Dernières actualités avec #sportwashing

24 Heures

En Russie, le FC Sion a déshonoré tout le football suisse

Accueil | Opinion | Éditorial | Opinion Le FC Sion est le premier club européen à avoir accepté de jouer en Russie depuis le début de l'invasion de l'Ukraine. Sans se soucier du dégât d'image pour l'ensemble du football suisse. Éditorial Publié aujourd'hui à 09h01 Le FC Sion s'est incliné 5-2 à la Gazprom Arena, mais l'essentiel n'est pas là. C'est une critique récurrente depuis le début de l'Euro. Dans le traitement médiatique, le football féminin serait «instrumentalisé» au profit de la vile idéologie gaucho-bobo-wokiste. Ici comme ailleurs, on inonderait le débat de glu bien-pensante, pour répondre à un agenda politique savamment échafaudé, dans le secret dessein de glorifier l'idéologie féministe et, plus largement, toutes ses ramifications LGBTQIA+. Admettons. Or lorsqu'il s'agit d'instrumentaliser le sport, le football féminin a une fois de plus quelques wagons de retard sur son homologue masculin. Il suffit de songer aux milliards de pétrodollars qui inondent les plus grands clubs, de Manchester City au Paris Saint-Germain, sportwashing qui lave plus blanc que blanc, pour décrotter sous nos yeux ébahis le drapeau de tyrannies islamistes qui refusent de dire leurs noms. Plus près de chez nous, le FC Sion a participé cette semaine à un match amical en Russie. Face au Zénith Saint-Pétersbourg , une équipe d'un championnat mis au ban par l'UEFA, conséquence directe de la guerre d'agression menée en Ukraine. Grâce à la venue du club valaisan, la propagande du Kremlin a pu se gargariser d'un pied de nez aux sanctions internationales. Un narratif largement repris par les médias locaux , qui se sont félicités de la présence d'un club européen sur sol russe, une première depuis le début du conflit. À la Gazprom Arena – charmant sobriquet qui rappelle toute la pertinence des sanctions – le FC Sion ne représentait pas que lui-même. C'est la réputation de tout le football suisse qu'il a emmenée dans la soute de son avion, sans guère s'en soucier, dans une démarche uniquement motivée par l'appât du gain. Une coquette somme dont l'origine et le montant, selon les dires du patron sédunois , ne nous concernent en rien – tu vois comment? À bien y regarder, pas de souci à se faire pour l'image du football féminin. Les valeurs qu'il véhicule se portent à merveille. Si seulement on pouvait en dire de même de tout le football suisse. À lire également sur le FC Sion Florian Müller est journaliste et chef de la rubrique sports de 24 Heures, de la Tribune de Genève et du Matin Dimanche. Après des études de Lettres à l'Université de Genève, il rejoint les rédactions du groupe Tamedia en 2010. Plus d'infos @FloMul Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.