07-07-2025
Surfer à Bali ou Biarritz: un privilège de touriste?
Si le surf séduit les foules, sa pratique est source de tensions importantes et reflète les enjeux que pose le surtourisme. Publié aujourd'hui à 19h12
Le surf est perçu comme une discipline qui permet un contact «authentique» avec la nature. Mais aujourd'hui, sa pratique n'échappe pas aux défis que pose le surtourisme.
AP
En bref:
C'est le loisir photogénique par excellence: le surf. Vacances d'été obligent, les réseaux sociaux se retrouvent inondés d'images de touristes venus défier les vagues du Portugal, du Maroc ou encore d'Indonésie.
Si sa pratique séduit, le surf est aujourd'hui confronté à de nouveaux défis, révélateurs des tensions liées au surtourisme . Le média scientifique «The Conversation» aborde les questions que pose le tourisme du surf à travers le monde. Les locaux se révoltent
Longtemps, le surf a été perçu comme un sport proche de la nature. Il est d'ailleurs souvent présenté comme une manière de se «reconnecter» à l'essentiel auprès des touristes occidentaux.
Mais derrière cette image (idéalisée) de paysages spectaculaires et de vagues parfaites, se cachent des tensions majeures. «The Conversation» évoque le phénomène du localism : une réaction parfois virulente de la part des surfeurs locaux, excédés par l'afflux de touristes sur leurs spots.
Ce localism donne lieu à des comportements d'intimidation et toutes sortes de tentatives pour décourager les visiteurs à la recherche de la vague parfaite. Présent notamment à Maroubra, près de Sydney, ou à Boucau-Tarnos dans le sud-ouest de la France, ce phénomène n'empêche pas totalement l'accès des débutants, mais les conflits sont fréquents en haute saison, note «The Conversation». Une lutte pour garder son identité
Dans les régions prises d'assaut par les touristes, des initiatives existent pour concilier pratique du surf, respect des locaux et préservation de l'environnement. Toutefois, leur ampleur et leur efficacité varient fortement selon les pays.
Aux Fidji, un décret adopté en 2010 a ainsi supprimé les droits coutumiers des populations locales sur certaines zones de surf, ouvrant la voie à un développement touristique et immobilier mal encadré.
Au Maroc, plusieurs médias dressent un constat assez similaire. Sur la côte atlantique, dans le village de Taghazout, l'essor rapide du tourisme lié au surf s'est ainsi accompagné d'expropriations de nombreux habitants, dont beaucoup de pêcheurs, relève le magazine spécialisé «Condé Nast Traveler» .
Ce média donne la parole à Said Bella, un habitant du village et cofondateur du Taghazout Surf Expo, un salon international consacré à l'écosystème du surf. Selon lui, si le secteur apporte des bénéfices économiques, il est essentiel d'adopter un modèle qui protège l'environnement et valorise la culture locale. Il explique vouloir «éviter de reproduire les dérives observées à Bali», comme la pollution, la surfréquentation de certains lieux et surtout la perte de l'identité locale.
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