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4 days ago
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La moitié des loups valaisans tués ne sont pas les «bons»
Grand prédateur – La moitié des loups valaisans tués ne sont pas les «bons» Les loups abattus n'appartiennent pas toujours aux meutes problématiques, selon des analyses génétiques. Le débat sur l'utilité de la régulation est relancé. Delphine Gasche - Berne Dès que les loups entrent sur le territoire d'une meute pouvant être régulée, ils prennent le risque de se faire tirer dessus. FLORIAN CELLA/VQH Abonnez-vous dès maintenant et profitez de la fonction de lecture audio. S'abonnerSe connecter BotTalk En bref : L'analyse génétique révèle que la moitié des loups éliminés en Valais n'appartenaient pas aux meutes ciblées. À gauche, on remet en question le système actuel de régulation. Le camp bourgeois pointe, lui, les résultats positifs, malgré les victimes collatérales. Les loups valaisans doivent faire attention où ils mettent leurs pattes. Dès qu'ils entrent sur le territoire d'une meute pouvant être régulée, ils prennent le risque de se faire tirer dessus. Et beaucoup se font avoir, si l'on peut dire ainsi. La moitié des 34 loups abattus entre septembre 2024 et janvier 2025 n'appartenaient pas à une meute catégorisée comme problématique par l'Office fédéral de l'environnement (OFEV) – et donc pouvant être éliminée – selon les analyses de parenté réalisées par l'Université de Lausanne, révélées par SonntagsBlick. Le Valais fait ainsi beaucoup moins bien que les Grisons, l'autre grand canton à loups. Cinq des 48 loups qui y ont été tirés n'appartenaient pas à la «bonne» meute. Il faut dire que les pratiques diffèrent. Les Grisons ont opté pour une régulation dite partielle: seuls les jeunes peuvent être abattus, selon le dominical alémanique. Les tirs sont interrompus dès qu'ils atteignent la taille et le poids de leurs parents. En Valais, certaines meutes sont déclarées comme problématiques et leurs territoires sont délimités. Tout individu y pénétrant peut être tiré. Les tirs de régulation, vraiment utiles? Le Valais devrait-il revoir sa manière de réguler les loups? «La question mérite clairement d'être creusée, estime Fabien Fivaz (Verts/NE). L'objectif de la régulation proactive est de circonscrire les meutes pour éviter les pertes pour les éleveurs. Si on tire les mauvais loups, on passe complètement à côté. L'utilité même des tirs de régulation est remise en cause.» Le sénateur ne s'étonne toutefois pas des nombreux dommages collatéraux valaisans. «Quand les gardes-faunes et les chasseurs autorisés peuvent juste prendre leur fusil, monter à l'alpage et abattre le premier individu venu, c'est clair qu'on augmente le risque de tirer les mauvais individus. C'est presque un massacre généralisé.» Mathilde Crevoisier Crelier (PS/JU), sénatrice NICOLE PONT Mathilde Crevoisier Crelier (PS/JU) refuse de faire la leçon de but en blanc au Valais. La Jurassienne s'interroge toutefois sur la pertinence du système actuel. «Les tirs préventifs sont une science inexacte. Les individus problématiques sont rarement éliminés. On contribue juste à éclater les meutes.» La sénatrice se demande s'il ne serait pas plus efficace de renforcer la protection des troupeaux. Loups tirés légalement Dans le camp bourgeois, c'est un tout autre son de cloche. Sidney Kamerzin (Centre/VS) défend la méthode valaisanne. «Qu'on tire les «bons» ou les «mauvais» n'est pas important. Les dommages collatéraux sont secondaires. Ce qui compte, ce sont les résultats. Les attaques de loups sur les troupeaux ont diminué. On en entend presque plus parler. La régulation valaisanne est une réussite.» Et le conseiller national de souligner que le loup est un animal intelligent. «Quand il sent un danger, il change son comportement. Il va chercher sa nourriture ailleurs.» Jean-Luc Addor (UDC/VS), conseiller national MADELEINE SCHODER Jean-Luc Addor (UDC/VS) rappelle, de son côté, que le Valais a tout fait juste. «Ces analyses génétiques sont instrumentalisées abusivement par les associations proloup pour faire croire que le Valais aurait agi illégalement. Or, tous les loups ont été tirés par des personnes autorisées dans les périmètres et durant les périodes autorisés.» L'OFEV