Dernières actualités avec #littérature


Le Parisien
36 minutes ago
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« Les livres m'ont sauvé, m'ont consolé » : David Foenkinos fête ses 6 millions d'exemplaires vendus
Six millions de romans vendus dont quatre en format poche, cela valait bien une petite fête ! Pour célébrer ce petit miracle de la littérature signé David Foenkinos, Folio, la filiale poche de Gallimard, avait mis les petits plats dans les grands en organisant une belle fête estivale dans le parc des Buttes-Chaumont. Thème de la soirée : L'amour. À chaque convive, une broche en forme de cœur aux couleurs de son 19e roman, « la Vie heureuse » , sorti en format poche il y a deux mois, et déjà un carton en librairie avec plus de 78 000 exemplaires écoulés. « Ce cœur, tout un symbole pour un auteur qui à chaque roman touche son lecteur », sourit Marine, ingénieure de 37 ans qui se targue d'avoir lu ses vingt livres !


Le Figaro
2 hours ago
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Avec le podcast Bookmakers, Richard Gaitet met les écrivains à rude épreuve
Blessures intimes, processus créatifs, cinq ans, l'ex-producteur de Radio Nova réalise des entretiens fleuve approfondis avec des auteurs renommés de la littérature. Comment naissent les livres ? Le podcast Bookmakers sur Arte Radio soumet à la question de grands noms de la littérature au cours d'entretiens fleuve qui « soulèvent le capot » de l'écriture et mettent les auteurs à rude épreuve. Le Canado-Haïtien Dany Laferrière a eu le sentiment d'être « en garde à vue avec un psy », le prix Goncourt français Nicolas Mathieu d'être confronté au commissaire « Maigret de l'interview littéraire », tandis que Nancy Huston est sortie « épuisée » de ses six heures d'entretien avec Richard Gaitet, producteur de ce podcast qui souffle sa cinquième bougie. « C'était une très bonne fatigue », précise à l'AFP la romancière franco-canadienne. « Parce que le talent de Richard, c'est de poser, non pas exactement les questions auxquelles vous avez toujours voulu répondre, mais celles, inattendues, qui vous obligent à faire intérieurement une petite danse ». Pour Richard Gaitet, 43 ans, lui-même romancier, ce temps long est autant une marque de fabrique que de respect pour la chose littéraire. « Je ne crois pas que, pour les écrivains et les écrivaines, il faille faire des petits formats sympas qui détournent de l'essentiel et endorment les gens. Ça ne rend pas justice à l'écriture », dit à l'AFP l'ex-producteur de Radio Nova à la longue chevelure blond vénitien, prolongée par d'épais favoris. Publicité Qu'il accueille, hors de toute promo, le romancier Daniel Pennac, l'essayiste Mona Chollet ou l'auteur de science-fiction Alain Damasio, Richard Gaitet s'astreint à une même discipline : six semaines de plongée en apnée dans l'œuvre de son invité(e) dont il ressort, repu et fourbu, « avec 35 pages de questions en caractère 14 ». Une forme d'interrogatoire que ne renierait pas son père, ancien enquêteur de la police judiciaire. C'est ce qu'il en coûte pour « soulever le capot de la littérature, regarder comment s'organisent le moteur, les turbines », énumère le producteur radio, dont les entretiens marathon sont réduits au montage à environ deux ou trois heures et découpés en trois épisodes. S'y révèlent les coulisses de la création littéraire, les petits rituels, les superstitions, les mots qui reviennent trop souvent dans les manuscrits et certaines blessures intimes. Dans un Bookmakers de 2022, les larmes avaient ainsi soudainement submergé Lydie Salvayre, prix Goncourt 2014, à la lecture d'un passage de Sans famille d'Hector Malot (1878), que cette fille de réfugiés espagnols n'avait plus lu depuis ses 10 ans. Une « démocratisation » de la littérature « Richard arrive à créer une forme de maïeutique », salue auprès de l'AFP l'écrivaine jeunesse Marie Desplechin, qui a eu droit à son Bookmakers en 2021. « Il fait émerger quelque chose de l'écriture qui excède l'écriture, qui est de nature à intéresser des gens qui ne sont pas forcément de ce monde ». Richard Gaitet en parle comme d'un travail de « démocratisation », lui qui rejette le « mythe » du génie littéraire et n'a d'yeux que pour « le travail d'artisanat » de l'écriture. Au risque assumé du snobisme, ce prisme sans concession lui fait négliger, dans son émission, les Marc Levy ou Guillaume Musso qui publient des best-sellers avec une régularité métronomique. « La différence, c'est qu'ils fabriquent des produits de très grande consommation », tranche-t-il. « Si ça se vend à des millions d'exemplaires, c'est que ce sont des histoires fort consensuelles, un peu comme du jambon sous vide ». Avec ses podcasts, ce natif de la région lyonnaise aspire à coller au plus près de la réalité de l'écriture. « En fait, c'est une galère quotidienne de faire naître un texte, de le sculpter petit à petit avec ses doutes, avec la réalité d'une vie quotidienne et économique, de trouver son chemin dans le monde éditorial qui n'ouvre pas toujours ses portes aux singularités profondes », résume-t-il. « Il sait que c'est du boulot parce qu'il le fait lui-même », relève Nancy Huston, profondément séduite par cette œuvre de « démythification ». Publicité Avec plus de 100 épisodes de Bookmakers au compteur et d'autres à venir, Richard Gaitet espère constituer un « fonds patrimonial » dans lequel chacun peut, gratuitement, puiser pour se documenter sur le travail des écrivains. « Il faut que ça soit toujours intéressant dans vingt ans, lance-t-il, parce que ce sont des gens trop précieux et trop rares. »


