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La Presse
a day ago
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Pas d'argent supplémentaire « sans justification », dit Dubé
À nouveau confronté à d'importants dépassements de coûts dans un projet informatique, cette fois à Santé Québec, le gouvernement Legault affirme qu'il n'autorisera « aucun rehaussement [des budgets] sans justification ». Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a réagi ainsi lundi à des informations de Radio-Canada selon lesquelles le ministère de la Cybersécurité et du Numérique aurait exigé à Santé Québec qu'elle mette fin à l'un de ses projets informatiques phares. Il s'agit de la mise en place d'un Système d'information des finances, de l'approvisionnement et des ressources humaines (SIFARH) qui doit ultimement permettre de centraliser les activités de la nouvelle agence gouvernementale. D'abord évalué à 202 millions, le coût des volets finances et approvisionnement du projet s'élèverait maintenant à 280,7 millions, toujours selon Radio-Canada. Dans son ensemble, le SIFARH doit coûter 430 millions, selon le Tableau de bord des projets en ressources informationnelles du gouvernement du Québec, soit le double de son prix de départ. Deux ans de retard Qui plus est, il cumule d'importants retards alors qu'on estime qu'il sera maintenant livré en mai 2028, soit deux ans plus tard qu'initialement prévu. « Avant de demander plus d'argent, les équipes doivent démontrer que toutes les options ont été évaluées et que chaque dollar est bien dépensé », maintient pour sa part Christian Dubé. « Ce projet demeure essentiel pour moderniser les systèmes informatiques du réseau de la santé, comme le recommande fortement le Protecteur du citoyen. À terme, le projet SIFARH va permettre d'économiser beaucoup d'argent et de rendre notre système de santé plus performant au bénéfice des patients », poursuit le ministre. Certains éléments de ce dossier ne sont pas sans rappeler la saga SAAQclic, le chantier de transformation numérique de la Société de l'assurance automobile du Québec qui coûtera au minimum 500 millions de plus que prévu selon la vérificatrice générale du Québec.


La Presse
5 days ago
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La Fonderie Horne refuse de respecter la limite provinciale
La Fonderie Horne doit présenter d'ici le 31 décembre 2027 un plan pour respecter la limite légale d'arsenic dans l'air, soit 3 ng/m 3 . La Fonderie Horne demande à Québec de ne pas l'obliger à réduire ses rejets d'arsenic dans l'air de Rouyn-Noranda jusqu'au seuil légal, dont elle conteste la valeur scientifique. Elle estime « plus qu'acceptable » de s'en tenir à une limite cinq fois plus élevée, ce que rejettent catégoriquement les autorités de santé publique. Ce qu'il faut savoir La Fonderie Horne demande à ne pas être obligée de réduire ses rejets d'arsenic dans l'air de Rouyn-Noranda jusqu'à la limite québécoise de 3 ng/m 3 . . L'entreprise soutient que cette limite ne repose pas sur des bases scientifiques solides et la juge impossible à atteindre. Les autorités de santé publique contestent vigoureusement cet avis et qualifient la démarche de la Fonderie de manœuvre dilatoire. L'entreprise appartenant à la multinationale anglo-suisse Glencore présentera « dans les prochains jours » une demande de modification de l'autorisation ministérielle qui lui a été délivrée en 2023 par le gouvernement Legault, a-t-elle indiqué à La Presse. Ce document encadrant ses activités contient une série d'obligations, dont celle de présenter d'ici le 31 décembre 2027 un plan pour respecter la limite légale d'arsenic dans l'air, qui est de 3 nanogrammes par mètre cube (ng/m3), en moyenne annuelle. D'ici là, elle doit aussi réduire progressivement la concentration d'arsenic dans ses rejets jusqu'à un seuil maximal de 15 ng/m3 pour les 12 derniers mois de son autorisation ministérielle, en 2027-2028. « On est plus que convaincus que les niveaux [actuels de 39 ng/m3] sont très sécuritaires et que 15 ng/m3 est plus qu'acceptable pour la suite », a déclaré le directeur général pour la filière cuivre en Amérique du Nord de