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À Nice, un commissariat bientôt transformé en hôtel de luxe ? La gauche s'insurge contre «l'hypocrisie» d'Estrosi
À Nice, un commissariat bientôt transformé en hôtel de luxe ? La gauche s'insurge contre «l'hypocrisie» d'Estrosi

Le Figaro

time19-07-2025

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À Nice, un commissariat bientôt transformé en hôtel de luxe ? La gauche s'insurge contre «l'hypocrisie» d'Estrosi

Alors que le commissariat Foch s'apprête à fermer ses portes, le maire de Nice envisage une reconversion hôtelière du site. Une orientation vivement contestée par la gauche niçoise, qui réclame des logements sociaux face à la crise du foncier. C'est une petite phrase de Christian Estrosi que ses opposants n'ont pas manqué de relever. Le 11 juillet, à l'occasion d'une réunion citoyenne sur fond de campagne municipale, le maire de Nice (Alpes-Maritimes) a évoqué l'avenir du commissariat Foch, situé en centre-ville. Propriété de l'État, ce bâtiment d'une emprise foncière de 1200 mètres carrés sera bientôt vidé de ses occupants, appelés à rejoindre d'ici la fin de l'année l'ultramoderne hôtel des polices qui doit accueillir quelque 2000 policiers nationaux et municipaux dans l'ancien hôpital Saint-Roch, réhabilité à hauteur de 214 millions d'euros. «Sur Foch [...], j'ai dit au ministère de l'Intérieur, puisqu'il va mettre sur le marché son patrimoine et que nous avons un certain nombre de demandes d'investisseurs qualitatifs, que celui qui en ferait l'acquisition puisse être plutôt un établissement hôtelier. Ce qui nous éviterait d'avoir une promotion immobilière, avec les désagréments que cela comporte», a ainsi déclaré l'édile azuréen devant les habitants de plusieurs quartiers de la ville. Des propos qui ont fait bondir l'opposition de gauche. Vendredi matin, écologistes, socialistes, communistes et représentants locaux de Place publique et de L'Après, avaient convié la presse devant le commissariat Foch pour manifester leur refus de la privatisation du site. Publicité Une aubaine «Christian Estrosi lance des perches et tente de voir si ça prend, c'est insupportable. Qu'est-ce que l'on ferait d'un hôtel supplémentaire à Nice ?», s'est agacée Juliette Chesnel-le Roux, chef de file des Verts. Et Patrick Allemand, chef de file du parti à la rose et candidat à trois reprises aux municipales contre l'édile en place de poursuivre : «Le maire a un discours contre la montée du surtourisme, il part à l'abordage d'un paquebot dans la rade de Villefranche, mais ce n'est qu'une posture. Dans les faits, il recommande au préfet de vendre Foch à des fins purement économiques. Quelle hypocrisie.» Face à la crise du logement et alors que le foncier se fait de plus en plus rare à Nice, les forces de gauche voient dans ce bâtiment une véritable aubaine. «Il faut le garder absolument dans le giron du secteur public !», a insisté Patrick Allemand. Selon Juliette Chesnel-le Roux, 4000 chambres d'hôtel auraient été ouvertes dans la capitale azuréenne ces dernières années, quand, dans le même temps, la ville ne dispose que de 14 % de logements sociaux, loin des 25 % qu'exige la loi SRU. «Il est grand temps de casser les poches de pauvreté et de rendre la ville aux Niçois», a poursuivi Julien Picot, porte-voix des communistes à Nice. Il dénonce à son tour la politique «du paraître et de la communication» de Christian Estrosi. Une cinquantaine de logements Du reste, ce n'est pas au maire de la capitale azuréenne de décider de l'avenir du futur ex-commissariat, mais à l'État. C'est en ce sens que les représentants des forces politiques de gauche ont écrit jeudi au préfet des Alpes-Maritimes, Laurent Hottiaux: «Cette décision, si elle devait être confirmée, constituerait un nouvel exemple de la privatisation croissante du patrimoine public au profit du secteur du luxe et du tourisme spéculatif. Alors que Nice a été déclarée en carence par un arrêté préfectoral du 15 décembre 2023, en raison du non-respect de la loi SRU, nous vous sollicitons pour céder cette emprise foncière à un bailleur social ou à notre collectivité». Ces derniers estiment que le bâtiment pourrait accueillir une cinquantaine de logements classiques, étudiants, dédiés aux personnes âgées voire aux fonctionnaires (policiers, enseignants etc.). «Le foncier public est un bien commun rare et précieux. Il ne peut être bradé au profit de logiques spéculatives ou touristiques qui aggravent les fractures sociales et territoriales. Il doit être mobilisé pour construire une ville plus solidaire, plus vivable et plus juste», écrivent-ils encore au représentant de l'État. Lors de la réunion publique, Christian Estrosi a par ailleurs indiqué qu'il souhaitait que la municipalité acquière le jardin de l'actuel commissariat «pour pouvoir aménager comme nous le faisons dans tous les parcs et jardins de la Ville de Nice, un lieu sublime qui profite à tout le quartier et qui puisse être un lieu de repos, de sérénité, et d'apaisement.»

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