15-07-2025
Nvidia peut vendre ses puces informatiques à la Chine
Nvidia a énormément profité de l'adoption rapide de l'IA, devenant la première entreprise à voir sa capitalisation boursière dépasser les 4000 milliards US la semaine dernière.
(Bangkok) Jensen Huang, président-directeur général et cofondateur de Nvidia, a annoncé que le géant technologique a obtenu l'autorisation de l'administration du président américain Donald Trump pour vendre à la Chine ses puces informatiques H20 avancées, utilisées pour développer l'intelligence artificielle (IA).
Elaine Kurtenbach
Associated Press
L'information a été publiée sur le blogue de l'entreprise lundi soir. M. Huang a également évoqué cette réussite sur la chaîne de télévision publique chinoise CGTN, dans des propos diffusés sur X.
« Le gouvernement américain a assuré Nvidia que les licences seraient accordées, et Nvidia espère commencer les livraisons prochainement », peut-on lire dans la publication.
« Aujourd'hui, j'annonce que le gouvernement américain a approuvé le dépôt de demandes de licences pour la livraison de puces H20 », a déclaré M. Huang aux journalistes à Pékin. Il a souligné que la moitié des chercheurs mondiaux en IA se trouvent en Chine.
« Le pays est si innovant et dynamique qu'il est crucial que les entreprises américaines puissent être compétitives et servir le marché chinois », a-t-il soutenu.
M. Huang a récemment rencontré le président Donald Trump et d'autres responsables politiques américains. Il se trouve cette semaine à Pékin pour assister à une conférence sur la chaîne d'approvisionnement et s'entretenir avec des responsables chinois.
La diffusion a montré M. Huang en train de rencontrer Ren Hongbin, directeur du Conseil chinois pour la promotion du commerce international et organisateur du Salon international de la chaîne d'approvisionnement de Chine, auquel M. Huang participait. Nvidia y exposait.
Nvidia a énormément profité de l'adoption rapide de l'IA, devenant la première entreprise à voir sa capitalisation boursière dépasser les 4000 milliards US la semaine dernière. Cependant, la rivalité commerciale entre les États-Unis et la Chine pèse lourdement sur le secteur.
Washington renforce depuis des années les contrôles sur les exportations de technologies de pointe vers la Chine, craignant que le savoir-faire destiné à un usage civil ne soit utilisé à des fins militaires. L'apparition de l'agent conversationnel chinois DeepSeek en janvier a ravivé les inquiétudes quant à la manière dont la Chine pourrait utiliser ces puces avancées pour développer ses propres capacités d'IA.
En janvier, avant le début du second mandat de M. Trump, l'administration du président Joe Biden a lancé un nouveau cadre pour l'exportation de puces informatiques avancées utilisées pour développer l'IA, une tentative de concilier les préoccupations de sécurité nationale liées à cette technologie avec les intérêts économiques des producteurs et d'autres pays.
La Maison-Blanche a annoncé en avril qu'elle limiterait les ventes de puces H20 de Nvidia et de puces MI308 d'AMD à la Chine.
Nvidia avait affirmé que le renforcement des contrôles à l'exportation lui coûterait 5,5 milliards US supplémentaires, et M. Huang ainsi que d'autres dirigeants technologiques ont fait pression sur le président Trump pour qu'il lève ces restrictions. Ils soutiennent que de telles restrictions entravent la concurrence américaine dans un secteur de pointe sur l'un des plus grands marchés technologiques au monde.
Ils ont également averti que les contrôles à l'exportation américains pourraient inciter d'autres pays à se tourner vers la technologie d'IA chinoise.
L'action de Nvidia aux États-Unis a bondi de près de 5 % avant l'ouverture des marchés.
Avec des informations de Yu Bing à Pékin