02-08-2025
Seine-et-Marne : l'association Théo Sheep and Co reconnue coupable de mauvais traitements envers ses animaux
Le jeune homme perd la propriété de ses animaux. Théo Collin, fondateur de Théo Sheep and Co, a été poursuivi par l'association
Stéphane Lamart
pour manque de soins à ses bêtes. La cour d'appel de Paris a reconnu coupable Théo Sheep and Co, mardi 1er juillet, de mauvais traitements infligés à des animaux à la suite de négligences, notamment en raison de bêtes sous alimentées et non abreuvées. Une décision qui vient à l'encontre du simple rappel à la loi du premier magistrat.
Tout commence en 2020. Théo Collin a alors 17 ans. Il a fondé une ferme pédagogique à Grisy-Suisnes (Seine-et-Marne) avec près de 70 pensionnaires. Le jeune lycéen s'était par ailleurs déjà fait remarquer pour avoir
sauvé plus de 1000 poules
de l'abattoir pendant le confinement en les livrant à des adoptants.
Reste que sa ferme pédagogique présente une face plus sombre. Des signalements sont alors effectués en raison de bêtes en état de sous-nutrition. Pendant la canicule, certaines sont aussi peu abreuvées. D'autres, en état déplorable, sont privées de soins.
À la demande du procureur de la République, l'association Stéphane Lamart intervient alors
pour saisir cinquante-trois moutons
, un lama, deux lapins, vingt-huit chats, un chiot, cinq chèvres, deux coqs, deux poules, deux pintades, trois oies, une cane, un poney et une tortue.
Théo dénonce de son côté de « fausses accusations » dues, selon lui, à de la « jalousie » : « J'ai 17 ans, une association qui a grandi très vite en sept mois, une ferme pédagogique… »,
confie-t-il
alors.
Contre toute attente, le parquet de Melun prononce un simple rappel à la loi et ordonne même la restitution des animaux à leur propriétaire. Et ce, à la stupéfaction de Stéphane Lamart. « On ne rend pas des animaux maltraités », s'indigne-t-il à l'époque. L'association engage en réponse une procédure en citation directe. Celle-ci aboutit à une condamnation en première instance, qui vient donc d'être confirmée en appel.
L'arrêt de la cour d'appel de Paris a ordonné la confiscation définitive des animaux, confiés à la garde de l'association Stéphane Lamart, et une somme supplémentaire de 1 000 euros pour les frais judiciaires engagés en appel, soit 3 115 euros au total.
« C'était un dossier très long, réagit Stéphane Lamart. Il y a eu cinq ans de procédure pour en arriver à une satisfaction : la garde définitive de l'ensemble des animaux qui ont été saisis. » Il souligne le « véritable fossé » entre la première décision du magistrat et la condamnation en appel.
« La loi prévoit que ces animaux soient défendus. Lorsque l'on traite du vivant - les humains et les animaux —, la justice doit être appliquée. Il y aura ainsi moins de récidives, martèle-t-il. C'est un soulagement. Les animaux que nous avons placés dans différentes familles d'accueil vont enfin pouvoir être adoptés. »