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Le bout du monde d'à côté
Le bout du monde d'à côté

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time2 days ago

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Le bout du monde d'à côté

(Notre-Dame-des-Sept-Douleurs) Nous sommes une dizaine à attendre le traversier pour l'île Verte. Les passagers discutent entre eux sur le quai, manifestement en territoire familier. À l'embarquement, ils saluent chaleureusement les membres de l'équipage comme le font de vieux camarades de voyage. Nous observons la scène en retrait, encore étrangers aux rites insulaires. En 30 minutes, la traversée nous fera basculer dans un autre espace-temps : là où les spectres du passé murmurent à l'oreille des visiteurs. Longue de près de 13 km et large d'à peine 1,8 km, l'île Verte se découpe comme une virgule dans l'estuaire du Saint-Laurent. D'un côté, le Bout d'en bas, gardé par un phare érigé en 1809, le doyen du fleuve. De l'autre, à la pointe ouest, le Bout d'en haut. Entre les deux, le paysage alterne entre maisons éparses, champs ouverts et bandes de forêt. À l'heure où le couchant enrobe tout de sa lumière dorée, ce portrait se pare d'une grâce chavirante. Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, l'unique municipalité de l'île, comptait officiellement 72 habitants au dernier recensement. « C'est un chiffre généreux », précise la mairesse Louise Newbury. En réalité, à peine une trentaine d'âmes y vivent toute l'année. Il n'y a plus d'école ni de commerces permanents, seulement un petit café saisonnier. La subsistance s'organise autrement : certains cultivent ail et légumes, d'autres élèvent des poules ou font des viennoiseries. L'une s'est improvisée boulangère. Le troc agrémente le quotidien. Pour le reste, il faut compter sur le traversier en été et l'hélicoptère en hiver, ne serait-ce que pour rapporter une pinte de lait. PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE Les maisons du phare de l'île Verte « Le quai, c'est un peu notre perron d'église, explique Louise Alain, une insulaire devenue la bibliothécaire de l'île. C'est là qu'on se retrouve, qu'on échange les nouvelles et qu'on reprend contact avec le continent. » Dans la neige, traîneaux et motoneiges remplacent la voiture pour transporter les provisions et marchandises. « Avec une bonne planification et un gros congélateur, on s'y fait ! », glisse la boulangère, comme en réponse à notre étonnement. Située à moins de 250 km de Québec et à seulement une vingtaine de Rivière-du-Loup, l'île vit à un rythme qui lui est propre. Elle impose une autre forme de simplicité. Ici, pas de circulation, pas de sirènes, pas de feux rouges. Un luxe rare qui compense largement les petits inconvénients, nous disent ceux qui y ont trouvé refuge. PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE Le phare de l'île Verte, doyen du fleuve L'isolement : atout et talon d'Achille La géographie de l'île a freiné l'afflux de visiteurs, préservant sa nature, son caractère singulier et une architecture vernaculaire aujourd'hui encadrée par un plan d'urbanisme rigoureux. André-Pierre Contandriopoulos, Marseillais d'origine, a posé ses valises dans ce « petit paradis » en 2008. « Ici, on vit dans une solitude choisie, mais loin de l'anonymat urbain. Notre communauté est tissée serré. Elle vit en connexion avec les éléments et au rythme des marées », décrit l'ancien professeur. Plus de la moitié des résidants permanents ont plus de 65 ans. Anciens villégiateurs, la plupart s'y sont installés à la retraite. « Ç'a été le coup de foudre », résume l'ancien directeur de parc Louis-Hébert en évoquant son premier contact avec le territoire. Même histoire pour la psychologue Brigitte Bournival, arrivée en 2013, qui continue sa pratique tout en accueillant en résidence des artistes et des thérapeutes en quête de ressourcement. Considérés comme des jeunes dans l'île, des cinquantenaires comme la biologiste Véronique Thériault et son conjoint Colin Surprenant, propriétaires des Récoltes du Bout d'en haut, poursuivent leurs activités professionnelles à distance. La mairesse voit d'ailleurs dans le télétravail une chance d'attirer de nouveaux habitants. « Il nous faut de la relève pour que l'île reste vivante, soutient Louise Newbury. L'été, avec