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L'Équipe
20-07-2025
- Business
- L'Équipe
On a passé une journée avec Patrick, « l'effaceur de pénis » du Tour de France
À bord de sa camionnette, Patrick Dancoisne sillonne chaque matin la route de l'étape pour effacer les dessins obscènes et les messages politiques avant le passage du peloton. Surnommé « l'effaceur de pénis », ce vétéran du Tour de France s'est imposé comme une figure aussi discrète que culte au sein d'un gros dispositif logistique. « Arrête-toi là à droite » : Adrien, viens de repérer quelque chose. Patrick gare sa camionnette. Ils se saisissent d'un rouleau et d'un pot de peinture et c'est parti pour une séance de dessin. Chaque matin, la scène se répète une dizaine de fois ou plus, Patrick et Adrien sillonnent la route de l'étape pour y effacer des dessins obscènes, des slogans politiques et des messages marketing qui ne doivent pas apparaître à la télévision. « Ah, voilà l'effaceur », entend-on parfois sur le bord de la route du Tour de France 2025 à leur passage. Un motif revient : les sexes masculins dessinés à même l'asphalte. « Le dessin qu'on trouve le plus sur la route, c'est le sexe », raconte Patrick. « Je les transforme en hiboux, en lapins ou en papillons. Mais cette année, je fais beaucoup de lapins. » « Grâce à une bite, je suis devenu célèbre » Patrick Dancoisne Avec les années, Patrick, est devenu une figure populaire du Tour, lui qui a souhaité continuer l'aventure, à 65 ans. Sur le bord des routes, on le reconnaît et on l'interpelle régulièrement. « Mon surnom, c'est devenu l'effaceur de bites. Excusez-moi du terme, mais c'est devenu un peu ça. Il y a beaucoup de gens qui me demandent des autographes, ça me fait rigoler. Ça fait partie du jeu ». Messages politiques Lors de la 14e étape, entre Pau et Superbagnères (Haute-Garonne), Patrick a tour à tour pris une photo avec un enfant, été reconnu par un groupe de copains sur le bord de la route, et reçu un message d'une admiratrice sur son téléphone. « Ils sont tellement contents, peut-être, de voir une fois dans leur vie l'effaceur, théorise Patrick. Moi, je suis quand même content, excusez-moi du terme, mais grâce à une bite, je suis devenu célèbre. C'est la gaité du Tour. Les gens sont joyeux. Il y a un monde incroyable. » « Il faut rappeler que le Tour est vu dans le monde entier. Il doit rester propre, et surtout rester une fête » Tout n'est pas toujours aussi léger. Quand il s'agit d'effacer des messages politiques, la tension peut vite monter avec les personnes qui ont réalisé l'inscription sur le bord de la route. « On peut se faire agresser aussi. Comme tout à l'heure, on a vu que ça tournait un peu mal. Moi, je préfère ne pas répondre. J'efface ce qu'on m'a demandé d'effacer, et je fais comme si je n'entendais pas. Il faut rappeler que le Tour est vu dans le monde entier. Il doit rester propre, et surtout rester une fête. » Chaque année, les inscriptions reflètent l'actualité politique du moment. « Cette année, on a beaucoup de messages sur Israël et la Palestine. On les efface. Par contre, on garde tous les messages d'encouragement pour les coureurs, les messages d'amour, ou même les demandes en mariage, on en voit de temps en temps, et c'est très sympa. » Au coeur d'un dispositif de 80 personnes En chemin, Patrick et Adrien réajustent aussi des panneaux publicitaires, des banderoles de sponsors ou des éléments de signalétique mal positionnés. S'ils attirent la lumière sans le vouloir, ils ne sont qu'une petite partie d'un vaste dispositif. Tous deux travaillent pour l'entreprise prestataire Doublet, au sein d'une équipe de 80 personnes en charge de la logistique et de l'affichage sur le Tour. Ce sont eux qui installent chaque jour les banderoles publicitaires, les portiques d'arrivée, les signalétiques. Des hommes de l'ombre, essentiels à la tenue de la course, qui bossent souvent dans des conditions exigeantes liées à l'itinérance permanente sur le Tour. « On se lève très tôt le matin, on dort dans des bus-couchettes, mais attention : des super bus ! », raconte Patrick, enthousiaste. « Dans chaque ville arrivée, nous avons une "zone de vie" qui est installée pour nous. Il y a les toilettes, les douches, on a nos cuisiniers... Et on mange très, très bien. Je pensais qu'en allant au Tour, j'allais perdre du poids. Mais souvent, je reviens en ayant pris quelques kilos tellement on mange bien ! »


