4 days ago
Drogue, alcool et sexe : un proxénète sadique fait la fête pendant sa cavale
Un proxénète sadique qui a décampé pour faire la fête avec ses amis criminels dès sa sortie du pénitencier pourra malgré tout retourner en maison de transition. Steve Bédard a pourtant été condamné plus de 30 fois pour ne pas avoir respecté des ordres du Tribunal.
Même s'il est toujours aussi dangereux, le criminel endurci de 31 ans a été libéré d'office par les autorités carcérales, le 25 avril dernier, après avoir purgé les deux tiers de sa peine. Il avait été condamné à huit ans et demi d'emprisonnement après avoir été reconnu coupable de traite de personne mineure, d'agression sexuelle avec une arme à feu et de séquestration.
Il devait toutefois rester pendant six mois dans un centre correctionnel communautaire sous de strictes conditions.
Or, Steve Bédard avait déjà prévu son coup. Dès le lendemain, il a pris la fuite pour « passer du bon temps » avec ses amis. Pendant sa cavale de six jours, il a contrevenu à plusieurs conditions de sa libération en buvant de l'alcool, en fumant du cannabis et en ayant des relations sexuelles. Il s'est fait pincer dans un sauna, le 3 mai dernier.
Il a été condamné à 45 jours de prison pour ne pas avoir respecté ses conditions.
Steve Bédard est décrit comme un homme violent et sadique par les experts. Son risque de récidive est élevé. Depuis 2013, il s'est systématiquement moqué de ses conditions de remise en liberté, accumulant une trentaine de condamnations à cet effet. Il a d'ailleurs commis ses pires crimes deux mois après être sorti de prison.
Néanmoins, la Commission des libérations conditionnelles du Canada a de nouveau remis Steve Bédard en liberté la semaine dernière. Il a été assigné à résidence dans une maison de transition, sans privilèges de sortie, jusqu'à la fin de sa peine, l'an prochain. Il devra respecter les mêmes strictes conditions.
« L'assignation à résidence est imposée pour la durée de votre libération d'office considérant le caractère sérieux de votre problématique de violence et votre difficulté à respecter le cadre de surveillance en communauté », a conclu le commissaire Howard Bruce dans une décision rendue le 31 juillet dernier.
Au Canada, un délinquant doit automatiquement sortir du pénitencier après avoir purgé les deux tiers de sa peine. C'est la « libération d'office ». Pour garder un délinquant au pénitencier pour l'entièreté de sa peine, la Commission doit déterminer qu'il commettra vraisemblablement une infraction grave d'ici la fin de sa détention.
Selon de récentes statistiques, entre 2 et 3 % des délinquants admissibles à la libération d'office demeurent derrière les barreaux.
Une victime considérée comme un « investissement à long terme »
Steve Bédard a été condamné à huit ans et demi de détention en avril 2023 au palais de justice de Montréal pour traite de personne mineure, agression sexuelle avec une arme à feu et séquestration. Mais en soustrayant sa détention préventive, il ne lui restait qu'environ trois ans à purger.
Ses crimes sont extrêmement graves. Avec l'aide d'un complice, il a agressé sexuellement une adolescente de 17 ans à l'aide d'une arme à feu et a diffusé en direct son geste crapuleux sur les réseaux sociaux. Heureusement, ces images ont permis aux policiers de sauver in extremis la victime séquestrée dans un hôtel.
Steve Bédard, alias « Stevo », voulait même acheter l'adolescente pour en faire son esclave sexuelle. Un « investissement à long terme », selon lui. « Steve a offert beaucoup d'argent. Il voulait m'acheter cher, 5000 $, 10 000 $. J'aurais travaillé quand il voulait, comme il voudrait », avait confié la victime aux policiers.
Son complice, Benjamin Dion, a été condamné à sept ans de détention. Il a obtenu sa semi-liberté en septembre 2024.