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Du football au vin : Jean Tigana et sa fille Canelle, une histoire de transmission à Cassis
Pour cette nouvelle série d'été, Le Figaro vous emmène à Cassis, appellation viticole située autour du village éponyme, dans un décor de calanques et d'eau turquoise.
À l'instar de nombreux sportifs de haut niveau, c'est à la faveur d'une retraite précoce que le célèbre footballeur international Jean Tigana aura pu satisfaire sa passion pour le vin, et acquérir ainsi une propriété de 14 hectares de vignes sur les hauteurs de Cassis, exposés plein ouest. En cette fin d'après-midi, il nous accueille aux côtés de sa fille Canelle, revenue au domaine après avoir voulu embrasser une carrière dans la musique classique. «Durant toute mon enfance, j'ai suivi mon père aux quatre coins du monde. Nous avons vécu en Chine, en Turquie, au Royaume-Uni, à Bordeaux… Le point de ralliement entre deux destinations a toujours été Cassis», se souvient-elle. Au départ, elle pensait ne faire que passer. Quelques saisons de vendanges, un projet d'œnotourisme… Mais au fil des mois, elle finit par s'y ancrer. «Je ne connaissais rien à la vigne. Je venais du monde de la musique classique. Mais, peu à peu, ça m'a happée.»
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Domaine la Dona Tigana : esprit de clan
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Aujourd'hui, La Dona Tigana est l'une des rares propriétés de l'appellation à ne pas avoir été transmise de génération en génération et assume ouvertement des vins, dont le profil aromatique étonne par sa singularité : «Nous n'avons pas le côté iodé de ceux qui sont installés à flanc de falaise. Ici, les blancs sont très floraux, les rosés davantage portés sur les agrumes, avec un élevage sous bois qui les rend plus puissants, plus complexes.» Si elle souhaite à terme leur apporter plus de douceur, elle consacre encore le plus clair de son temps à organiser les événements et les réceptions qui rythment le quotidien du domaine : «J'ai conscience de vivre en permanence dans une atmosphère de fête, de vacances, mais il faut savoir rester attentif, et connaître ses propres limites. Paradoxalement, je bois très peu. Il faut aimer son produit, mais il ne faut pas en devenir le premier client», admet-elle d'un air confiant.
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LES AUTRES ÉPISODES
En fine observatrice, Canelle suit le maître de chai dans toutes les étapes de la vinification, tout en reconnaissant qu'il ne s'agit pas là de son cœur de métier. Avec toutefois l'ambition de produire un jour son propre rouge, à base de mourvèdre, de cinsault et de grenache : «Je suis une inconditionnelle de châteauneuf-du-pape ; je déguste régulièrement les vins des autres, afin de voir comment ils évoluent, et comment je me situe.» Une approche dénuée de tout esprit de compétition : «Nous avons la chance d'être une appellation très familiale, avec une nouvelle génération qui se réunit tous les mois. Nous nous appelons en cas de problème, nous nous prêtons des machines… Nous nous connaissons depuis l'enfance.»
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Tout comme la plupart des domaines alentour, la grande majorité de la distribution de La Dona Tigana reste concentrée autour de Cassis, même si Canelle ne cache pas son ambition d'élargir son périmètre à Nice, à Saint-Tropez et à Paris. «Aujourd'hui, je ne me verrais pas repartir. Ici, on vit comme les pieds-noirs, s'esclaffe-t-elle en fermant boutique. On est un véritable clan.»