Le Figaro
19 hours ago
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- Le Figaro
Frédéric Beigbeder: «Marie-Dominique Lelièvre a écrit le meilleur livre sur Sagan»
Réservé aux abonnés CHRONIQUE - On ressort le Sagan à toute allure, un bijou écrit pied au plancher. Marie-Dominique Lelièvre, une de nos meilleures biographes, écrit mieux sur les femmes que sur les hommes. Son panthéon est exclusivement féminin : Bardot, Sagan, Chanel, Hardy sont ses trois mousquetaires. La France du XXe siècle, c'était donc cela : Bardot, la nature sensuelle suprême ; Sagan, le charme et l'espièglerie littéraire ; Chanel, l'intransigeance d'un style ; et Hardy, la mélancolie d'une solitude. À travers ces quatre muses, Mme Lelièvre dépeint un pays merveilleux, traumatisé par la guerre, et qui ne pensait qu'à s'amuser, s'émerveiller de la beauté, rouler vite, danser, chanter, écrire. La réédition chez Denoël de Sagan à toute allure ne doit rien au hasard : c'est l'essai poli tique le plus urgent à lire cet été pour se souvenir d'un temps (que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître) où une jeune Française de 17 ans pouvait conquérir la planète avec une courte histoire de coucherie sans amour sur une plage du Midi. En 1954, la France a pris un coup de…


Le Figaro
21 hours ago
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- Le Figaro
Hervé Gaymard, le gardien du temps gaulliste
Réservé aux abonnés UN HOMME, UNE VOIX - Le président de la Fondation Charles-de-Gaulle vient d'achever sa série de préfaces à l'œuvre d'avant-guerre de l'homme du 18 Juin. À lire pour mieux comprendre le temps présent. Comme souvent avec lui, les titres de ses livres ont peu à voir avec leur contenu. De même que Le Fil de l'épée n'est pas un essai sur la chevalerie mais un précis de l'art du commandement, Vers l'armée de métier n'est pas un plaidoyer pour des soldats professionnels mais une réflexion sur les atouts et handicaps géographiques de la France. La géographie bougeant moins que l'histoire, ce livre n'a pas pris une ride. Il est réédité avec une longue préface érudite d'Hervé Gaymard, qui apporte au passage quelques révélations sur le de Gaulle écrivain de l'entre-deux-guerres. On ne dira jamais assez combien Gaymard a bien fait de sortir du jeu politique. À la parution, il y a trente ans, de son premier livre, intitulé Pour Malraux, les lecteurs avaient pu percevoir chez lui un goût pour la chose littéraire et un désir d'intransigeance que n'a jamais possédé son mentor de l'époque, Jacques Chirac, qui fut toujours plus radical-socialiste que gaulliste. Aujourd'hui président de la Fondation de…


