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Le Figaro
17 hours ago
- Le Figaro
«Changement de ton», moins de réunions… Deux mois après son arrivée, comment Bernard Fontana transforme EDF
Réservé aux abonnés DÉCRYPTAGE - Le PDG, en poste depuis le 1er avril, déploie peu à peu ses méthodes dans l'entreprise. La course à l'efficacité et au gain de temps est lancée. Faut-il y voir la patte du nouveau PDG ? Depuis l'arrivée de Bernard Fontana à la tête d'EDF, le 1er avril, un accord sur le financement du programme du nouveau nucléaire portant sur six EPR 2 a été trouvé avec l'État. Parallèlement, deux accords majeurs ont été signés avec des industriels, Aluminium Dunkerque et le sidérurgiste italien Marcegaglia pour son site de Fos (Bouches-du-Rhône). Ces contrats à long terme d'approvisionnement en électricité étaient réclamés à cor et à cri par le gouvernement. Les tensions autour de ce sujet ont d'ailleurs contribué à la chute de Luc Rémont, le précédent PDG de l'électricien. Désormais, l'heure est à l'apaisement des relations entre le groupe et son unique actionnaire, l'État, ainsi qu'entre le groupe et ses grands clients.


La Presse
21 hours ago
- La Presse
Je pense qu'il nous faut un DOGE (parfois)
Non, Olivier Niquet n'est pas un admirateur secret d'Elon Musk. Mais oui, il lui arrive d'être découragé par l'inefficience de notre appareil bureaucratique. olivier niquet Collaboration spéciale Je vais vous faire une confidence : je rêve en secret d'un DOGE bien de chez nous. Un « Department of Government Efficiency », que l'on pourrait traduire par « département de la tronçonneuse », comme celui qu'a présidé Elon Musk. Un titre propagandiste, mais qui n'est quand même rien à côté du « One Big Beautiful Bill » de Donald Trump. Celui qui nous donne l'impression qu'on prend les États-Uniens pour des enfants de 5 ans : « Oh, regarde mon beau gros bill ». Je préférais l'époque où le Gros Bill, c'était Jean Béliveau. Autant je crois que l'État doit jouer un rôle prépondérant dans nos vies pour contrebalancer les dérives du capitalisme sauvage (genre), autant je suis découragé par l'inefficience de notre appareil bureaucratique. On va se le dire : toute va mal. À grande comme à petite échelle. Parlant de petite échelle, j'ai dernièrement eu un léger contretemps avec l'Agence du revenu du Canada (ARC). En gros, ces derniers ont prétendu que je n'avais pas déclaré les mirobolants droits d'auteur perçus pour un livre dont je suis l'auteur alors que j'avais bel et bien déclaré les mirobolants droits d'auteur perçus pour un livre dont je suis l'auteur. Après discussion avec mon comptable traitant, j'ai pris mon courage à deux mains et téléphoné à l'ARC où l'on m'a suggéré d'envoyer un fax au centre de service de Jonquière. J'avoue que je ne pensais pas en être encore à me moquer de l'utilisation du fax dans une chronique en 2025. En fait, je pensais en être rendu à me moquer des chroniques qui se moquaient de l'utilisation du fax. « Vous vous souvenez quand on riait des fax ? » Faudra attendre. J'ai donc envoyé mon fax avec l'aide d'une personne qui maîtrise encore cette technologie. Une vieille âme, comme on dit. Quelques mois plus tard, un fonctionnaire en forme d'agent de recouvrement me téléphone. Cette personne me dit qu'elle n'a aucune trace de ma télécopie et que, de toute façon, ce n'est pas vraiment un bon moyen de communication. Les fax auraient une certaine propension à être égarés, selon elle. Elle m'indique une procédure à suivre que ne connaissait visiblement pas son prédécesseur. En attendant, comme le gouvernement pense que je lui dois de l'argent, je ne peux encaisser mon remboursement d'impôt. Trois mois de plus s'écoulent avant que l'ARC ne rende sa décision : tout est beau, vous aviez raison. J'attends encore aujourd'hui mon remboursement d'impôt pour pouvoir mettre du caviar sur mes craquelins sans gluten. Une