les familles en vacances, on peut monter à 200 ou 300 personnes. Il y a de la vie, mais ça masque une autre réalité. Désormais, on espère surtout attirer des gens prêts à y vivre le plus longtemps possible durant l'année. » Une époque révolue PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE Jacques Fraser Il y a quelques décennies, l'île comptait un magasin général, un petit dépanneur et des enfants qui se chamaillaient au retour de l'école. « Des fois, je me dis que c'était le bon vieux temps », confie Jacques Fraser, natif de l'île, le regard empreint de nostalgie. Issu d'une famille de cultivateurs de 12 enfants, il a commencé à travailler au champ dès l'âge de 7 ans : récolter les patates, couper du bois, faire les foins… Il n'a pas fait son secondaire : « J'ai appris à l'école de la vie », dit-il avec un mélange de fierté et de lucidité. En hiver, le lien avec le continent passait par un pont de glace, parfois dangereux. On pouvait y passer en voiture ou en motoneige. Il y a eu des noyades, dont celle d'un ami d'enfance, se souvient M. Fraser. Pendant 20 ans, il a travaillé pour la marine marchande et balisé ce pont glacé à l'aide de piquets pour le rendre plus sûr. « Les pieds dans l'eau gelée pendant des heures, ça m'a laissé des séquelles », dit-il en pointant ses jambes fatiguées. PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE L'île vit à un rythme qui lui est propre. La vie était rude, sans luxe ni loisirs superflus. On se divertissait en glissant sur un pare-chocs de voiture ou en organisant des fêtes chez l'un et l'autre. On allait aussi sur la rive à ses risques et périls pour fréquenter les clubs. « Y avait du monde dans ce temps-là : une quarantaine de familles, et ça circulait sur le pont de glace – jusqu'à 50 chars par jour ! » PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE Les paysages de l'île, champêtres du côté sud, se révèlent tout autres sur la face nord. Les fumoirs, témoins du passé C'était l'époque où la majorité des familles possédait une fascine pour capturer le poisson. Hareng, sardine et capelan fumés constituaient la principale activité économique de l'île et faisaient sa réputation. On comptait alors une trentaine de fascines, du Bout d'en haut à celui d'en bas. Ces longues structures de bois tressé étaient reconstruites chaque printemps pour piéger le poisson à marée basse, et servaient jusqu'à l'automne. Les prises étaient saumurées et fumées selon les recettes familiales, puis revendues sur la rive ou au village, en échange d'essence et de produits introuvables dans l'île. Rien ne se perdait : les surplus étaient consommés l'hiver ou utilisés comme engrais, imprégnant parfois les champs d'une odeur persistante. Carol Gagnon, dont la famille a été la dernière à fumer dans l'île, se souvient : « Dès qu'on était capables, on nous donnait une tâche. J'ai commencé à 5 ans et, à 12, j'étais dans les fascines. Selon les marées, qui changent au fil des semaines, on se levait la nuit ou à l'aube. » Les grandes barges revenaient pleines à craquer, le poisson était nettoyé, saumuré 24 heures, embroché puis fumé par centaines, pendant cinq à six semaines. Une petite usine. PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE Carol Gagnon devant un fumoir double, le plus grand de l'île Aujourd'hui, Carol participe à la restauration de plusieurs fumoirs désormais inactifs. Il espère fumer à nouveau, non par mélancolie, mais pour que ce patrimoine continue de vivre. Reliques d'un passé de dure survivance, les quelques fumoirs qui ont échappé aux flammes ou à l'abandon racontent une histoire : celle d'une vie rude, d'entraide et de résilience, d'une mer imprévisible, d'une odeur de hareng qui colle aux vêtements. À ce récit, comme à ses personnages colorés, à ses paysages d'une beauté pure et à sa bulle temporelle en marge de l'existence, on ne peut que s'attacher. « On ne repart jamais de l'île comme on est arrivé », nous avait prévenus l'architecte Pierre Thibault, qui a participé au projet de restauration des fumoirs. En attendant le traversier pour regagner la rive, on saluera à notre tour quelques passagers sur le quai. Une partie des frais de ce reportage a été payée par Tourisme Bas-Saint-Laurent, qui n'a eu aucun droit de regard sur son contenu. Consultez le site de l'île Verte

