18-07-2025
Au moins 16 cas d'hépatite A à Nantes : l'ARS appelle à la vigilance
Cette recrudescence de cas est « atypique » au regard de la situation habituelle dans la métropole nantaise, souligne l'ARS des Pays de la Loire ce jeudi.
Depuis le mois de juin, « au moins 16 cas » d'infection au virus de l'hépatite A ont été recensés dans l'agglomération nantaise, rapporte l'ARS des Pays de la Loire dans un communiqué daté du 17 juillet. En dépit d'un contexte d'augmentation générale des cas en Europe, cette recrudescence en France, à l'échelle locale, reste « atypique au regard de la situation habituelle dans la région », souligne l'ARS des Pays de la Loire.
Fin juin dernier, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) indiquait en effet une hausse inquiétante des cas d'hépatite A entre janvier et mai 2025 en Autriche, Tchéquie, Hongrie et Slovaquie, où 2097 cas ont été signalés au total. Bien que rares, ces infections ne sont pas non plus exceptionnelles en France : environ 1200 cas sont déclarés en moyenne chaque année dans l'Hexagone, selon Santé publique France. Après une nette diminution des cas durant la pandémie de Covid-19 (moins de voyages dans les pays où le virus est endémique, meilleure hygiène des mains notamment), le nombre de malades est reparti à la hausse dès 2023. L'an dernier, en mai 2024, plusieurs collégiens scolarisés dans un collège du Havre avaient ainsi été infectés.
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L'hépatite A est une pathologie du foie, causée par un virus présent dans les selles des personnes infectées. Si d'autres virus s'attaquant au foie se diffusent par voie sanguine ou sexuelle, le virus de l'hépatite A, lui, se transmet d'une personne à l'autre par l'intermédiaire des mains, d'objets, d'aliments ou d'eau contaminés par des matières fécales. Le germe se retrouve en effet en grandes quantités dans les selles des personnes malades.
Vigilance en cas de voyages dans certains pays
L'hépatite A ne circule pas de manière endémique en France. Elle est donc souvent amenée de l'étranger par des voyageurs en provenance de régions du monde où le virus est endémique : en Afrique, Amérique latine, Moyen-Orient, Asie centrale et Océanie. En cas de séjour dans ces régions, l'ARS recommande de solliciter un avis médical pour une éventuelle vaccination et d'adopter une hygiène rigoureuse sur place (eau potable, cuisson complète des aliments, lavage complet des mains). Mais une autre source fréquente de contamination provient également de la consommation de fruits de mer mal cuits ou crus, ajoute l'agence sanitaire.
L'infection peut provoquer des symptômes digestifs (nausées, douleurs au ventre, perte d'appétit), une fatigue accrue, et dans certains cas, la jaunisse. Contrairement aux hépatites B et C, l'hépatite A n'entraîne pas de maladie chronique du foie. Il n'existe pas de traitement curatif, mais dans la majorité des cas, l'infection guérit spontanément et sans séquelles. Toutefois, elle peut évoluer vers une forme grave nécessitant une hospitalisation, surtout chez les personnes à risques (personnes âgées ou ayant déjà souffert d'une maladie du foie).
Hygiène et vaccination
L'ARS rappelle les gestes simples de prévention pour réduire efficacement le risque de contamination : se laver les mains régulièrement à l'eau et au savon, notamment avant les repas et après chaque passage aux toilettes ; laver les aliments avec une eau potable et non souillée ; éviter la consommation de fruits de mer crus ou peu cuits.
Outre les voyageurs concernés par des séjours dans des pays où le virus circule de manière endémique, le vaccin est aussi indiqué aux enfants accueillis en collectivité, aux jeunes personnes handicapées, et aux personnes atteintes de mucoviscidose et de maladies du foie.