La Presse
a day ago
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- La Presse
Le plus français des romans québécois
Vaugeois, rue Maguire à Québec, est l'une de ces jolies librairies où on trouve des livres introuvables. Quand j'y suis allé, il restait un exemplaire de La colline qui travaille de Philippe Manevy. Le livre paru aux éditions Leméac à l'hiver 2024 connaît un regain de vie inattendu depuis quelques mois. La libraire m'explique qu'elle-même ne l'avait pas lu. Les libraires ne peuvent tout lire, car ils et elles sont inondés de nouveautés chaque saison. « Je ne le connaissais pas, et à un moment donné, plusieurs clientes ont commencé à me le demander et j'ai dû le commander », m'a-t-elle dit. La grande librairie, c'est le grand rendez-vous de l'actualité littéraire française. L'émission diffusée sur France 5 est suivie par près de 450 000 téléspectateurs. Près d'un demi-million de lectrices et lecteurs, c'est beaucoup. D'ailleurs, on dit du magazine que c'est l'émission qui a le plus d'impact sur les ventes de livres. En janvier dernier, l'animateur Augustin Trapenard recevait sur son plateau la star littéraire Leïla Slimani, lauréate du Goncourt 2016, et le « prince du thriller » Jean-Christophe Grangé. L'émission accueille des vedettes, mais elle invite parfois aussi des inconnus, comme Philippe Manevy, venu ce soir-là défendre son deuxième roman, La colline qui travaille. Et, malgré sa modestie et sa pudeur, il a un peu volé le show. On sourit d'ailleurs en le voyant un brin sonné lorsque Leïla Slimani dit tout le bien qu'elle pense de son œuvre sur le plateau. Manevy a l'air de celui qui peine à croire que cela est vraiment en train de se passer. Né en France, l'écrivain vit à Montréal depuis 10 ans où il enseigne au secondaire. Son beau roman remonte le fil d'un siècle d'histoire familiale sur la Croix-Rousse, ce quartier populaire de Lyon. Il y porte un regard empreint de tendresse pour ces destins anonymes, brisés par la guerre, par la monotonie d'existences banales et pourtant animées par un vif désir de vivre, même dans l'ombre. En racontant la vie de ses grands-parents et de ses deux familles, l'auteur nous offre une critique sociale du XXe siècle et d'une classe ouvrière qui traversera deux conflits mondiaux, des crises économiques, les Trente Glorieuses et les désillusions de la fin du siècle. C'est une chronique familiale, mais c'est aussi l'histoire de gens dont on a longtemps pensé que l'existence ne valait pas qu'on y consacre un livre. « J'écris pour que les êtres et les liens qui les unissent cessent de se distinguer et de disparaître, peut-on lire dansLa colline qui travaille. Pour recoudre des vies usées qui ne montrent plus que leurs trames et menacent de se défaire, de s'effilocher, au point que leurs motifs deviendront indéchiffrables. Que tous, au terme d'une vie de travail, devraient se voir accorder non pas un peu de beauté (ça, c'est une aumône), mais leur juste part de sublime. » C'est sans doute le plus français des romans québécois. On y ressent la nostalgie d'une époque oubliée. La Croix-Rousse de ses grands-parents n'existe plus, le quartier ouvrier s'est embourgeoisé. L'auteur nous prend par la main et nous entraîne sur le sentier de ses souvenirs et de ces destins brisés ou égarés. Il nous ramène à nos propres existences, que bousculent encore l'histoire et les détours de la vie. Ce livre me ramène à Bonheur d'occasion. Dans Un ange cornu avec des ailes de tôle, le grand Michel Tremblay raconte l'émotion que sa mère ressent en lisant Gabrielle Roy. C'était la première fois qu'elle voit des gens de son monde dans un roman. Et ça lui parle au cœur. J'ai l'impression qu'il y a un peu de cela pour la France dans le roman de Manevy. Cette France ouvrière, la vraie France, se retrouve et se reconnaît dans cette traversée familiale du XXe siècle que l'auteur nous fait traverser. Les personnages que l'on découvre sont modestes, mais honorables. L'auteur ne les idéalise jamais pourtant. Ils parlent du passage du temps, du fait de vieillir, de la transmission. On y lit la petite histoire, celle des gens ordinaires. La nôtre au fond. « Je raconte Alice, René et ceux qui les ont précédés, écrit-il dans son livre. Je les raconte parce qu'ils sont ordinaires et uniques. Parce que je me cherche en eux, et dans notre passé disparu. Parce que, me cherchant, j'espère bien trouver autre chose. » L'écriture est pudique et d'une grande sensibilité. Ce récit de l'intime, mais à la grande portée sociale, m'a touché droit au cœur, même si je suis innu et non français. Il me rappelle que les grandes et petites histoires, les vraies, sont universelles. Et, quelque part, cela rassure et aide à traverser nos existences modestes, elles aussi bousculées par la grande histoire, Trump, l'Ukraine, la pénurie de logements. On se retrouve dans ces vies, oubliant un moment les nuages sombres qui s'accumulent au-dessus de nos têtes. Et n'est-ce pas ce que la littérature peut nous offrir de plus beau ? Écoutez l'épisode de La grande librairie du 22 janvier dernier