logo
#

Dernières actualités avec #eEnfance

« L'été est une période à risque » : quand les photos d'enfants en vacances alimentent les réseaux pédocriminels
« L'été est une période à risque » : quand les photos d'enfants en vacances alimentent les réseaux pédocriminels

Le Figaro

time5 days ago

  • Le Figaro

« L'été est une période à risque » : quand les photos d'enfants en vacances alimentent les réseaux pédocriminels

Les parents n'ont pas toujours conscience que les clichés qu'ils publient sur les réseaux sociaux peuvent être transformés en contenus pédopornographiques, via des logiciels d'intelligence artificielle. Si l'été rime avec plage, baignade et soleil pour les enfants heureux de goûter enfin au repos estival, c'est aussi une période durant laquelle les pédocriminels sont particulièrement actifs. Les nombreuses photos prises par leurs parents abreuvent en effet les réseaux sociaux, et sont collectées par ces criminels. À découvrir PODCAST - Écoutez le dernier épisode de notre série Questions Tech « En vacances, on a le temps de prendre des photos de ses enfants. L'été est une période à risque. C'est pareil à la période de Noël ou de toutes autres périodes de congés », analyse Véronique Bechu. Ancienne policière et enquêtrice au sein du Groupe central des mineurs victimes (GCMV) qu'elle dirigeait, puis cheffe du pôle stratégie de l'Office mineurs (OFMIN) au sein de la Police Nationale, elle est aujourd'hui directrice de l'Observatoire contre les violences numériques faites aux mineurs de e-Enfance. Publicité Elle rappelle par ailleurs que 50% des contenus qui circulent sur les espaces de discussion pédocriminels sont récupérés directement sur les réseaux sociaux des parents. « Il s'agit de photos anodines. Mais les pédocriminels les détournent en y ajoutant des commentaires sexualisant, expliquant ce qu'ils aimeraient faire » à ces enfants. Et les avancées technologiques poussées par l'essor de l'intelligence artificielle n'arrangent pas les choses. « Il existe désormais des logiciels de déshabillage qu'on trouve en ligne très facilement. Les pédocriminels font alors interagir, grâce à cette IA, des corps d'enfants nus pour produire des vidéos ». IA et pédocriminalité Ces nouveaux outils encore mal connus viennent complexifier davantage le travail de prévention auprès des parents. Pourtant, un des moyens pour enrayer cette récupération est à portée de main. « Il suffit de paramétrer le compte des parents d'un statut public à un statut privé. Avec un compte privé, les parents peuvent sélectionner les personnes qui accèdent à leurs publications. Mais beaucoup de familles n'ont pas conscience de cela », explique Véronique Bechu. « De plus, l'enfant n'est pas une excroissance de son parent, c'est une personne à part entière », tient-elle à rappeler. « La Convention Internationale des Droits de l'Enfant explique qu'ils ont le droit au respect de leur vie privée, à la protection de leurs données, de leur image. Les enfants sont exposés sur les réseaux sociaux sans leur consentement ». Recrudescence sur le numéro d'accompagnement du 3018 Une première inscription sur un réseau social intervient en moyenne à l'âge de huit ans et demi en France. Pour Véronique Bechu, il y a aussi au cœur du problème un enjeu de mimétisme. « Si l'enfant voit son parent être tout le temps connecté, enchaîner les publications de photos et vidéos, il va vouloir reproduire cette pratique du numérique ». Pourtant, cette présence en ligne dès le plus jeune âge entraîne des risques. Les enfants utilisateurs des plateformes sociales sont en effet largement sollicités par des individus pédocriminels. Publicité Supervisant le 3018, numéro d'aide et d'accompagnement porté par e-Enfance qui accompagne les jeunes, les parents et les professionnels sur toutes les problématiques liées au numérique, Véronique Bechu constate depuis ces dernières semaines une recrudescence des appels pour des faits de violences numériques à caractère sexuel. Un constat également en lien avec le fait que les cas de cyberharcèlement, qui constituent d'ordinaire une large part des appels au 3018, diminuent en période de vacances scolaires.

Vérification de l'âge sur les sites pornos : comment la technique du double anonymat va être testée en France
Vérification de l'âge sur les sites pornos : comment la technique du double anonymat va être testée en France

Le Parisien

time15-07-2025

  • Le Parisien

Vérification de l'âge sur les sites pornos : comment la technique du double anonymat va être testée en France

