Dernières actualités avec #herbicide


Le Figaro
6 days ago
- Business
- Le Figaro
«Ce n'est pas viable»: face aux procédures judiciaires, Bayer envisage d'arrêter de produire du glyphosate
Pour le géant allemand de l'industrie chimique, les frais sont trop lourds depuis le rachat de Monsanto, fabricant de l'herbicide à la mauvaise réputation. Devant le coût sans cesse croissant des procédures judiciaires dont il fait l'objet, Bayer pourrait renoncer à commercialiser le glyphosate, son herbicide controversé. « À moins que la situation ne change, nous allons devoir arrêter de produire du glyphosate parce que ce n'est tout simplement pas viable », a lancé mercredi le président du directoire de Bayer, Bill Anderson, lors d'une conférence détaillant les résultats du premier semestre. En avril, ce dernier avait déjà prévenu que « nous approchons d'un point où (ces contentieux) pourraient nous obliger à cesser de vendre ce produit ». Malgré sa mauvaise réputation, le glyphosate reste autorisé en Europe et sous conditions aux États-Unis. À lire aussi Le glyphosate favorise-t-il le cancer ? Une nouvelle étude relance le débat Publicité Les procédures judiciaires ont déjà coûté plus de 10 milliards de dollars Le groupe espère encore « réduire significativement le risque juridique d'ici fin 2026 », a-t-il précisé. Si de nouvelles plaintes affluent constamment aux États-Unis, un prochain arrêt de la Cour suprême américaine devrait avoir un impact sur le sort de dizaines de milliers d'entre elles, et permettre à Bayer d'être enfin fixé. Le chimiste allemand espère aussi clore un certain nombre de procédures au moyen d'accords à l'amiable. Les procédures judiciaires liées au glyphosate, accusé d'être cancérigène, ont déjà coûté plus de 10 milliards de dollars au groupe allemand. Et, fin juillet, Bayer a à nouveau provisionné 1,2 milliard d'euros pour faire face à de futurs litiges, qui s'ajoutent à 5,7 milliards d'euros provisionnés par le passé. Un véritable gouffre pour le chimiste, déjà lourdement endetté (à hauteur de 32 milliards d'euros) après l'acquisition de Monsanto et de son herbicide en 2018, pour 63,5 milliards de dollars. Devant ses difficultés financières, Bayer a dû procéder en avril à une augmentation de capital.


Le Parisien
01-08-2025
- Business
- Le Parisien
Glyphosate : Bayer provisionne 1,7 milliard d'euros supplémentaires face aux litiges
Le géant allemand Bayer a annoncé jeudi soir une nouvelle provision de 1,2 milliard d'euros pour faire face aux litiges judiciaires liés au glyphosate aux États-Unis. Cette enveloppe, consacrée à son herbicide phare commercialisé par Monsanto , s'ajoute aux 5,7 milliards d'euros déjà mis de côté pour ces affaires. Dans le même communiqué, Bayer a également annoncé 530 millions d'euros supplémentaires de provisions pour des litiges concernant les polychlorobiphényles (PCB), des substances chimiques interdites dans de nombreux pays depuis les années 1980. Au total, 1,7 milliard d'euros seront donc ajoutés aux provisions pour risques juridiques. Malgré ces lourdes charges, le groupe de Leverkusen a légèrement relevé ses prévisions annuelles de résultats, porté par les bons chiffres de sa division pharmaceutique. Bayer indique avoir conclu un accord majeur avec un cabinet de plaignants, ce qui permet de faire passer le nombre de dossiers non réglés à 61 000, contre 192 000 initialement. Depuis le rachat de Monsanto en 2018, Bayer a déjà déboursé plus de 10 milliards de dollars pour régler des litiges liés au glyphosate , produit accusé d'être cancérigène, une affirmation que le groupe continue de contester. Le glyphosate reste au cœur des controverses : le Vietnam l'a interdit, et plusieurs pays européens en limitent son usage aux particuliers ou aux espaces publics. En juin, des ONG environnementales ont appelé à une interdiction généralisée après la publication d'une étude de grande ampleur, établissant un lien entre exposition à l'herbicide et apparition de cancers chez les souris. Au printemps, Bayer avait publiquement exprimé des doutes sur l'avenir commercial du produit , tout en comptant sur un possible réexamen du dossier par la Cour suprême des États-Unis. Bayer prévoit désormais un résultat opérationnel ajusté, hors éléments exceptionnels, compris entre 9,7 et 10,2 milliards d'euros pour l'année, contre 9,5 à 10 milliards précédemment. En 2024, ce chiffre s'élevait à 10,1 milliards d'euros. L'industrie chimique allemande dans son ensemble subit de fortes pressions, entre hausse des coûts énergétiques, concurrence asiatique, et surcapacités au niveau mondial. Bayer est actuellement engagé dans un vaste plan de restructuration de sa division agrochimique, en perte de vitesse, avec des centaines d'emplois menacés en Allemagne. Le groupe doit publier mercredi ses résultats définitifs pour la première moitié de 2025.


