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Voici pourquoi les Espagnoles jouent sur une autre planète
Accueil | Sports | Euro 2025 | Technique, tactique, justesse, cohérence collective: l'Espagne est une pub pour le football féminin. Marta Peiro, ex-joueuse espagnole, décortique. Publié aujourd'hui à 14h25 L'Espagne, la meilleure équipe du monde, confirme son rang de grande favorite pour remporter cet Euro. Freshfocus En bref: Dans la douceur d'un Parc Saint-Jacques émerveillé par leur grâce, les Espagnoles seront, au soir du 27 juillet, sacrées championnes d'Europe. Deux ans après leur titre mondial, une nouvelle consécration, un bonheur en mouvement, le meilleur football de la planète féminine pour porte-voix d'une exceptionnelle génération. On n'en est pas encore là, peut-être que ces fantastiques Espagnoles vont se prendre les pieds dans le tapis de cet Euro qui leur est promis, tout est toujours possible. Cela serait injuste et, au fond, ne changerait rien: techniquement et tactiquement, elles sont largement au-dessus de toutes les autres sélections. L'Espagne et l'apologie du jeu collectif Démonstration de justesse et d'efficacité. Surtout: fluidité dans le jeu, le jeu de position, supériorité technique à tous les postes, cohérence collective. Alexia Putellas et Aitana Bonmati pour tout diriger. Il ne faut sans doute pas comparer le foot féminin et le foot masculin, mais enfin, il y a là une unité de style, de jeu, de schémas, typiquement espagnole. Les Espagnoles sont donc la version la plus aboutie, la plus plaisante, la plus performante, la plus cohérente du football féminin. Mais pourquoi? Comment s'y prennent-elles pour être à ce niveau? Marta Peiro, qui a joué en Espagne et en Suisse (au Servette FCCF ), explique le miracle. Qui n'en est pas un. Marta Peiro, quand on voit évoluer vos compatriotes, on se dit que c'est la meilleure équipe féminine du monde, et de loin. D'accord? Bien sûr que je suis d'accord. Parce que c'est la réalité. Mais comment l'expliquer? Pourquoi les Espagnoles sont-elles si fortes? Pour plusieurs raisons. La première a trait à la culture foot qui existe en Espagne. Partout. Les parents emmènent leurs enfants au stade quand ils sont encore tout petits, les filles comme les garçons. Une petite fille espagnole baigne déjà dans le milieu du foot depuis toujours. Aitana Bonmati et Alexia Putellas, les deux meilleures joueuses du monde sans doute, chacune Ballon d'or déjà deux fois. Coéquipières à Barcelone, elles sont l'âme de la sélection ibérique. Freshfocus Et cela suffit pour en faire des footballeuses exceptionnelles? Non. Il y a aussi tout ce qui a existé ces dernières années pour favoriser le développement du football des filles. Par exemple, l'introduction du salaire minimum. Nous nous sommes battues pour cela et nous étions soutenues par la fédération espagnole et par la ligue. En 2020, je n'étais pas encore au Servette FCCF, nous avons toutes fait la grève, nous nous sommes battues pour obtenir quelque chose de légitime. Qu'avez-vous obtenu concrètement, à l'époque? Un salaire minimum de 1200 euros brut. C'est ce qui a permis de développer un football professionnel en Espagne. Une base de départ. Il y a eu en 2024 un deuxième bras de fer entre les joueuses et leur syndicat et les clubs pour une réévaluation de ce salaire de base. Il est passé à 24'000 euros par année, soit 2000 euros par mois. En Espagne, cela suffit pour te consacrer à ton sport en professionnelle, sans avoir besoin de travailler à côté. Et tout le reste a suivi? Les infrastructures aussi? Oui. Le sponsoring des équipes féminines de foot est quelque chose de naturel en Espagne. C'est gratifiant pour l'entreprise qui le fait. On en revient ici à la culture foot du pays. La TV paie des droits de diffusion, également. Et sur le plan des infrastructures, tout s'est organisé: des terrains en herbe naturelle, pas de pelouses synthétiques, des stades, des vestiaires, tout ce qu'il faut pour une réelle progression. D'accord. Mais la qualité technique, stratégique, tactique: comment expliquer cette supériorité? Encore une fois: la culture foot du pays. En Espagne, dans toutes les cours d'école, tous les gosses jouent au foot. Filles et garçons. Ensemble. Dans la rue, pareil. Tous ensemble. C'est naturel, c'est comme cela. C'est comme cela que vous avez commencé le foot? Bien sûr, exactement comme cela. En jouant, filles et garçons mélangés. Du foot de rue. C'est là où tu oses des choses, tu tentes des gestes: une forme de liberté. Après, tu es encadrée par une structure d'équipe, mais tu as ce bagage avec toi. L'analyse tactique de Pablo Iglesias Technicien dans les moindres détails, Pablo Iglesias a pensé le foot à Lausanne, à l'ASF et à Sion. Cela ne l'empêche pas de regarder le foot féminin. Et la sélection espagnole. Pablo Iglesias, technicien du foot au LS, à l'ASF et à Sion, analyse les forces des