Glencore, Vincent Plante, en entrevue. La multinationale remet en question la validité scientifique de la norme québécoise de 3 ng/m3, qu'elle juge par ailleurs « techniquement impossible » à atteindre. Un seuil « théorique », dit la Fonderie Déterminer un seuil acceptable de contaminants comme l'arsenic est un exercice d'analyse de risque forcément théorique, a indiqué le professeur Christopher Martin, de l'École de santé publique de l'Université de Virginie-Occidentale. La Fonderie avait sollicité l'avis de cet expert, qui a pris part à l'entrevue avec La Presse. « Ce n'est pas un chiffre magique en deçà ou au-delà duquel certaines choses surviennent », a-t-il illustré, soulignant que d'autres États ont opté pour des seuils différents, comme l'Union européenne, qui l'a fixé à 6 ng/m3. Un seuil de 15 ng/m3 est sécuritaire, affirme le professeur Martin, notant que l'étude de biosurveillance réalisée en 2005 et 2006, à une époque où les rejets de la fonderie étaient nettement plus élevés, n'a montré « aucune corrélation » entre les concentrations d'arsenic dans l'air et les taux mesurés dans les échantillons d'urine des participants. Il critique en revanche les études de biosurveillance réalisées en 2018 et 2019 ayant démontré que les ongles des citoyens du quartier Notre-Dame, voisin de la fonderie, contenaient quatre fois plus d'arsenic que ceux des résidants d'Amos, qualifiant cette méthode de recherche d'expérimentale. La Fonderie Horne réclame de nouvelles études de biosurveillance pour avoir des données à jour ; elle a elle-même commandé une étude à une firme externe, qui devrait rendre ses conclusions dans un an. Une manœuvre dilatoire, dit la Santé publique Les autorités de santé publique s'opposent à l'idée que la Fonderie Horne puisse être assujettie à un seuil cinq fois plus élevé que la norme québécoise. « Ce n'est vraiment pas acceptable, le [taux demandé de] 15 ng/m3 », a déclaré à La Presse la directrice de santé publique par intérim de l'Abitibi-Témiscamingue, Omobola Sobanjo. La norme de 3 ng/m3 « n'est pas basée sur rien ». Elle repose sur des études épidémiologiques internationales faites dans les règles de l'art, ajoute la professeure de santé environnementale à l'Institut national de la recherche scientifique (INRS) Maryse Bouchard. « Il n'y a pas de niveau sans risque pour l'exposition à l'arsenic, rappelle-t-elle. C'est déjà un compromis, à 3 ng/m3. » PHOTO FOURNIE PAR LE CENTRE INTÉGRÉ DE SANTÉ ET DE SERVICES SOCIAUX (CISSS) DE L'ABITIBI-TÉMISCAMINGUE La Dre Omobola Sobanjo, directrice de santé publique par intérim de l'Abitibi-Témiscamingue La Dre Sobanjo rejette aussi les critiques concernant les études sur le taux d'arsenic dans les ongles de la population, soulignant qu'il s'agit d'une façon de mesurer l'imprégnation à long terme, contrairement aux analyses d'urine, qui ne reflètent que l'exposition récente. Cet avis est partagé par l'Institut national de santé publique du Québec. Les demandes de la Fonderie pour de nouvelles études ne sont qu'« un moyen d'étirer et de ne pas faire ce qu'il y a à faire, soit diminuer les rejets d'arsenic et décontaminer les terrains qui ne le sont pas encore », estime la Dre Sobanjo. On a assez d'information pour agir. Omobola Sobanjo, directrice de santé publique par intérim de l'Abitibi-Témiscamingue Délai demandé La Fonderie Horne demande aussi que Québec lui accorde plus de temps pour atteindre le seuil de 15 ng/m3, estimant qu'elle pourrait y parvenir avec un an et demi de retard si elle lance à l'automne les travaux, qui pourraient coûter entre 100 et 200 millions. Mais ces travaux doivent aussi être avalisés par Québec, car ils impliquent des moyens technologiques différents de ce qui avait été prévu dans l'autorisation ministérielle de 2023, dit la Fonderie, qui a annoncé en juin renoncer à son vaste plan de modernisation, baptisé Aeris, pour se concentrer sur l'ajout d'équipement de captage et d'épuration. Le cabinet du ministre de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, Benoit Charette, a déclaré qu'il attendrait de recevoir et d'analyser la demande de la Fonderie Horne avant de s'exprimer sur le sujet.