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Le Parisien

Votre cerisier est mal-en-point ? Apprenez à reconnaître et soigner les maladies avant qu'il ne soit trop tard

Le cerisier est une cible idéale pour les agents pathogènes, à cause de son feuillage dense, de ses périodes de floraison et de fructification particulièrement sensibles mais aussi en raison de sa propension à retenir l'humidité. Dès lors, une vigilance régulière s'impose : repérer les premiers symptômes permet d'intervenir rapidement, avec des méthodes douces ou préventives, et d'éviter que l'arbre ne s'épuise ou que la récolte ne soit compromise. La moniliose est redoutable parce qu'elle ne fait pas de distinction, elle frappe fleurs, fruits et jeunes rameaux. Les fleurs brunissent, les fruits pourrissent en restant accrochés aux branches, puis se momifient. En cas de printemps humide, la maladie se propage très vite. Pour l'enrayer, retirez systématiquement les fruits pourris ou momifiés et effectuez une taille de nettoyage après la floraison. Comme pour les autres maladies fongiques, la circulation d'air est essentielle. En préventif, traitez dès le débourrement, puis de nouveau après la floraison, avec un produit fongique doux comme la décoction de prêle. Fréquente au printemps ou après des pluies estivales, la cylindrosporiose se traduit par l'apparition de taches rougeâtres à brun sur les feuilles. Ces zones se dessèchent, se détachent et laissent des trous caractéristiques, donnant un aspect « criblé ». Cette maladie causée par un champignon est favorisée par l'humidité stagnante et provoque la chute prématurée des feuilles. Commencez par ramasser et éliminer les feuilles atteintes pour éviter la contamination. Pratiquez une taille douce pour aérer la ramure et limiter l'humidité. Enfin, appliquez de la bouillie bordelaise en fin d'hiver et juste après la floraison, en traitement préventif. Lorsque les cerises présentent une pourriture brune ponctuée de petits points noirs formant des couronnes, il s'agit probablement d' anthracnose . Le champignon Colletotrichum, actif en période humide, attaque les fruits dès la nouaison. Ils se dessèchent sur l'arbre avant maturité, devenant impropres à la consommation. Pour limiter les dégâts, éliminez immédiatement les fruits atteints, espacez les arbres pour réduire la condensation et pulvérisez une décoction de prêle ou un fongicide naturel dès la formation des fruits. La gommose se manifeste par des coulures de résine ambrée sur le tronc ou les branches. Ce n'est pas une maladie en soi, mais une réaction de l'arbre à une agression : blessure, excès d'eau ou d'engrais, gel, maladie fongique ou bactérienne. Pour éviter d'aggraver le phénomène, il ne faut jamais arracher la gomme . Brossez doucement autour de la plaie et appliquez un badigeon à base d'argile et de prêle. Évitez les tailles sévères, les apports d'engrais azotés excessifs et veillez à ne pas stresser l'arbre inutilement. Outre les maladies les plus courantes des cerisiers, d'autres peuvent aussi frapper. Restez donc vigilants face à la rouille perforante qui provoque des taches orangées au revers des feuilles. Le chancre bactérien entraîne des crevasses sombres et des nécroses sur les branches, parfois accompagnées de gommose. Bien que plus rare, l'oïdium peut aussi impacter le cerisier, formant un feutrage blanc sur les jeunes pousses. Dans tous les cas, la suppression rapide des organes atteints et l'utilisation de décoctions végétales ou de bouillie bordelaise permettent de contenir la propagation.