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Elena Ferrante: un final magistral pour «L'amie prodigieuse»
Elena Ferrante: un final magistral pour «L'amie prodigieuse»

24 Heures

time4 days ago

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Elena Ferrante: un final magistral pour «L'amie prodigieuse»

Série sur MyCanal – L'amie prodigieuse, saison finale En dernière et quatrième saison, la saga d'Elena Ferrante percute au cœur des années 80 grâce à Alba Rohrwacher. Canal+, 10 X 48-65 minutes. Cécile Lecoultre Abonnez-vous dès maintenant et profitez de la fonction de lecture audio. S'abonnerSe connecter BotTalk Adaptation au long cours des best-sellers fleuve d'Elena Ferrante, la luxueuse coproduction de la RAI, HBO et Canal + s'était laissée un peu perdre de vue. En rupture, la quatrième saison époustoufle. Et pas seulement parce que la distribution a été entièrement renouvelée, la comédienne Alba Rohrwacher prêtant notamment ses traits florentins à Elena. Les amies napolitaines portent désormais les regrets de leurs presque 50 ans. Avec leurs lourds bagages d'amants et de trahisons, de secrets et familles recomposées, Elena alias Lenù et Lila se retrouvent dans le quartier de leur enfance. Le quatrième tome, «L'enfant perdue», les cueille dans les retrouvailles méfiantes d'une complicité totale mais toujours compliquée. L'un des attraits de ces ultimes épisodes consiste sans doute à voir l'écrivaine Ferrante, la plus mystérieuse romancière du début du XXIe siècle, mettre à nu ses processus créatifs. «Sans le savoir, note en voix off Lenù son double, Lila dans le chaos de ses confidences me donnait les clés de mon propre fonctionnement. Elle-même n'y avait pas accès…» L'âme d'une femme Il y a beaucoup de magie dans ces confessions au décryptage si clair par rapport à la sophistication élaborée dans la saga. Pour mémoire, malgré des enquêtes plus ou moins concluantes, la réelle identité d'Elena Ferrante reste auréolée de voiles énigmatiques. Qu'importe puisque ses vérités sont couchées entre les pages des amours de «L'amie prodigieuse». Surtout quand dans ce final magistral, il ne s'agit pas tant pour la romanesque historienne de déployer les mues d'une nation à travers le microcosme d'un bourg napolitain, que de livrer l'âme d'une femme dans ses triomphes et ses noirceurs. Cette quatrième et dernière saison virevolte ainsi entre les paternités supposées, fantasmées, abdiquées, les maternités désavouées ou accomplies, les dilemmes posés par le corps et l'esprit des femmes avec une acuité plus tranchante peut-être que celles de leurs mâles compagnons. Et pourtant, Elena Ferrante, si elle cite Elsa Morante et autres féministes, reste profondément attachée à son libre arbitre, paradoxale marginale entre toutes, détachée des groupes et du militantisme des milieux intellectuels des années 80. Bien sûr, cette indécrottable observatrice mate une société ancrée dans un conservatisme d'obédience catholique, tiraillée entre ses envies de démocratie et ses liens avec la mafia. Le monde a enregistré les secousses sismiques provoquées par les générations des années 1960-197o, ce que cadraient les saisons précédentes. Secousses à Naples Mais à mi-parcours, dans l'épisode 4, c'est le tremblement de terre subi par Naples en 1980 qui donne le tempo. Le quartier vacille dans tous ses fondements jusqu'à engloutir ses enfants. Au bord du volcan, plus rien n'est sûr, pas même l'utopie. En apparence, l'incandescente Lila – incarnée ici par Irene Maiorino, ancienne de «Gomorrah» – semble avoir conquis sa liberté de «big boss» locale. Quitte à rogner sur ses idéaux, à bagarrer avec les frères Solara. L'éternelle insatisfaite partage avec Elena des frustrations aussi tangibles que les rides qui creusent leurs visages. En effet, l'indépendante Elena, divorcée avec trois enfants, n'arrive pas à savourer sa réussite. Critique envers ses succès littéraires, déchirée par un amour qui la trompe, des enfants qui l'accaparent, une vocation qui résiste, la «fausse vierge sage» étouffe de flamboyantes pulsions. Toujours soigné dans ses reconstitutions, le cycle de «L'amie prodigieuse», lancé en 2018, a souvent bénéficié d'une mise en scène griffée par de prestigieux cinéastes. Paolo Sorrentino épaule ici Laura Bispuri, succédant à Alice Rohrwacher ou Daniele Luchetti. Dans ce monumental ouvrage, face à une tétralogie hors du commun, les segments restent inégaux. Avouons que les saisons 2 et 3, telles un ventre mou dramatique, décourageaient les enthousiasmes par leur fidélité scolaire. Cette lisse perfection justement que jalouse Lila en contemplant son amie Elena, qui désormais, excite ses remarques moqueuses. Et qui explose en éclats d'autodérision cruelle. Notre note: 4 étoiles Cécile Lecoultre, d'origine belge, diplômée de l'Université de Bruxelles en histoire de l'art et archéologie, écrit dans la rubrique culturelle depuis 1985. Elle se passionne pour la littérature et le cinéma… entre autres! Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

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