4 days ago
Temples devenus églises, théâtres transformés en palais : à Rome, le grand remplacement
RÉCIT - Dans la Ville éternelle, l'antique ne disparaît pas mais se prolonge. La pierre taillée n'est jamais ruine mais devient façade, colonne, seuil ou mur. Entre destruction et conservation, Rome a choisi une troisième voie : le remploi.
Cet article est extrait du Figaro Hors-Série « Rome antique, la Légende des siècles ». Retrouvez l'histoire de cette Ville qui se crut éternelle, et nous laissa la beauté en héritage, en un numéro de 164 pages.
« Rome antique, la Légende des siècles ».
Le Figaro Hors-Série
Rome est un palimpseste, où certains mots d'une première histoire affleurent dans celles qui l'effacent. Un portique devenu façade, un temple devenu église, un théâtre devenu immeuble. La ville ne sédimente pas les époques, elle les entremêle. Les historiens parlent de remploi pour désigner ces usages successifs d'un même monument, d'une même pierre. Le mot dit l'essentiel : ce qui fut sert toujours. On parle aussi de spolia, quand on intègre des fragments visibles dans une structure nouvelle, comme on greffe une mémoire à un mur neuf. Il ne s'agit pas de conservation, encore moins de restauration. Il s'agit de faire tenir ensemble ce qui vient d'époques différentes, sans renoncer à aucune. Et flâner dans la ville montre qu'elle ne connaît pas d'autre manière d'être.
L'empire…