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2 days ago
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Le gouvernement Carney ne va pas précipiter les choses en raison de la guerre commerciale
Un projet minier suscite la grogne en Outaouais. Cinq municipalités tiendront un référendum à ce sujet à la fin du mois. Le gouvernement Carney ne va pas précipiter les choses en raison de la guerre commerciale (Ottawa) Devant la mobilisation citoyenne contre des projets miniers dans certaines régions du Québec, le ministre fédéral de l'Énergie et des Ressources naturelles, Tim Hodgson, se veut rassurant : le gouvernement Carney ne va pas agir dans la précipitation. Tous les projets qui sont dans les cartons feront l'objet d'une évaluation environnementale en bonne et due forme, et ils seront soumis à des consultations publiques. Ils ne pourront voir le jour sans l'accord des provinces et sans « privilégier des partenariats solides » avec les peuples autochtones. M. Hodgson, qui aura son mot à dire dans l'approbation des grands projets d'intérêt national qui seront évalués et approuvés par le gouvernement Carney dans le but de réduire la dépendance du Canada envers le marché américain, a tenu à rassurer les Québécois qui redoutent l'arrivée de projets miniers dans leur région. « Je comprends pleinement l'inquiétude des Québécoises et Québécois quant à un développement précipité et désorganisé des ressources naturelles – ce n'est pas l'objectif », soutient le ministre dans une lettre ouverte transmise à La Presse. « La position de notre gouvernement est super claire : chaque projet soutenu au Québec devra respecter les normes environnementales les plus strictes, être élaboré en collaboration avec la province, faire l'objet de consultations publiques transparentes et privilégier des partenariats solides avec les peuples autochtones à chaque étape », ajoute-t-il. Dans sa lettre, le ministre indique que « plusieurs projets énergétiques et de minéraux critiques sont sur la table à dessin » au Canada. Il ne nomme pas toutefois de projets précis. Il reste que, selon lui, ces projets représentent une occasion en or de soutenir l'économie des régions du pays tandis que le président des États-Unis, Donald Trump, multiplie les salves tarifaires. « Dans un contexte où l'ordre mondial est bouleversé par les tarifs américains, une chose est claire : on ne peut plus se fier aux acquis du passé. Cette guerre commerciale n'était certainement pas voulue, mais nous pourrons en ressortir gagnants. Il nous revient, au Québec comme au Canada, de reconstruire notre économie avec détermination et rapidité, afin de sécuriser notre avenir collectif », avance M. Hodgson « Alors que nous travaillons à soutenir le développement de projets qui transformeront notre avenir partout au pays, nous cherchons à adapter notre approche pour qu'elle colle avec la réalité de chacune des provinces, chacune des régions », enchaîne-t-il. Des projets contestés En Outaouais, cinq municipalités – Lac-des-Plages, Saint-Émile-de-Suffolk, Chénéville, Lac-Simon et Duhamel – ont décidé d'organiser un référendum sur le projet de mine de graphite de Lomiko Metals. Le vote aura lieu le 31 août. La mine à ciel ouvert serait située à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de Mont-Tremblant et son exploitation pourrait durer près de 15 ans. La mobilisation des citoyens est telle que le projet est devenu un symbole de la défense des intérêts et de la protection de l'environnement dans les régions. L'enjeu du vote est tout de même de taille : notre voisin s'intéresse à ce projet de mine de graphite – un des minéraux critiques jugés essentiels par le département de la Défense des États-Unis, qui a investi plus de 11 millions pour financer les travaux exploratoires. Le gouvernement du Canada a aussi délié les cordons de sa bourse en mettant 5 millions sur la table. La question qui sera posée au référendum est la suivante : « Êtes-vous favorable à l'implantation d'un projet minier de graphite à ciel ouvert ? » Le référendum est consultatif et un Non n'aurait donc pas pour effet de bloquer le projet d'une manière définitive. À Grenville-sur-la-Rouge, la Commission de protection du territoire agricole du Québec a accueilli les doléances des citoyens en mars en rejetant de nouveau le projet d'exploitation