13 hours ago
Un succès plus que mérité pour Benson Boone
Benson Boone vaut-il beaucoup plus que son succès Beautiful Things et ses saltos arrière ? Absolument. Sa performance sur la scène du Festival d'été de Québec (FEQ) donne très envie de croire que le phénomène est loin de n'être qu'un feu de paille.
Les lumières se sont éteintes. Les premiers accords de synthétiseurs ont vrombi. La foule s'est excitée. Beaucoup. Et Benson Boone a débarqué, radieux, assuré, vêtu d'un simple t-shirt à col rond et de simples jeans ajustés. Il a débuté sur Sorry I'm Here for Someone Else, titre au rythme captivant.
Bonne nouvelle : si les deux têtes d'affiche précédentes ont eu des soucis de voix, Benson Boone, lui, nous a surpris, renversés même, par sa performance vocale. La modulation qui a conclu la seconde chanson, I Wanna Be the One You Call, a été le premier de nombreux moments où il a prouvé qu'il n'était pas sur cette scène par hasard, qu'il a mérité sa place.
Ce que nous retenons de cette soirée en compagnie de Benson Boone, c'est qu'il est un chanteur au contrôle impressionnant de sa voix, aux capacités immenses. Il n'a jamais fait preuve de retenue, il s'est donné à fond, vocalement, même si (attention, divulgâcheur) il a gardé sa chanson la plus difficile à interpréter, son grand succès Beautiful Things, pour la toute fin.
PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE
Benson Boone et ses musiciens sur la scène des plaines d'Abraham, samedi soir
Très attendu par le public de Québec, il n'a pas lésiné sur les moyens d'en mettre plein la vue et les oreilles, entre les hautes notes qu'il a atteintes, les jets de feux d'artifice, les super éclairages et les arrangements puissants. Des rampes latérales lui ont permis de se percher souvent sur son piano à queue surélevé d'où il a joué, mais dont il s'est surtout jeté à plusieurs reprises.
Au moment de Drunk in My Mind, on a pu constater que même si beaucoup de ses chansons sont assez oubliables, d'autres sont plutôt belles. Et, encore une fois, il nous a complètement subjugués grâce à ses exploits vocaux. Comme avec la balade There She Goes, qui a valu des lumières de cellulaires dans le ciel et un « oh my God » bien senti du chanteur qui observait pour la première fois l'effet des plaines d'Abraham illuminées devant lui.
Talentueux Boone
Alors, un one-hit wonder, ce Benson Boone ? Bien malin celui qui saura deviner la trajectoire que prendra la carrière de l'artiste de 23 ans seulement, mais une chose est certaine : jusqu'ici, tout va bien. Très bien même, alors que les plaines d'Abraham ont probablement été bien plus bondées et animées en cette troisième soirée que les deux fois avant.
Benson Boone nous a surpris et convaincus. Il a énormément de talent, de passion, de potentiel.
On le décrit un peu partout comme « celui qui fait des pirouettes », car on le connaît pour ses impressionnants saltos arrière, qu'il exécute avec aisance durant ses performances. Le jeune Américain est bien plus que ses acrobaties. Il est aussi, mentionnons-le ici, très, très charismatique.
Son second album, American Heart, n'a pas convaincu la critique. Agréable à l'oreille, sa collection de chansons, parue il y a moins d'un mois, ne se démarque en rien. On ne sent pas qu'on a affaire ici à un artiste qui a trouvé une unicité qui permettra à beaucoup de morceaux de survivre dans la mémoire collective. Mais lorsqu'on est face à lui en spectacle, quelque chose clique.
PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE
Benson Boone sur la scène des plaines d'Abraham, samedi soir
Les paroles parfois vides de ses chansons sont posées sur des rythmes parfaitement accrocheurs. Et le chanteur, lui, ne nous permet pas un instant de le lâcher des yeux.
Sur la route de la longévité
Certains l'ont critiqué de s'être beaucoup inspiré d'un certain Freddie Mercury sur le plan de ses looks, mais au diable l'idée qu'il est de mauvais goût de vouloir ramener les bons coups du passé. Les combinaisons en lycra sont de ceux-là. L'attitude scénique aussi semble vouloir se rapprocher de celle du meneur de Queen. Il a dans ses gestes cette ambition de créer du grandiose.
PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE
La foule pendant le spectacle de Benson Boone, samedi soir
Le premier saut périlleux est arrivé très tôt dans la soirée, dès la première minute. La réaction de la foule a été immédiate. Les acrobaties ont une bonne raison d'être, tout compte fait. Et s'il se fait comparer à Mercury ou même à Harry Styles, nous avons pu constater au fil de l'heure et demie en sa compagnie qu'il est sa propre personne, même s'il devra se découvrir lui-même encore un peu.
Lorsqu'il s'est installé à son piano (dont il joue depuis qu'il est tout jeune) pour la jolie Slow It Down, il a montré de nouveau qu'il est plus qu'une chanson qui a fait un tabac sur TikTok.
Mr Electric Blue, un autre simple tiré de son récent album, est une de ces chansons dont la plus grande qualité est qu'elle nous fait passer un bon moment. Elle est fun, électrisante. Et elle lui donne l'occasion d'avoir un superbe moment de rock star, du haut de son piano, la musique en crescendo, ses bras dans les airs.
L'amusante et dansante Mystical Magical (immense succès TikTok), puis Man in Me et What Was ont suivi. La mise en scène électrisante, l'envie irrépressible de danser, l'immense talent d'interprète de l'artiste (toujours dans la grande émotion)… à mi-chemin environ durant le concert, notre idée était faite : Benson Boone a le potentiel d'aller très, très loin. C'est flagrant quand on le voit sur scène. Il serait trop facile de le catégoriser comme une saveur du moment.
Quand la prestation s'est conclue avec Beautiful Things, une chanson qui est devenue si populaire qu'on en oublie peut-être à quel point elle est belle, nous aurions pu parier que l'on venait d'assister à l'une des meilleures performances de cette 57e édition du FEQ (oui oui, au troisième jour seulement).
Remi et Julyan convainquent le public
En première partie de Benson Boone, nous avons rencontré l'autrice-compositrice-interprète Remi Wolf, dont le nom est aussi cool que sa musique. Tout comme Benson Boone, Wolf est un rejeton de l'émission American Idol, même si elle ne s'est pas rendue bien loin. Tout comme Benson Boone, elle s'est créé un auditoire sur TikTok et a grimpé les échelons jusqu'à la grande scène sur laquelle elle s'est retrouvée samedi (et les autres qu'elle a foulées en tant que première partie d'Olivia Rodrigo).
PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE
Remi Wolf sur la scène des plaines d'Abraham, samedi soir
Sa pop infusée de soul et de funk est séduisante et innovante. Sa présence scénique est très convaincante. Ses chansons aussi. Sa reprise de Dreams de Fleetwood Mac également. Remi Wolf n'est vraiment pas difficile à aimer.
PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE
Julyan sur la scène des plaines d'Abraham, samedi soir
Quant à Julyan, juste avant, il nous a presque fait oublier la forte pluie lors de sa prestation d'ouverture. Le natif de Québec, ancien membre de The Seasons avec son frère Hubert Lenoir, a présenté ses airs ensoleillés lors d'une demi-heure passée bien vite et très agréable.
Il a la voix, les chansons accrocheuses, le talent, surtout. « J'ai commencé à Beauport, le FEQ, pour moi, c'est iconique, a-t-il lancé. C'est débile d'être là ! »