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Les habitudes, ces rituels fondamentaux pour reposer notre cerveau
Les habitudes, ces rituels fondamentaux pour reposer notre cerveau

Le Figaro

time2 days ago

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Les habitudes, ces rituels fondamentaux pour reposer notre cerveau

Routines, rituels, mouvements récurrents… Notre quotidien est parsemé de séquences d'actions éprouvées par la répétition. Plus que du confort, ce système où la volonté est mise sur pause est essentiel pour l'activité de notre cerveau. Mécanique libératrice Lundi matin, petit-déjeuner avalé, vaisselle nettoyée, enfant déposé à l'école. En un clin d'œil, on se retrouve au bureau. Le trajet quotidien semble avoir été éludé. Comment est-on arrivé là ? La réponse se trouve au creux de nos synapses, ces chemins qui connectent nos neurones. Comme pour tous les mammifères, notre cerveau se construit sur la répétition : on apprend en essayant, en échouant. Puis l'apprentissage devient une habitude. Or, il est difficile de décrypter le mode d'emploi d'une action devenue habituelle : comment lit-on, fait-on du vélo, noue-t-on nos lacets ? Les gestes dépassent la pensée, nos habitudes mènent la danse. C'est en étudiant les maladies neurodégénératives, mais aussi les grands singes, que le neurologue et neurobiologiste Pierre Burbaud s'est intéressé à la fabrication des habitudes et à leur rôle indispensable à l'activité de notre matière grise. Dans Le Cerveau des habitudes (Éd. Odile Jacob), il nous entraîne dans un passionnant voyage cortical. Lorsqu'il planchait en première année de médecine, le jeune Pierre Burbaud avait une méthode pour absorber les connaissances. Marcher. Le fait de pratiquer cette action anodine, si habituelle, apprise dans la petite enfance, libérait de l'espace mental pour fixer sa mémoire. «Le mode de fonctionnement sous-cortical devient conscient avec le cortex. Pour agir correctement, le cerveau doit parfois se dégager du principe de volonté.» Contrairement à l'adage, le jeune homme devenu professeur considère que nous utilisons au quotidien 100 % de notre cerveau et que ce qui permet cette grande stimulation, c'est l'activation d'un pilotage automatique : l'habitude. «Elle nous libère pour fonctionner au quotidien. La différence avec l'automate, c'est qu'elle est corrigeable. Vous faites votre trajet habituel en voiture, votre cerveau est en pilotage automatique, il se passe quelque chose d'inattendu, et vous modifiez votre trajectoire.» Publicité Chemins reconnus Il faut se figurer le cerveau humain comme une forêt. Une masse de 100 milliards de neurones, interconnectés par 10. 000 prolongements microscopiques, les synapses. Imaginez que vous êtes dans un sous-bois et que plusieurs chemins s'offrent à vous. L'un est délimité, il a été beaucoup emprunté, l'autre est broussailleux. Sans réfléchir, vous prenez le premier : c'est ça une habitude. «La répétition du passage dans un circuit neuronal, la potentialisation à long terme, va renforcer la connexion. Elle est à la base de la mémoire procédurale, celle des savoir-faire, des habitudes, qu'elles soient motrices ou cognitives», explique le neurologue. Voilà pourquoi on n'oublie jamais de faire du vélo, du calcul mental, d'être poli : «Elles sont inscrites dans les structures profondes de la mémoire.» Dopamine et dérivation Pour que ces connexions se réalisent, la dopamine a un rôle de régulateur. Et quand elle n'afflue pas correctement, comme chez les personnes touchées par Parkinson ou sévèrement dépressives, le pilote automatique est déréglé : «La personne se trouve 'gelée' sur place et doit faire un effort conscient pour mener chaque action à son terme.» Avec l'aide de la dopamine, qui agit sur les circuits de la motivation, du plaisir et de la récompense, les bonnes habitudes comme le footing du dimanche ont la même réalité physique qu'une mauvaise, comme la cigarette du matin. «Ce qui est dur avec l'arrêt du tabac, ce n'est pas de perdre la nicotine, mais de perdre l'habitude de fumer qui, elle aussi, a une action anxiolytique et contre laquelle il n'y a pas de patch.» Selon le neurologue, si les médicaments peuvent permettre de soutenir le patient dans la lutte contre l'addiction ou contre les TOC, c'est bien l'action qui modifie réellement les circuits neuronaux. Il faut trouver un dérivatif, une autre habitude gestuelle. «Pour avoir un bon revers en tennis, il faut avoir essayé, raté, senti le bon geste dans ses muscles… Voilà pourquoi il faut encourager les jeunes enfants dans leurs apprentissages, leur montrer où ils ont péché, pour qu'ils apprennent à sélectionner les bonnes actions», soutient Pierre Burbaud.

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