Le Figaro
10-07-2025
- Entertainment
- Le Figaro
Nicole Lambert, mère des Triplés, aura désormais une médiathèque à son nom
Ils s'appellent les Triplés. Trois enfants à bouclettes, croqués en quelques traits élégants, reconnaissables entre mille. Nés en 1983 dans le Figaro Madame, ces petits héros de papier accompagnent les familles dans leurs fous rires, leurs émotions et leurs petites bêtises pleines de tendresse. À l'origine de ce monde en miniature : Nicole Lambert, dont les dessins, tout sauf naïfs, sont devenus un marqueur de style et un miroir affectueux de la société. La ville d'Asnières-sur-Seine a voulu rendre hommage à l'auteur, en donnant son nom à sa nouvelle médiathèque, inaugurée ce 7 juillet 2025. Gageons qu'elle fera la joie des écoliers et collégiens de la ville, toujours en quête d'un endroit au chaud pour faire leurs devoirs, réviser le bac ou le brevet. La nouvelle médiathèque est située au 21, rue Paul Bert à Asnières-sur-Seine. Fanny Leguenne Heurlet Publicité Une reconnaissance bien méritée pour Nicole Lambert, qui était absente le jour de l'inauguration pour des raisons de santé mais qui était représentée par sa fille Iris. Cette Parisienne fille unique est née dans une famille d'artistes (sa mère France Asselin était comédienne, son père Robert Vernay metteur en scène). Après une carrière de mannequin, elle suit les cours de l'École nationale des Arts décoratifs. C'est son grand-père, relieur, qui lui donne le goût des livres. Sa mère meurt malheureusement quand elle a 11 ans. Elle qui était enfant unique, imagine des... triplés en s'inspirant de son filleul. Le succès des planches publiées dans le Figaro Madame à partir de 1983 est tel, qu'elles sont éditées en album en 1985 (les Triplés ont fêté leurs 40 ans cette année), puis adaptées en dessins animés l'année suivante. Si vous êtes né entre la fin des années 1990 et les années 2010, il y a de fortes chances que les Triplés aient accompagné votre enfance. Mais leur univers, fait de regards en coin et de scènes du quotidien, ne s'adresse pas qu'aux petits : il repose sur une mécanique d'une remarquable précision. En quelques cases à peine, Nicole Lambert parvient à faire passer une idée, une émotion, un trait d'esprit. Une forme de concision narrative qui résonne étrangement bien avec les codes de la création contemporaine. Et ce n'est pas un hasard si son œuvre s'inscrit désormais dans le paysage culturel : à l'heure où l'on s'interroge sur la transmission, le rôle de la famille ou l'éducation, les planches de Nicole Lambert gardent toute leur acuité. Elles disent, avec finesse, des choses très sérieuses sur le monde, sans jamais se prendre au sérieux. Alors, si vous passez par Asnières-sur-Seine, poussez la porte de la médiathèque Nicole Lambert. Entre deux rayons, vous y redécouvrirez peut-être que l'univers des Triplés a encore beaucoup à dire à ceux qui entrent dans la vie adulte, avec un soupçon d'enfance dans la poche. C'est dans cet esprit que Le Figaro a noué une collaboration avec l'illustratrice, à travers sa rubrique Carnet du Jour . Pour chaque annonce de naissance publiée, un album des Triplés est offert à la famille : un clin d'œil entre générations, à découvrir ici. Les Triplés : un monde de malices s'invite dans le Carnet du Jour