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Alina Shukh, des podiums à la guerre en Ukraine
Alina Shukh, des podiums à la guerre en Ukraine

L'Équipe

time5 days ago

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Alina Shukh, des podiums à la guerre en Ukraine

Championne d'Europe et du monde juniors à l'heptathlon et au javelot, l'Ukrainienne Alina Shukh est aujourd'hui soldate dans la brigade « Khartiia ». Aujourd'hui, le nom Alina Shukh ne résonne plus dans les stades, mais dans les centres de coordination militaire. Au sein de la Garde nationale, elle gère la coopération avec des combattants venus de d'une vingtaine de pays. L'athlète ukrainienne âgé de 26 ans, originaire de Brovary, près de Kiev, qui remportait des médailles internationales chez les jeunes (en 2017 elle a été championne d'Europe juniors de l'heptathlon, et en 2018 championne du monde juniors au javelot), porte désormais un gilet pare-balles et un écusson de combat. En janvier 2025, elle subit une énième opération chirurgicale à l'épaule, après une déchirure musculaire. Mais cette fois, une infection contractée pendant l'intervention compromet la récupération. « Mon bras droit - avec lequel je lançais - ne se lève plus. Revenir au sport professionnel n'est plus ma priorité pour le moment. », confie-t-elle. Pourtant, le sport reste sa base. « C'est comme Excel : sans ça, tu ne comprends pas la logique. » Discipline, endurance, volonté, elle emporte ce bagage ailleurs. « Quand j'ai compris que je pouvais être utile au front, je n'ai pas hésité. » Alina Shukh En 2020, elle se préparait pour les JO de Tokyo. Puis il y a eu le report dû au Covid, et l'enchaînement blessure, opération, rééducation. Elle quitte la compétition pour devenir directrice opérationnelle d'une société de conseil financier. Elle y accompagne des vétérans ukrainiens dans la gestion de leur budget. Son passage à l'armée se fait par étapes. Bénévolat, puis engagement plus direct. « Quand j'ai compris que je pouvais être utile au front, je n'ai pas hésité. » En 2025, elle rejoint « Khartiia », nouvelle brigade née en pleine guerre. Déployée près de Kharkiv, elle y coordonne les relations avec les soldats étrangers : recrutement, briefings, équipement, traduction. « Ces combattants remplacent souvent des Ukrainiens qui n'ont jamais voulu porter les armes. Leur aide est immense. » Chez Khartiia, la moyenne d'âge est comprise entre 26 et 28 ans. Jeunes, épuisés, mais pas brisés. « Je n'ai jamais vu une telle motivation de ma vie. Les gens se donnent à 135 %, dorment à peine deux heures. Ici, personne ne demande "Pourquoi ?", tout le monde connaît déjà la réponse. » Dans l'armée, elle n'est pas « une femme soldate ». Juste une soldate parmi d'autres. « Je n'ai jamais connu de sexisme, ni dans le sport, ni ici », affirme-t-elle. Les femmes sont rares dans sa compagnie, mais présentes ailleurs. « Souvent, elles sont même physiquement plus endurantes. Ce n'est pas le moment de diviser par genre, pas dans cette guerre. » Et la peur ? « L'anxiété vient avant la menace. Mais quand elle est là, en face, la peur disparaît. » Quant à l'avenir : « À l'armée, on ne parle pas de "l'avenir". Juste de maintenant. Je sais que je me retrouverai après la victoire. Sport, finances, ou autre chose. »

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