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La Presse
02-08-2025
- Entertainment
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Quart de jour
Il est 9 h pile lorsque Minh Phat Tu gare son véhicule au marché Jean-Talon. Comme il le fait à deux ou trois reprises chaque semaine, le chef vient chercher les produits frais qu'il lui manque pour réaliser les plats de son restaurant Mui Mui, situé à proximité. Que vient-il acheter aujourd'hui ? Des tomates, ça, c'est certain. Mais pour le reste, il n'a pas de liste précise. « J'ai reçu du porc hier d'une amie », nous informe-t-il. Comment l'apprêtera-t-il ? Avec quels accompagnements sera-t-il servi ? Minh l'ignore pour le moment. Il souhaite se laisser inspirer par les étals débordant de légumes et de fruits. « Regarde les beaux oignons verts, lui lance avec entrain Karina Lagaipa, de Chez Nino. Ils sont magnifiques. » Alors qu'elle énumère ses derniers arrivages, le chef élabore peu à peu dans sa tête le plat de porc qu'il proposera ce soir à ses clients. Il aura besoin de maïs, de cipollini, de poivrons… Il rejette toutefois la suggestion d'y ajouter du chou pointu. « Ils veulent toujours me vendre des affaires », plaisante-t-il. PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE Une partie des emplettes Minh repart du marché avec une foule de produits d'ici. Est-ce que la provenance des aliments est un critère important pour lui ? « J'ai des classiques qui restent toujours au menu. Malheureusement, dans ces classiques-là, il y a des produits qui ne sont pas disponibles toute l'année », répond-il, en donnant l'exemple de sa fameuse salade de haricots verts, sauce tofu et menthe ciselée. Mais quand il crée des plats spéciaux, qui ne sont proposés que pour un instant, il préfère miser sur des produits locaux « Le nouveau plat de porc va être entièrement québécois. Mais mon menu reste d'influence asiatique, donc il y a des ingrédients qui vont être asiatiques dans mes plats aussi. » PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE Un petit coup de main ? Pause café À peine arrivé chez Mui Mui, Minh quitte son restaurant pour se diriger de l'autre côté de la rue, au café Union. Est-ce que la caféine serait le secret de son énergie débordante ? Il nous assure que non et qu'il essaie de ne pas trop en consommer, sauf peut-être pendant les tournages des Chefs !. « Ces matins-là, j'en prenais quatre ou cinq parce que je ne savais pas quoi faire de moi, confie-t-il. Il y a beaucoup d'attente en télévision. » PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE Un arrêt au café Union fait partie de la routine de Minh Phat Tu. Copropriétaire des restaurants Mui Mui et Anemone et du café Sae Low, ancien chef copropriétaire de l'ancien Orange Rouge, Minh était bien connu dans le monde de la restauration avant son passage à l'émission. Toutefois, de nombreux téléspectateurs l'ont découvert grâce aux Chefs !. L'expérience Les chefs ! De retour chez Mui Mui, alors que Minh commence à nettoyer et à portionner le porc, la discussion se poursuit sur cette aventure télévisuelle qu'il qualifie de « belle, mais intense ». « J'étais là pour avoir du fun, me dépasser moi-même, montrer qui je suis en tant que personne et en tant que chef, confie-t-il. L'image qu'ils ont montrée de moi à la télévision, c'est qui je suis aujourd'hui. » C'est lui… « avec trop de caféine », rectifie-t-il. « Je me disais : il y a des caméras, on fait un show ! » PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE Minh Phat Tu sort le porc de la saumure. Celui qui a participé à la websérie documentaire Le resto d'après et à l'émission culinaire de Marina Orsini 5 chefs dans ma cuisine est convaincu que ces expériences lui ont permis d'être plus à l'aise devant la caméra pendant Les chefs !. « Je n'ai pas gagné le prix, mais j'ai gagné autre chose. J'ai laissé ma marque », se réjouit le lauréat du prix Coup de cœur, décerné par la brigade lors du dernier épisode – un honneur partagé avec la