a d'ailleurs validé tous les tirs. Le conseiller national juge en outre que les analyses génétiques ne permettent pas forcément de s'assurer que l'individu éliminé appartenait à la meute. «La composition des meutes est déterminée mi-août. Mais les loups sont des animaux sauvages. Certains quitteront la meute, d'autres la rejoindront au fil des mois.» Nicolas Bourquin, chef du Service chasse, pêche et faune du Valais, ajoute que certains loups ont pu passer inaperçu pendant des années. «Si on ne trouve pas de crottes ou de traces sur les moutons tués, on n'a pas de matériel génétique.» Changer de stratégie et s'aligner sur celle des Grisons n'apporterait, à ses yeux, pas grand-chose. «Quand on tire le loup la nuit, qu'on soit aux Grisons ou chez nous, il est impossible de savoir quel individu on a en face de nous. L'année prochaine, les résultats pourraient très bien être inversés entre nos deux cantons.» Newsletter «La semaine valaisanne» Découvrez l'essentiel de l'actualité du canton du Valais, chaque vendredi dans votre boîte mail. Autres newsletters Se connecter Delphine Gasche est correspondante parlementaire à Berne depuis mai 2023. Spécialisée en politique, elle couvre avant tout l'actualité fédérale. Auparavant, elle a travaillé pendant sept ans pour l'agence de presse nationale (Keystone-ATS) au sein des rubriques internationale, nationale et politique. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


Le Parisien
11-07-2025
- Le Parisien
Pédopornographie et IA : attention aux photos d'enfants sur les réseaux pendant les vacances, appelle l'Observatoire d'e-Enfance
Elle ne cessera jamais de le marteler : les prédateurs n'ont aucun scrupule. Et l'intelligence artificielle (IA) démultiplie leur imagination. C'est pourquoi « il ne faut rien publier sur les réseaux sociaux concernant les enfants, parce que ces photos ou ces vidéos sont détournées par les pédocriminels », a prévenu, ce vendredi sur Franceinfo, la directrice de l'Observatoire de l'association e-Enfance, Véronique Béchu. Depuis plusieurs années déjà, les outils permettant de créer de fausses photos ou vidéos hyperréalistes se sont popularisés. Soit pour tenter d'escroquer des personnes , dont le visage a été récupéré sur Internet et accolé à des images pornographiques, soit pour vendre à d'autres ce qu'elles croient être une image contentant leur perversion. Il y a un mois, une opération d' Interpol a endommagé un réseau de contenus pédopornographiques en ligne, à cheval sur l'Amérique latine et l'Europe. En mars, c'est « KidFlix », une vaste plate-forme de streaming montrant des abus sexuels sur des mineurs, qui a été démantelée grâce à une enquête dans 31 pays et à l'identification de 1 400 suspects . Avec l'IA, de nombreux marchands d'horreur n'ont plus besoin de trouver les victimes physiques de leurs crimes, il leur suffit de générer de fausses images. Pour les pédocriminels, les images d'enfants joyeux, en maillot, mangeant une glace à la plage ou au bord d'une piscine, sont « des images extrêmement intéressantes », une base iconographique qu'ils peuvent facilement trouver en épluchant les réseaux sociaux, et détourner. C'est pourquoi « il ne faut pas les mettre en ligne », insiste l'ancienne commissaire de l'Office des mineurs du ministère de l'Intérieur. En juillet 2023, une autre association de protection de l'enfance, l'Enfant bleu, avait organisé une campagne contre le « sharenting », le fait pour les parents de partager - share - les photos de leur progéniture particulièrement à la faveur des vacances d'été. « 50 % des photos publiées sur les forums pédopornographiques sont des clichés pris par les parents et partagés publiquement sur leurs réseaux sociaux », expliquait alors au Parisien Laura Morin, la directrice générale de l'Enfant bleu. Elle mettait en garde contre des clichés a priori anodins qui peuvent être « récupérés, détourés et enfin détournés ». L'IA n'a fait que faciliter ces découpages. Et même s'il s'agit de montages, leur diffusion a « des conséquences énormes car cela banalise les violences faites sur les enfants », a insisté Véronique Béchu. QUi appelle à une modification du Code pénal français, alors que « la création de contenu généré par l'IA n'est pas une infraction à l'heure actuelle » .