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Éditorial: Le football, c'est le royaume du «mansplaining»
Éditorial: Le football, c'est le royaume du «mansplaining»

24 Heures

timea day ago

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Éditorial: Le football, c'est le royaume du «mansplaining»

Accueil | Sports | Euro 2025 | Opinion Les hommes se sentent obligés d'expliquer le football aux femmes. Surtout pendant les grandes compétitions estivales. Éditorial Publié aujourd'hui à 09h16 C'était un territoire protégé, une réserve indienne de la masculinité triomphante. Longtemps, les hommes de ce monde se sont réfugiés dans le football pour être bien certains de n'y croiser aucune femme. Pas de remise en question, juste un exutoire certain. Une zone de confort pile-poil comme il faut, où tout est à sa place et rien ne dépasse, où l'on sait ce que l'on vient chercher et surtout ce que l'on ne trouvera pas. Et quand les genres étaient obligés de s'y croiser, au hasard d'une grande compétition estivale genre Coupe du monde, alors les hommes se sentaient priés d'expliquer. Les ressorts, les codes, les règles. Donner juste ce qu'il faut pour se sentir important, mais pas assez pour surtout conserver son emprise sur l'autre. Le football, c'est le royaume du « mansplaining » . Au hasard, le hors-jeu. Une règle loin d'être intuitive, que les hommes passés à la moulinette sur la question, du canapé à l'oreiller, ont toujours pris un malin plaisir à ne pas expliquer clairement, ou du moins de manière à maintenir leurs interlocutrices sous le voile d'un doute coupable, de sorte à bichonner ce sentiment de supériorité si valorisant. Voilà qui participe au système de domination séculaire: posséder un savoir, le chérir dans un entre-soi, et rechigner à le partager vraiment, en agitant le fameux mais toujours efficace: «Tu peux pas comprendre.» Or, en ce début d'été, ce sont les femmes qui expliquent le foot aux hommes: ce sont elles qui courent, elles qui dribblent, elles qui taclent, elles qui marquent, en prime time sur toutes les grandes chaînes nationales. Forcément, de se faire chasser de son pré carré, qu'on pensait si bien clôturé, ça bouscule, ça contrarie, ça irrite. Mais surtout, ça interroge, du moins ça devrait, sur ces réflexes de replis primaires, qui à tout bien considérer ne font plus vraiment sens. Ici, les hommes devraient voir en l'essor du football féminin un merveilleux cadeau du destin. Car le ballon, c'est comme l'amour, plus on le partage, plus on le reçoit en retour. À lire également sur le football féminin Newsletter «Euro 2025» Vous ne voulez rien rater de l'Euro? En vous inscrivant à cette newsletter, vous serez informé·e à temps des performances de l'équipe de Suisse et des grands moments de cette compétition. Autres newsletters Florian Müller est journaliste et chef de la rubrique sports de 24 Heures, de la Tribune de Genève et du Matin Dimanche. Après des études de Lettres à l'Université de Genève, il rejoint les rédactions du groupe Tamedia en 2010. Plus d'infos @FloMul Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

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