04-07-2025
Notre édito: violences domestiques: passer des paroles aux actes
Opinion
Éditorial sur les féminicides
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Faut-il le dire en espagnol: «Es una emergencia»?
En Suisse, on cite souvent le modèle espagnol de lutte contre les violences domestiques. Et si on passait des paroles aux actes?
Éditorial
Catherine Cochard
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Le «modèle espagnol» fait référence en matière de lutte contre les violences de genre et domestiques. Il repose sur un ensemble de mesures législatives, judiciaires et sociales. Mis en place il y a plus de vingt ans, le dispositif porte ses fruits: entre 2003 et 2022, les féminicides ont baissé d'environ 24% en Espagne.
Sans la mobilisation de la société civile et des mouvements féministes de la fin des années 90, ce modèle n'aurait probablement pas vu le jour. La mort tragique d'Ana Orantes en 1997, brûlée vive par son ex-mari après avoir témoigné de ses années de calvaire à la télévision, réveilla les consciences. Mis sous pression, les pouvoirs publics ne pouvaient plus ignorer l'ampleur du problème.
En Suisse, combien de mortes devrons-nous encore pleurer? En 2023, 21 femmes ont été tuées. En 2024, tout autant. Cette année, on compte déjà 18 féminicides. Faut-il le dire en espagnol: «Es una emergencia» (il y a urgence), pour se faire entendre?
Cette semaine, le conseiller fédéral Beat Jans s'est rendu à Madrid, pour s'inspirer du «modèle espagnol». Une révision de la Lavi (la loi fédérale d'aide aux victimes d'infractions) est en cours. Elle permettra de renforcer l'assistance médico-légale des victimes de violences domestiques en Suisse. La semaine passée, trois mesures urgentes à prendre ont été définies par la Confédération, les cantons et les communes: il faut plus de places pour les victimes dans les refuges, renforcer la prévention et analyser chaque cas de féminicide. C'est bien, c'est mieux. Mais le temps presse et il reste tant d'années d'inaction à rattraper.
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Catherine Cochard est journaliste à la rubrique vaudoise et s'intéresse aux sujets de société. Elle produit également des podcasts. Auparavant, elle a notamment travaillé pour Le Temps ainsi qu'en tant que réalisatrice indépendante pour l'Université de Zurich. Plus d'infos
@catherincochard
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