08-07-2025
Assurance-maladie : la CPME appelle à 3 jours de carence dans le public comme dans le privé
Seconde organisation patronale, la
confédération des petites et moyennes entreprises
(CPME) en appelle mardi à « une réforme urgente de l'assurance-maladie » pour tenter de contenir le
déficit de la Sécu
, via notamment trois jours de carence dans le public comme dans le privé lors d'arrêts maladie.
Constatant que « le déficit de la Sécurité sociale a atteint 18,2 milliards d'euros en 2024, tiré à plus de 80 % par les dépenses de l'assurance-maladie «, avec des projections pour 2025 « encore plus alarmantes », la CPME propose de s'en prendre aux arrêts maladie », dont l'augmentation « spectaculaire », notamment chez les moins de 30 ans, « désorganise les entreprises, selon elle, et pèse lourdement sur les comptes publics ».
La confédération des PME recommande « d'instaurer trois jours de carence dans le public comme dans le privé », de renforcer le contrôle des prescriptions, de mieux encadrer les conditions des arrêts, « en lien avec la médecine du travail », et de lutter plus généralement « contre l'absentéisme et les fraudes liées aux arrêts injustifiés ».
Pour « sortir de l'illusion du tout gratuit », elle recommande de doubler les franchises médicales, de réduire la liste des affections de longue durée (ALD) et d'en recentrer les critères et de « renforcer les contrôles contre les abus de prescriptions ».
« Le système d'assurance maladie ne peut plus être perçu comme un droit de tirage sans contrepartie », estime-t-elle. Pour améliorer l'efficacité du système de santé, elle recommande de « déployer massivement la télémédecine ».
Mais aussi d'encourager la prescription de médicaments génériques (avec l'objectif de 85 % de taux de substitution), de gérer les budgets avec l'aide de l'intelligence artificielle et, enfin, de « renforcer la lutte contre la fraude, à l'étranger et sur les cartes Vitale ».
Toutes ces mesures pourraient, selon la CPME, « générer plusieurs milliards d'euros d'économies, sans sacrifier la qualité des soins ». À quelques jours de la déclaration du Premier ministre
François Bayrou
sur la manière dont il compte trouver 40 milliards d'euros l'an prochain pour
contenir le déficit public
(celui cumulé de l'État, de la Sécu et des collectivités locales), chacun avance ses propositions d'économies.
Le Medef le fera mercredi, en visant également le système de santé. « Toute entreprise est capable de réduire ses dépenses de 2,35 %, c'est ce que représente la baisse de 40 milliards d'euros. Arrêtons de dire que c'est impossible pour l'État », avait lancé lundi la CPME.