01-08-2025
« Tout le monde peut chanter aussi faux qu'il le souhaite » : la folie du karaoké gagne Troyes
« Cosy, sympa, stylé. » Ce sont les trois premiers mots qui viennent en tête des clients du flambant neuf Musikall Bar Karaoké Box situé dans la rue de la Monnaie, à l'entrée du
centre-ville de Troyes
(Aube). « Ça nous correspond bien », sourit Lucile Henriot, la gérante des lieux, qui propose depuis le 25 juillet 2025 des salles privatives pour chanter sans complexe. « Il n'en existe pas beaucoup en France. C'est un concept qui est importé d'Asie. On a voulu lui apporter une touche de chic, de standing, pour en faire quelque chose de sympa. »
Jusqu'ici
plutôt installés dans des grandes villes
, de Lille à Bordeaux en passant par Paris, Metz ou Montpellier, ces bars spécialisés dans les salles privatives de karaoké commencent à faire des petits dans les villes de plus petite taille.
À Troyes, le projet est porté par le marnais Olivier Stroh, dirigeant du groupe Obomo et patron de l'Atrium, un énorme complexe hybride entre restaurant et boîte de nuit sur Reims (Marne). En parallèle et toujours dans la cité des sacres, l'homme bien implanté dans l'événementiel a développé dès 2020 l'un des premiers complexes de Karaoké Box situé hors de Paris. Un succès qu'il a eu envie de dupliquer sur Troyes.
Lucile Henriot, qui a exercé plusieurs jobs dans la vente et la responsabilité de franchises, n'a pas hésité à postuler. « Je découvre quand même la mixologie, le service, les plateaux dans des escaliers », sourit-elle. « Mais on est sur un principe d'accueil et de gestion des clients. Ils sont complètement autonomes dans ce qu'ils font en salle, ce n'est pas la même chose qu'un bar classique. »
Accompagnée durant les premiers jours par son patron, Lucile maîtrise désormais la gestion des lieux : le bar situé à l'entrée, et bien sûr les six salles privatives, pouvant accueillir de 4 à 6 personnes, pour les plus petites, jusqu'à 18 personnes pour la plus grande. Chacun de ces espaces est doté d'un style différent, inspiré de l'Art déco. « Il faut réserver en amont sur le site, sur un créneau de 1h30 jusqu'à 5 heures », indique la géra. « À votre arrivée, je vous installe dans la salle et je vous explique comment ça fonctionne. »
À l'intérieur, des banquettes, des tables et, bien sûr, un écran pour suivre les paroles, une télé entourée de deux tablettes à disposition de la clientèle. « La première sert à créer les playlists. On travaille avec Karafun, qui a plus de 60 000 références de chansons. On peut utiliser la fonction recherche en tapant le nom de l'artiste ou de la chanson, ou en cherchant des playlists des chansons les plus chantées. » Chanson française, K-pop, metal, générique de dessins animés… il y en a pour tous les goûts.
Après avoir sélectionné l'indémodable « J'irai où tu iras » de Céline Dion et Jean-Jacques Goldman, Lucile Henriot se saisit alors du micro pour une démonstration. « On peut avoir plus ou moins d'aide sur les textes, voire pas du tout quand on est des pros », poursuit-elle. « La seconde tablette permet de contrôler toutes les lumières, les différentes ambiances de la salle. On peut aussi ajuster le volume de la musique et des micros. Et commander tout ce qui est boissons et planches à partager, une commande qui arrive directement au bar avec une notification. Je ramène alors tout en salle auprès des gens qui s'amusent. »
Les chanteurs peuvent s'époumoner sans souci, les espaces ayant été isolés en conséquence. « Tout le monde peut chanter aussi faux qu'il le souhaite », confirme Lucile en riant. Coté tarifs, « cela dépend du temps, de la salle et du nombre de personne, du jour et de l'heure de la nuit. En moyenne, c'est à partir d'un peu plus de 10 euros par personne, si on remplit la salle complètement », précise-t-elle. Des anniversaires aux enterrements de vie de garçon ou de jeunes filles en passant par les soirées d'entreprise, le Musikall de Troyes vise un large public.
Une semaine après le lancement, les premiers retours sont positifs. « Le concept est vraiment bien. Ça nous a défoulées et l'absence de réseau mobile dans les salles du bas nous a permis de passer un vrai bon moment », se réjouit Mélinda, une cliente venue avec quelques amies.
Reste à savoir si les amateurs de karaoké seront durablement au rendez-vous. Si l'exemple marnais se reproduit, le poste de Lucile Henriot ne semble pas menacé. « À Reims, ça marche très très bien ! Pour réserver les week-ends, il faut s'y prendre trois mois à l'avance. À Troyes, on n'en est pas encore là, mais on espère être au même niveau. Le public n'est pas tout à fait le même non plus, mais on s'adaptera », indique-t-elle.