situation qui ne me fait pas trop souffrir, mais qui pourrait être désastreuse pour quelqu'un qui n'a jamais perçu de mirobolants droits d'auteur. C'est anecdotique, mais j'ai l'impression que chaque personne qui vit ce genre d'anecdote a un peu plus envie d'aller se réfugier dans les bras d'un olibrius à la Elon Musk. Bien sûr, il faut être sur la kétamine pour ne pas se rendre compte que le DOGE n'est que fumisterie, mais nous sommes tous à un fax perdu dans une craque de choisir l'aveuglement volontaire. La bureaucratie est la façon que l'on a trouvée de mettre de l'ordre dans la société. Le problème, c'est que pour mettre de l'ordre dans la bureaucratie, la bureaucratie sous-traite la bureaucratie à des firmes expertes en bureaucratie. Ça donne un maudit gros tas de bureaucratie dans lequel on a parfois envie de faire des entailles à la scie mécanique. Le biologiste américain E.O. Wilson a déjà dit : « Le vrai problème de l'humanité, c'est que nous avons des émotions du paléolithique, des institutions médiévales et des technologies dignes des dieux. » En parallèle de la machine qui s'enraye, le monde tourne à vive allure et les bonimenteurs cupides en profitent. Malgré mon imbroglio fiscal, je refuse de croire que les ploutocrates vont régler le problème de l'humanité. Tout le monde sait très bien que c'est plutôt l'intelligence artificielle qui prendra tôt ou tard les décisions à la place des fonctionnaires et des gouvernements. Si vous n'y croyez pas, c'est que vous vous mettez la tête dans l'autruche, comme l'a déjà dit Gérard Deltell. Mon intérêt pour l'assainissement de la machine relève plutôt du fait que je suis un passionné d'organisation et de logistique. Le bon fonctionnement des choses m'apaise. Aussi contreproductif que ça puisse paraître, je passe ma vie à essayer d'optimiser… ma vie. Quand je vois les systèmes greffés à d'autres systèmes et les organigrammes monstrueux qui les chapeautent, j'aurais envie qu'on fasse table rase pour repartir à neuf. Donnez-moi un harem de geeks et une machine à café, et je changerai le monde. C'est ce que j'essaie de me faire croire, en tout cas. Ce serait l'une des seules raisons pour lesquelles j'aimerais faire de la politique. Malheureusement, mon dégoût des soupers spaghetti est plus grand que mon désir de mettre de l'ordre dans nos ministères. Les anecdotes sont puissantes. La preuve en est que certains se sont tricoté une carrière en les montant en épingle. La preuve en est aussi que j'ai perdu mon désir de démolir l'appareil public à coup de bat de baseball à cause d'une autre anecdote. C'est que je me suis récemment découvert une croûte de nez, un problème qui est à une voyelle de se régler avec un Kleenex. Le médecin de famille que l'on m'a attribué après 10 ans d'attente m'a inscrit dans le système pour un suivi en dermatologie. Eh bien ! vous n'en croirez pas vos yeux, mais une semaine plus tard, je recevais un appel du « Centre de répartition des demandes de services » qui m'offrait un rendez-vous pour la semaine suivante. Est-ce un miracle ou l'empreinte de la top gun de la santé ? Probablement ni l'un ni l'autre. Même si je n'y suis pour rien, le bon fonctionnement du processus m'a grandement apaisé. Je suis sorti de cette petite histoire avec un sentiment du devoir accompli ainsi qu'avec une crème pour m'enduire le nez. Il y a peut-être de l'espoir. Qui est Olivier Niquet ? Olivier Niquet a une formation en urbanisme. Chroniqueur radio, que l'on peut notamment entendre à l'émission La journée (est encore jeune) sur ICI Première, il a publié deux livres : Le club des mal cités et Les rois du silence : ce qu'on peut apprendre des introvertis pour être un peu moins débiles et (peut-être) sauver le monde. Il est aussi scénariste et conférencier, en plus d'alimenter les sites tourniquet. quebec et sportnographe. info. Qu'en pensez-vous ? Participez au dialogue