Va-t-on bientôt pouvoir contrôler l'accès aux contenus « problématiques » en ligne pour les autoriser aux seuls adultes ? Véritable serpent de mer, la mise en place d'un système de vérification de l'âge des internautes , comme l'appelle depuis de longues années de ses vœux le gouvernement français, vient de profiter d'un sérieux coup d'accélérateur. Légal d'abord. Le Conseil d'État a en effet invalidé ce mardi 15 juillet la suspension de l'arrêté interministériel imposant aux sites pornos de demander l'âge de leurs utilisateurs. La décision avait été prise en mars par le tribunal administratif de Paris qui souhaitait attendre de savoir si le texte était compatible avec le droit européen. Technique ensuite. Ce lundi 14 juillet, la Commission européenne a annoncé la mise en place, dans cinq pays de l'UE dont la France, d'un test grandeur nature pour une application de vérification de l'âge des internautes. « Une belle avancée, estime Justine Atlan, directrice générale de l'association e-Enfance spécialisée dans la protection des enfants et adolescents sur Internet. Cela va permettre de couper le sifflet des professionnels du porno en ligne qui pouvaient jusqu'à maintenant argumenter que la loi française n'était pas validée par les règles européennes. » Dans quelques semaines au mieux et « avant la fin de cette année si la volonté politique suit » espère Justine Atlan, une application pourra être utilisée par les internautes adultes afin qu'ils puissent prouver avoir plus de 18 ans. « Le dispositif concernera tous les sites qui devront mettre en œuvre la vérification de l'âge, notamment les plates-formes les plus à risques qui proposent des contenus inadaptés aux moins de 18 ans, sites pornographiques , jeux de paris, de vente d'alcool ou de tabac en ligne », explique un conseiller de la ministre chargée du Numérique Clara Chappaz. De quoi, de facto, « protéger les enfants des contenus inappropriés », démontre Henna Virkkunen, commissaire européenne chargée des questions technologiques. Encore à l'état de prototype, l'application appelée « mini-wallet » utilisera un système à double identification protégeant les données personnelles des utilisateurs, que les spécialistes en cryptologie numérique connaissent également sous l'acronyme « ZKP » pour « preuve à connaissance zéro » ( « zero knowledge proof » en anglais). La technique, largement utilisée dans le monde des cryptomonnaies , est sensiblement la même que lorsqu'une banque envoie un code à l'un de ses clients qui souhaite valider un achat en ligne, et prouver son paiement, sur un site marchand. L'avantage réside dans la faculté de prouver son âge sans avoir à dévoiler son identité ou des informations comme sa date de naissance directement sur le portail d'entrée. L'application « mini-wallet » jouera le rôle de tiers de confiance ou de site passerelle, indiquant au site ciblé que l'internaute qui souhaite s'y promener en a bien le droit. La technique, recommandée par l'Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique), sera commune à l'ensemble des pays européens qui souhaiteront la mettre en place. Elle pourra également être déclinée pour vérifier l'âge des mineurs souhaitant s'inscrire sur des réseaux sociaux comme le souhaitent les pouvoirs publics français en les interdisant aux moins de 15 ans. Il faudra toutefois attendre que Bruxelles termine ses enquêtes sur Facebook, Instagram et autre TikTok dans le cadre de son nouveau Règlement sur les services numériques (DSA), avant de transposer la règle européenne en une loi nationale.

Pédopornographie et IA : attention aux photos d'enfants sur les réseaux pendant les vacances, appelle l'Observatoire d'e-Enfance
Pédopornographie et IA : attention aux photos d'enfants sur les réseaux pendant les vacances, appelle l'Observatoire d'e-Enfance

Le Parisien

time11-07-2025

  • Le Parisien

Pédopornographie et IA : attention aux photos d'enfants sur les réseaux pendant les vacances, appelle l'Observatoire d'e-Enfance

Elle ne cessera jamais de le marteler : les prédateurs n'ont aucun scrupule. Et l'intelligence artificielle (IA) démultiplie leur imagination. C'est pourquoi « il ne faut rien publier sur les réseaux sociaux concernant les enfants, parce que ces photos ou ces vidéos sont détournées par les pédocriminels », a prévenu, ce vendredi sur Franceinfo, la directrice de l'Observatoire de l'association e-Enfance, Véronique Béchu. Depuis plusieurs années déjà, les outils permettant de créer de fausses photos ou vidéos hyperréalistes se sont popularisés. Soit pour tenter d'escroquer des personnes , dont le visage a été récupéré sur Internet et accolé à des images pornographiques, soit pour vendre à d'autres ce qu'elles croient être une image contentant leur perversion. Il y a un mois, une opération d' Interpol a endommagé un réseau de contenus pédopornographiques en ligne, à cheval sur l'Amérique latine et l'Europe. En mars, c'est « KidFlix », une vaste plate-forme de streaming montrant des abus sexuels sur des mineurs, qui a été démantelée grâce à une enquête dans 31 pays et à l'identification de 1 400 suspects . Avec l'IA, de nombreux marchands d'horreur n'ont plus besoin de trouver les victimes physiques de leurs crimes, il leur suffit de générer de fausses images. Pour les pédocriminels, les images d'enfants joyeux, en maillot, mangeant une glace à la plage ou au bord d'une piscine, sont « des images extrêmement intéressantes », une base iconographique qu'ils peuvent facilement trouver en épluchant les réseaux sociaux, et détourner. C'est pourquoi « il ne faut pas les mettre en ligne », insiste l'ancienne commissaire de l'Office des mineurs du ministère de l'Intérieur. En juillet 2023, une autre association de protection de l'enfance, l'Enfant bleu, avait organisé une campagne contre le « sharenting », le fait pour les parents de partager - share - les photos de leur progéniture particulièrement à la faveur des vacances d'été. « 50 % des photos publiées sur les forums pédopornographiques sont des clichés pris par les parents et partagés publiquement sur leurs réseaux sociaux », expliquait alors au Parisien Laura Morin, la directrice générale de l'Enfant bleu. Elle mettait en garde contre des clichés a priori anodins qui peuvent être « récupérés, détourés et enfin détournés ». L'IA n'a fait que faciliter ces découpages. Et même s'il s'agit de montages, leur diffusion a « des conséquences énormes car cela banalise les violences faites sur les enfants », a insisté Véronique Béchu. QUi appelle à une modification du Code pénal français, alors que « la création de contenu généré par l'IA n'est pas une infraction à l'heure actuelle » .

TÉLÉCHARGER L'APPLICATION

Commencez dès maintenant : Téléchargez l'application

Prêt à plonger dans un monde de contenu mondial aux saveurs locales? Téléchargez l'application Daily8 dès aujourd'hui sur votre app store préféré et commencez à explorer.
app-storeplay-store