Espagnoles. Patrick Martin/24 heures «Quand je vois les Espagnoles, je vois un peu de la Roja 2010-2012, assure Iglesias. Il y a un style, un jeu de position, on le voit clairement. Et comme pour les garçons à l'époque, il y a une ossature du FC Barcelone. Je vois donc cette même idée qui réussit: le jeu entre les lignes, la capacité à trouver la troisième joueuse. Avec plusieurs filles pour marquer les nombreux buts inscrits.» Cela donne une idée de facilité. «Oui, je dirais même une fluidité, poursuit-il. Il y a bien sûr une grande qualité technique dans cette équipe. Mais cela n'explique pas tout de cette supériorité. La fluidité, ce n'est pas que la technique, qui permet de jouer directement là où beaucoup d'autres joueuses ont besoin d'une ou deux touches supplémentaires. La fluidité, c'est aussi une intelligence de jeu, une capacité cognitive au moment des choix.» Autrement dit: les Espagnoles ont un Q.I. foot supérieur à leurs adversaires. Et cela se voit. Pablo Iglesias pour l'illustrer. «Prenez la latérale droite de l'Espagne, par exemple, image-t-il. Elle s'avance et fait une passe à une milieu de terrain. Eh bien, celle-ci va contrôler naturellement la balle du pied opposé, le pied gauche: elle reste ainsi orientée en direction du jeu. C'est un grand avantage. Surtout par rapport à d'autres joueuses d'autres sélections qui vont se tourner pour contrôler la balle du pied droit, se fermant 90 degrés du terrain, ce que l'on voit trop souvent encore.» Autre exemple: la lecture du jeu. «Regardez Alexia Putellas, dit Iglesias. Parfois, quand elle a le ballon à l'orée des 16 mètres, elle l'arrête et elle choisit rapidement si elle doit le transmettre vers la gauche ou vers la droite: elle agit en fonction du positionnement adverse. Cela aussi fait la différence et elles sont presque toutes capables de le faire dans cette sélection espagnole, ce qui est beaucoup moins le cas dans les autres sélections.» Sur le thème de l'Euro 2025 Newsletter «Euro 2025» Vous ne voulez rien rater de l'Euro? En vous inscrivant à cette newsletter, vous serez informé·e à temps des performances de l'équipe de Suisse et des grands moments de cette compétition. Autres newsletters Daniel Visentini est journaliste pour la Tribune de Genève, 24 Heures et le Matin Dimanche. Il a été durant sept ans le chef de la rubrique Sports de la Tribune de Genève. Il suit de près l'actualité du football, notamment celle du Servette FC et de l'équipe de Suisse. Il est juré du Ballon d'or pour la Suisse. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.
Le Figaro
6 days ago
- Science
- Le Figaro
Il existe une astuce pour sauver un cannage qui gondole
Votre meuble montre des signes de fatigue sur la partie tressée. Une méthode simple peut lui rendre sa jeunesse. Des chaises, des commodes, des placards, des luminaires, des vases, des têtes de lit... Ces dernières années, le cannage est partout dans nos intérieurs. Le naturel du rotin apporte à la fois cachet et chaleur à une décoration. Il s'adapte à toutes les maisons, vintage ou moderne. Réalisé avec des cannes de rotin, d'osier ou de bambou, il s'agit d'une technique ancestrale de tissage sur châssis qui peut prendre la forme de motifs très graphiques et ajourés, sous forme de quadrillage octogonal ou en treillis. Publicité Un entretien régulier Malgré sa résistance au temps et aux changements de température, il peut arriver que le cannage gondole. Sensible aux conditions environnementales, il peut souffrir de l'humidité, qui va rendre ses fibres molles. Une lumière directe du soleil ou une trop grande chaleur peut aussi assécher ses fibres et provoquer des cassures. L'aspect de votre meuble s'en trouve alors affecté et vous vous demandez comment le réparer ou s'il faut faire appel à un professionnel. Si dans un premier temps vous avez essayé de le récupérer en le calant à plat sous un poids (tel que plusieurs livres lourds les uns sur les autres) et que le résultat n'est pas probant, il faut passer à l'étape suivante. Il existe une pratique qui permet d'assouplir les fibres végétales composant le cannage. Son nom : la vapeur tiède. À l'aide d'un vaporisateur rempli d'eau tiède ou en projetant la vapeur du fer à repasser, humidifier la surface en question de façon uniforme. Sous l'effet de la chaleur, la matière, manipulée avec précaution, va ainsi être assouplie. Elle va alors pouvoir être tendue comme à son origine. En séchant quelques instants plus tard l'air libre, le cannage va conserver cet état. Votre mobilier aura alors retrouvé sa forme de départ, il sera comme neuf. Pour une durée de vie plus longue, vous pouvez l'humidifier légèrement par le dessous et le laisser sécher naturellement ou le nourrir avec une cire incolore spéciale. Il est aussi préconisé d'éviter les pièces d'eau comme la salle de bains qui peuvent rapidement déformer le cannage en raison d'un taux d'humidité ambiant trop important.