cheffe Magie Marier. Car même s'il a été éliminé à la mi-saison après avoir laissé un morceau de coquille dans un œuf mollet, Minh est l'un des participants dont on se souviendra le plus de cette 14e saison. Son départ a été un moment très émotif. Même l'animatrice Élyse Marquis a eu du mal à retenir ses larmes. Était-il déçu d'être éliminé ? « Non, vraiment pas. Je pense que je suis parti au bon moment, avoue-t-il. J'avais encore de l'énergie. Je ne sais pas si j'en aurais eu jusqu'à la fin. Je trouve ça drôle d'être parti sur une coquille d'œuf. » Et puis, il avoue qu'il était content de partir avant le défi des desserts. « Ce n'est pas mon fort, la pâtisserie. J'aurais peut-être fait un flop », rigole-t-il. PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE Minh Phat Tu en cuisine PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE Minh Phat Tu en cuisine PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE Minh Phat Tu en cuisine PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE Minh Phat Tu en cuisine PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE Minh Phat Tu en cuisine PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE Minh Phat Tu en cuisine 1 /5 L'importance de la préparation Tout en discutant, Minh accomplit de nombreuses tâches en prévision du service de ce soir. Il coupe les oignons, portionne le saumon, cuit le poulet, fait rôtir les choux-fleurs, épluche le gingembre. « Si tu ne fais pas bien ta prep, ton service écope », affirme-t-il au sujet de cette étape parfois mal aimée. Lui, au contraire, adore cet instant passé généralement seul dans sa cuisine. « C'est mon moment à moi. […] Je mets ma musique. Je fais mes affaires. » Cuisiner ressemble plus à un loisir qu'à du travail à ses yeux. Il faut dire qu'il a développé très jeune une passion pour la nourriture. « Tous mes souvenirs dans la vie, je peux les relier à la bouffe », confie-t-il. Un amour qu'il partage avec les membres de sa famille, notamment son père qui a travaillé longtemps dans des restaurants. S'il mise sur un menu à partager chez Mui Mui et chez Anemone, c'est parce qu'il trouve que « la bouffe, ça rassemble le monde ». Il est passé midi lorsqu'on quitte Minh pour quelques heures. Si habituellement il prend une pause pour aller courir ou promener ses chiens, il va cette fois terminer la préparation de son repas spécial de porc. « Quand j'ai une idée, j'ai besoin de la faire au complet. »
Le Figaro
27-07-2025
- Business
- Le Figaro
Les secrets de la réussite de Grand Frais, cet ovni de la grande distribution qui fait de l'ombre aux distributeurs traditionnels
Réservé aux abonnés GRAND RÉCIT - L'enseigne spécialisée dans les produits frais a connu une croissance fulgurante ces dernières années. Elle tire sa force d'une organisation unique en son genre mais qui pourrait être difficile à préserver. Cinq heures. Il fait nuit noire. Un camion fait marche arrière jusqu'au quai de livraison de la réserve du magasin Grand Frais de la zone d'activité commerciale de Vélizy, proche de l'autoroute A 86. Comme chaque matin à cette heure-ci, les fruits et légumes de saison conservés à huit degrés sont déchargés pour le compte du grossiste Prosol. «On a déjà reçu les produits maintenus à deux degrés comme la crémerie et les jus de fruit dans un camion différent», explique Maikel Troost, directeur de région du grossiste. Les salades encore humides, les nectarines et les pêches embaument le camion. Le vendredi est une journée clé. En une demi-heure chrono, toutes les cagettes sont sorties et acheminées dans une réserve avant leur mise en rayon dans le magasin d'une surface de 1000 m2. À lire aussi Dénatalité, foyers plus petits... Comment la grande distribution s'est adaptée au nouveau visage des familles françaises «Rien n'est stocké en avance, s'il y a un manque, il y a un manque. Le producteur coupe le nombre de salades voulu la veille », poursuit Maikel Troost, passé par Auchan et Casino. Tout serait tellement plus simple…
