2 days ago
Vols low-cost : bientôt un format standard gratuit des valises cabine
À roulettes, rectangulaires, rouges, noires ou jaunes, elles s'alignent en rang d'oignon dans cette maroquinerie du centre de Paris.
« Toutes sont des bagages cabine ? »
demande un client âgé d'une cinquantaine d'années, l'air détendu avec sa chemise colorée et son grand sourire.
Ici, les futurs vacanciers déambulent dans les allées à la recherche de la valise adéquate pour éviter le surcoût le jour du départ.
Ryanair, Transavia, Vueling…
les principales compagnies low-cost font payer les bagages cabine, ceux qu'on emporte avec soi dans l'avion. Et chacune a sa politique concernant la taille maximale autorisée et son tarif de surfacturation lorsqu'on dépasse ces dimensions.
L'année dernière, l'Espagne avait infligé des amendes d'un montant de 179 millions d'euros aux compagnies aériennes à bas prix Ryanair, Vueling, EasyJet, Norwegian et Volotea en raison, entre autres, de ces frais supplémentaires, jugés abusifs.
Nouvelle action fin mai, cette fois à l'échelle du continent : le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC), qui regroupe une quinzaine d'associations, a demandé à la Commission européenne une enquête sur la politique de
facturation des bagages
.
« Heureusement que cette année je pars avec Air France, mais avec les compagnies à bas coût, on doit rester sur nos gardes », souffle Arsène, 51 ans. Pour certains voyageurs, cela vire à l'angoisse. « Est-ce que celui-ci passe sous le siège ? » interpelle Simona, 40 ans. Puis chacun y va de son conseil, comme Paloma, vendeuse dans la boutique, qui avise : « Prenez plutôt un sac en toile du type tote bag, ça permet de l'aplatir ou de mettre des affaires sur le corps au dernier moment si ça ne passe pas dans le gabarit. »
Pour Timothé, la douche froide a eu lieu au retour d'un voyage à Dublin opéré
avec Ryanair
. « Vous devez payer 60 euros ! » râle-t-il, en imitant le steward. Stupéfaction du technicien de 25 ans. C'était au moment de la dernière vérification des billets : « Au vol aller, on ne m'avait rien demandé », assure le Mosellan. « Le sac dépassait d'à peine un centimètre. »
Actuellement, la compagnie irlandaise accepte gratuitement les petits sacs, jusqu'à 40x25x20 cm. Au-delà, il faut payer entre 6 et 36 euros — selon les dates et la distance parcourue — pour un bagage cabine au maximum de 55 x 40 x 20 cm. Avec easyJet, c'est 7,99 euros pour une valise ou un sac qui ne devra pas dépasser 56x45x25 cm. La compagnie aérienne Norwegian facture, elle, de 11,99 à 29,99 euros le bagage cabine de 55x40x23 cm.
Transavia vient, elle, de changer de politique. Depuis l'an dernier, seuls les petits sacs à main (40x30x20cm) sont gratuits. Ils doivent être placés « obligatoirement sous le siège » devant le passager. « Nous étions la dernière entreprise du secteur à ne pas faire payer le bagage cabine, ce qui nous pénalisait dans les comparateurs de prix », se justifie la filiale low-cost d'Air France.
Vous vous y perdez ? Cet embrouillamini pourrait bientôt prendre fin. Le mois dernier, malgré les protestations d'EasyJet et Ryanair, les députés européens ont demandé que toutes les compagnies aériennes autorisent les passagers à emporter deux bagages cabine à bord. Une mesure encore loin d'être adoptée.
Sans attendre le résultat de ce bras de fer, Airlines for Europe (A4E), association qui regroupe une vingtaine de compagnies aériennes européennes, a annoncé mercredi une harmonisation des dimensions du bagage que l'on peut emporter gratuitement en cabine.
À compter de la fin de l'été, un format standard de 40x30x15 cm sera accepté à bord sans frais supplémentaire. Objectif : « Apporter plus de clarté aux passagers à travers l'Europe », selon Ourania Georgoutsakou, la directrice générale de l'A4E. Las, pour se démarquer, Ryanair a déjà annoncé que sa « franchise de bagages (gratuits) personnels (serait) supérieure à la norme européenne ». La différence sera de taille : 5 cm !