Le Figaro
01-08-2025
- Business
- Le Figaro
Glyphosate: Bayer augmente ses provisions pour les litiges judiciaires
Le géant allemand de la chimie et de la pharmacie Bayer a annoncé jeudi soir une nouvelle provision de 1,2 milliard d'euros pour faire face aux litiges judiciaires aux États-Unis liés au glyphosate, l'herbicide controversé de sa filiale Monsanto. Cette enveloppe s'ajoute au 5,7 milliards d'euros de provisions mis de côté par Bayer pour les litiges relatifs au glyphosate. Le groupe a également annoncé une nouvelle provision de 530 millions d'euros pour des affaires concernant les polychlorobiphényles (PCB), des produits chimiques interdits dans de nombreux pays depuis les années 1980, a précisé Bayer dans un communiqué, portant à 1,7 milliard les nouvelles provisions pour des litiges. Malgré ce fardeau judiciaire, Bayer a relevé légèrement ses prévisions annuelles de résultats, en raison de performances meilleures que prévu dans sa division pharmaceutique. Le groupe de Leverkusen a par ailleurs annoncé la conclusion d'un accord important avec un cabinet de plaignants, réduisant le nombre de dossiers non réglés à 61.000, sur un total initial de 192.000 réclamations outre-Atlantique, selon le communiqué. Depuis le rachat du groupe américain Monsanto en 2018, Bayer a déjà déboursé plus de 10 milliards de dollars pour régler des litiges liés au glyphosate, accusé d'être cancérigène, ce que Bayer conteste. Publicité Le Vietnam a banni l'usage du glyphosate et plusieurs pays européens en interdisent l'usage par les particuliers ou dans les espaces publics. Plusieurs ONG environnementales européennes ont appelé mi-juin à interdire le glyphosate après la publication d'une étude d'une ampleur sans précédent qui montre chez des souris un lien entre l'apparition de cancers et l'exposition à cet herbicide. Au printemps, Bayer a publiquement douté de l'avenir commercial du désherbant, en raison des poursuites en cours, mais il espère toujours que la Cour suprême américaine réexamine le dossier. Le groupe table désormais sur un résultat opérationnel ajusté (EBITDA) hors éléments exceptionnels compris entre 9,7 et 10,2 milliards d'euros (contre 9,5 à 10 milliards d'euros précédemment). En 2024, il avait dégagé 10,1 milliards d'euros d'EBITDA. Le secteur chimique allemand est sous pression, confronté à des coûts énergétiques élevés, à une concurrence asiatique accrue et à des surcapacités mondiales. Bayer est engagé dans un vaste plan de restructuration de sa division agrochimique en perte de vitesse, sa principale source de revenus, qui menace plusieurs centaines d'emplois en Allemagne. Le groupe présentera mercredi ses résultats définitifs pour la première moitié de l'année.


Le Figaro
31-07-2025
- Business
- Le Figaro
Le glyphosate a-t-il causé des malformations d'un enfant ? Jugement ce jeudi à Vienne
Né avec l'œsophage et la trachée qui ne se sont pas séparés correctement, Théo a subi 55 opérations qui lui permettent de manger normalement, de respirer et parler par un trou dans la gorge. Le tribunal de Vienne doit dire jeudi 31 juillet si le glyphosate, produit phare du géant de la chimie Bayer-Monsanto, est responsable des malformations congénitales de Théo Grataloup, 18 ans, comme accuse la mère du jeune homme après avoir été exposée enceinte à cet herbicide. Les parents de Théo sont convaincus du «lien de causalité» entre le glyphosate et le handicap de leur fils et avaient lancé en 2018 une action au civil pour faire reconnaître ce lien par les tribunaux. À l'audience le 3 avril devant le tribunal judiciaire de Vienne (Isère), qui s'est tenue après des années de procédures pour les requérants, l'un des avocats de Bayer, Me Jean-Daniel Bretzner, a plaidé qu'il n'y a «aucun lien de causalité» entre le glyphosate et les malformations de Théo, comme il n'y a «aucun effet sur la reproduction» humaine, en citant des expertises. «Il y a des présomptions, graves, précises et concordantes», avaient au contraire rétorqué les conseils de la famille Grataloup, dont Me Bertrand Repolt, soulevant notamment «la proximité temporelle» et l'absence d'autres «causes et éléments extérieurs». À lire aussi Glyphosate et malformations fœtales : une famille place Monsanto devant la justice Publicité Né avec l'œsophage et la trachée qui ne se sont pas séparés correctement, Théo a subi 55 opérations qui lui permettent de manger normalement, de respirer et parler par un trou dans la gorge. Pour sa mère Sabine Grataloup, son handicap trouve sa source en août 2006. Elle utilise alors du Glyper, un générique de l'herbicide Roundup de Monsanto, à base de glyphosate, pour désherber une carrière d'équitation. Elle l'asperge, raconte-t-elle à l'AFP, «plusieurs fois par jour, sans protection particulière», ignorant qu'elle est enceinte de «quelques semaines», une période clé dans le développement fœtal. La reconnaissance d'un «lien de causalité» entre le handicap de Théo et l'herbicide serait une «première», selon ses parents, pour un enfant exposé in utero au glyphosate. «Si cette responsabilité est reconnue, cela fera jurisprudence et ouvrira la voie à une indemnisation complémentaire pour Théo», assure encore à l'AFP Sabine Grataloup. Le fonds français d'indemnisation des victimes des pesticides a reconnu en 2022 le lien possible entre le glyphosate et les malformations de Théo, qui reçoit depuis une indemnité mensuelle de 1.000 euros. Le glyphosate, herbicide le plus vendu au monde (800.000 tonnes en 2014), a été classé en 2015 comme un «cancérogène probable» par le Centre international de recherche sur le cancer de l'Organisation mondiale de la santé. Il est interdit en France depuis fin 2018 pour un usage domestique. Bayer, exposé à de nombreux litiges coûteux autour de ce produit, a publiquement douté de son avenir commercial au printemps.