer dans le périmètre. Selon des données datant de 2020, 11% du parc entrait dans cette catégorie à l'époque. Une proportion qui a logiquement dû baisser ces dernières années.
Par contre, et cela risque de concerner potentiellement de nombreux conducteurs, les voitures et motos sans macaron sont aussi interdites de périmètre. Des panneaux installés au début des principaux axes routiers indiquent les catégories autorisées à circuler.
Le périmètre du canton concerné par la mesure.
Les vignettes françaises Crit'Air équivalentes sont acceptées. Le macaron, vendu 5 francs, classe les véhicules en six catégories selon leur motorisation et leur norme Euro, du moins polluant (vert) au plus polluant (gris). Les contrevenants s'exposent à une amende pouvant aller jusqu'à 500 francs.
Autres effets de cette décision: les transports publics seront gratuits dans tout le canton (zone 10 du Unireso) et la vitesse sur l'autoroute de contournement sera limitée à 80 km/h.
La durée du dispositif dépendra de l'évolution de la qualité de l'air ces prochains jours. Mais les prévisions météorologiques indiquent des conditions encore favorables à l'accumulation de l'ozone.
Depuis sa création, Stick'AIR n'avait été activé que deux jours , les 20 et 27 janvier 2020, et sans sanctions car le macaron venait d'être introduit. Une décision de justice, saisie par le Touring Club Suisse (TCS), a ensuite relevé les seuils d'activation pour les particules fines afin de les aligner sur ceux de la Confédération, réduisant drastiquement les possibilités de déclenchement. Réaction au soleil
Un pic de pollution à l'ozone survient lorsque des polluants dits «précurseurs», en particulier les oxydes d'azote (NOx) émis par les véhicules et certaines industries, ainsi que les composés organiques volatils (COV) – réagissent entre eux sous l'effet du rayonnement solaire.
Ce phénomène est amplifié par un temps chaud, ensoleillé et peu venteux, qui empêche la dispersion des polluants. L'ozone ainsi formé n'est pas émis directement, mais s'accumule dans l'air.
Il peut provoquer des irritations oculaires et respiratoires, toux, essoufflement, aggravation de l'asthme et diminution temporaire de la capacité pulmonaire. Les personnes vulnérables - enfants, personnes âgées, asthmatiques - sont particulièrement exposées
Ironie du calendrier, en juin dernier, les autorités se félicitaient d'une qualité de l'air «historiquement bonne» en 2024 , avec des concentrations annuelles de particules fines et de dioxyde d'azote au plus bas depuis le début des mesures. Seul l'ozone, aujourd'hui à la source des restrictions, restait problématique, malgré un nombre de dépassements inférieur aux années précédentes grâce à un printemps et un été peu ensoleillés. Newsletter
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Autres newsletters Marc Renfer est journaliste à la rubrique genevoise depuis début 2022. Auparavant, il a travaillé dix ans à la RTS, en partie comme datajournaliste. Plus d'infos @marcrenfer
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