de mine de graphite de la compagnie Canada Carbon sur des terres agricoles de cette municipalité des Laurentides. Dans l'est du Québec, des Gaspésiens ont récemment manifesté leur vive opposition à un projet de mine de pouzzolane de la firme montréalaise EcoRock Dalhousie qui serait installée dans la municipalité de Dalhousie, au Nouveau-Brunswick, et qui serait donc à environ quatre kilomètres de la côte gaspésienne. Dans sa lettre ouverte, le ministre Tim Hodgson affirme que le Québec a su favoriser les projets d'exploitation de ressources naturelles tout en protégeant l'environnement. « Au Québec, ça fait longtemps qu'il est possible de conjuguer développement énergétique et minier avec respect de l'environnement et des communautés », soutient-il. « Le développement des ressources naturelles en région n'a pas toujours été parfait, mais les processus en place ont permis d'amener les promoteurs à constamment s'améliorer et à respecter des standards de plus en plus hauts qui favorisent l'acceptabilité sociale de ces projets dans leur milieu et qui incluent les communautés autochtones », ajoute-t-il. « Aujourd'hui plus que jamais, le moment est venu d'encore mieux faire connaître les atouts du Québec sur la scène mondiale, d'ouvrir de nouveaux marchés et de renforcer des secteurs d'avenir comme les minéraux critiques et d'autres grands projets structurants pour l'économie du Québec et du pays. Nous serons là pour soutenir ces idées et les propulser. »


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04-08-2025
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Lomiko Metals se retire de la consultation
Tel David contre Goliath, cinq municipalités de l'Outaouais se battent farouchement pour empêcher un projet minier dans leur région. Dans l'espoir d'être entendues par le gouvernement du Québec, elles tiendront le 31 août prochain une série de référendums dans le cadre desquels la population pourra se prononcer sur l'avenir de leur territoire. Après avoir participé à une première rencontre avec des citoyens, en juillet 2024, Lomiko Metals a décidé de se retirer du processus consultatif organisé par les municipalités de la Petite Nation. Deux autres rencontres étaient prévues, en août et en septembre 2024. « On a eu des échanges après la première rencontre pour améliorer la formule, on s'était entendus sur les améliorations à apporter, mais ils nous sont revenus plus tard en nous disant que leur conseil d'administration avait décidé que Lomiko ne participerait pas aux autres rencontres », indique David Pharand, maire de Duhamel. « Nous désirons éviter toute confusion et tout malentendu concernant le projet, puisque nous n'avons pas tous les détails », souligne la porte-parole de Lomiko, Pamela Marquez, en réponse à une demande d'entrevue de La Presse avec un représentant de la société minière. « Afin de favoriser un esprit impartial, nous organisons des séances de discussion en petits groupes avec la communauté », ajoute-t-elle. Lomiko tiendra notamment deux séances d'information en ligne au cours du mois d'août. L'entreprise a aussi refusé de participer au processus référendaire et de former le camp du Oui, indique David Pharand. « Dès l'automne [2024], on les a informés qu'il y aurait un référendum et on les a invités à y participer. À partir du mois de juin, j'ai senti qu'il y a eu comme un blocage de leur part. » « Pour ce qui est du sondage cet été, nous avons décidé qu'il serait préférable de tenir des rencontres plutôt que d'avoir une exposition publique », affirme Pamela Marquez dans une réponse par courriel à La Presse. Processus inhabituel Selon Rodrigue Turgeon, porte-parole de la Coalition Québec meilleure mine, cet exercice référendaire peut devenir un élément irritant pour une société minière en lui imposant un exercice qui ne lui est pas familier. « Pour une entreprise, ça devient difficile, à un moment donné, de déconstruire tout ça. Il y a toutes sortes d'informations qui circulent, qui ne sont pas nécessairement véridiques, ça devient extrêmement complexe », souligne néanmoins Alain Poirier, directeur général de l'Association pour l'exploration minière du Québec. « Dans ce cas-ci, les gens semblent assez braqués contre le projet [de Lomiko], mais le gouvernement du Québec a quand même une certaine responsabilité là-dedans », ajoute-t-il.