15-07-2025
Scottie Scheffler convoite la victoire
(Portrush) Scottie Scheffler a gagné plus de tournois et de titres majeurs que quiconque depuis trois ans. Il est le golfeur no 1 au monde, et de loin. Et rien n'est plus important pour lui que de repartir du Royal Portrush avec la « claret jug » sous le bras.
Doug Ferguson
Associated Press
Et puis ?
C'est là que le golf devient un peu plus compliqué pour Scheffler, qui adore son boulot et tout ce qu'il doit faite pour connaître du succès, bien qu'il tentait toujours mardi de donner un sens à tout ceci.
Il a livré un soliloque fabuleux au sujet de l'accomplissement, à l'aube de l'Omnium britannique. La réponse courte : Ce ne sont pas les deux vestons verts du Tournoi des Maîtres, le trophée Wanamaker qu'il a remporté au Championnat de la PGA, ses trois trophées Jack Nicklaus remis au joueur par excellence de la PGA ou encore la coupe FedEx.
C'est bien de pouvoir gagner ces tournois et d'accomplir tout ce que j'ai accompli dans le golf ? Ouais, j'ai les larmes aux yeux juste à penser à ça, parce que j'ai travaillé toute ma vie afin d'exceller dans ce sport.
Scottie Scheffler
« Mais, en fin de compte, je ne suis pas ici pour inspirer la prochaine génération de golfeurs, a-t-il poursuivi. Je ne suis pas ici pour inspirer celui qui deviendra le prochain golfeur no 1 au monde, sinon pourquoi suis-je là ? Ça n'est pas une vie bien remplie. C'est une vie bien remplie en termes d'accomplissements, mais ça ne l'est pas en termes de choses qui te touchent au plus profond de ton cœur. »
Ses commentaires ont été émis alors que Rory McIlroy a déclaré que son rêve avait été exaucé en remportant le Tournoi des Maîtres, complétant ainsi son Grand Chelem en carrière. McIlroy a dit le mois dernier qu'il commençait à être fatigué de répondre aux questions au sujet de ses prochains objectifs, de ses prochains défis à relever.
PHOTO ANDY BUCHANAN, AGENCE FRANCE-PRESSE
Rory McIlroy
« Je ne me suis probablement pas laissé suffisamment de temps pour digérer tout ça. Mais c'est dans la nature du golf professionnel, a expliqué l'Irlandais du Nord. Ils font du bon boulot pour que tu restes coincé dans la roue du hamster, et parfois, c'est vrai que c'est difficile d'en débarquer. »
C'est à ce niveau que Scheffler est différent. Il semble apprécier la vie dans la roue du hamster. Il ne songe pas à son prochain défi, puisqu'il est occupé à relever celui qui se dresse déjà devant lui.
Il aime le processus. Il veut le trophée. Il trouve sa satisfaction dans le travail acharné. Les papillons viennent avec la compétition. Et Scheffler déteste perdre, peu importe l'enjeu.
« Scottie ne blague pas lorsqu'il joue », a dit son cadet, Ted Scott.
Alors, d'où tire-t-il sa satisfaction, si ça n'est pas des victoires ?
Scheffler garde les pieds sur terre grâce à sa foi, sa vie familiale simple avec une femme qu'il côtoie depuis l'école secondaire, un fils âgé de 15 mois, trois sœurs et des amis qui ne font pas partie du circuit de la PGA.
« J'adore le défi. J'adore le fait de pouvoir jouer au golf pour vivre. C'est l'une des plus grandes joies de ma vie, a-t-il convenu. Cependant, est-ce que ça me comble de bonheur ? Absolument pas. »
Il a déjà dit et répété que le golf ne le définissait pas, en tant qu'individu, et il a indiqué que, si un jour, sa carrière affectait sa vie familiale, « alors ce serait ma dernière journée en tant que golfeur professionnel ».
Certes, il prend le temps d'apprécier chaque accomplissement. Puis, il retourne au boulot.
« Beaucoup de personnes qui visent des objectifs croient que leur vie sera comblée, mais, une fois qu'ils y sont – tu deviens le golfeur no 1 au monde –, ils se disent : "Pourquoi ?" Je crois en ça, sinon pourquoi ? Pourquoi est-ce que je veux absolument gagner ce tournoi ? C'est ce qui me tracasse au quotidien.
« C'est comme chaque fois que je me présente au Tournoi des Maîtres : pourquoi est-ce que je veux absolument gagner ce tournoi ? Pourquoi est-ce que je veux gagner l'Omnium britannique à tout prix ? Je l'ignore, a-t-il évoqué. Parce que, si je gagne, alors ce sera merveilleux pendant deux minutes.
« Puis, je devrai me préparer pour la semaine suivante », a-t-il conclu.