Le bilan de l'incendie d'un traversier revu à trois morts, plus de 500 passagers secourus
Le bilan de l'incendie d'un traversier revu à trois morts, plus de 500 passagers secourus

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time21-07-2025

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Le bilan de l'incendie d'un traversier revu à trois morts, plus de 500 passagers secourus

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo montre le traversier KM Barcelona 5 après un incendie survenu alors qu'il se dirigeait vers Manado, le 20 juillet 2025. Le bilan de l'incendie d'un traversier revu à trois morts, plus de 500 passagers secourus (Jakarta) Trois personnes sont mortes dimanche dans l'incendie d'un traversier au large de l'île de Sulawesi au centre de l'Indonésie et plus de 500 passagers ont été secourus, selon un nouveau bilan communiqué lundi. Agence France-Presse Un incendie s'est déclenché sur le traversier KM Barcelona 5 au large des côtes nord de cette île alors qu'il faisait route vers la ville de Manado, selon les garde-côtes indonésiens. Des passagers portant des gilets de sauvetage ont sauté par-dessus bord et ont été secourus pour certains par des bateaux de pêcheurs, selon la même source. Un précédent bilan communiqué dimanche faisait état de cinq morts, mais les autorités ont révisé ce bilan lundi à trois morts. L'agence indonésienne de la sécurité maritime avait également indiqué que 284 personnes avaient été secourues, mais lundi l'agence a révisé à 568 le nombre de personnes sauvées de l'accident. Selon la liste des personnes embarquées, 280 passagers et 15 membres d'équipage se trouvaient à bord. Selon les médias locaux, le navire avait une capacité de 600 personnes. « L'équipe de secours mène toujours des opérations de recherche et de sauvetage, car nous collectons encore des données », a déclaré lundi à l'AFP le directeur de l'agence de secours de Manado, George Leo Mercy Randang. « Notre poste est ouvert 24 heures sur 24, au cas où des familles souhaiteraient signaler la disparition d'un proche », a-t-il ajouté. Une vidéo publiée par l'agence de recherche et de sauvetage de Manado a montré un navire des garde-côtes projetant de l'eau sur le traversier, d'où émanait une épaisse fumée noire. La cause de l'incendie n'a pas été précisée. Les accidents de transport maritime sont fréquents dans cet archipel d'Asie du Sud-Est, qui compte environ 17 000 îles, en raison notamment de normes de sécurité laxistes et de conditions météorologiques parfois mauvaises. Le 3 juillet, un traversier a sombré au large de l'île touristique de Bali, faisant au moins 19 morts. En mars, un bateau transportant 16 personnes a chaviré dans des conditions de mer agitée au large de la même île de Bali. Une Australienne y a trouvé la mort et au moins une autre personne a été blessée.

5 morts dans l'incendie d'un traversier, près de 300 personnes secourues
5 morts dans l'incendie d'un traversier, près de 300 personnes secourues

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time20-07-2025

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5 morts dans l'incendie d'un traversier, près de 300 personnes secourues

Désolé, votre navigateur ne supporte pas les videos (Jakarta) Au moins cinq personnes sont mortes et près de 300 autres ont été secourues après qu'un traversier a pris feu dimanche au large de l'île de Sulawesi, au centre de l'Indonésie, selon les gardes-côtes. Agence France-Presse Le traversier a été englouti par les flammes au large des côtes nord de cette île des Célèbes, alors qu'il se dirigeait vers la ville de Manado, a indiqué l'agence indonésienne de la sécurité maritime. « Cinq personnes sont mortes, dont deux qui doivent encore être identifiées. 284 personnes ont été secourues », a ajouté l'agence dans un communiqué, rapportant que certains passagers ont sauté par-dessus bord avec des gilets de sauvetage. Des pêcheurs ont aidé à évacuer les passagers, selon le communiqué. La cause de l'incendie n'a pas été précisée. Une vidéo publiée par l'agence de recherche et de sauvetage de Manado montre un navire des gardes-côtes pulvérisant de l'eau sur le traversier, d'où émanait encore de la fumée noire. Les accidents de transport maritime sont fréquents dans cet archipel d'Asie du Sud-Est, qui compte environ 17 000 îles, à cause notamment de normes de sécurité laxistes ou de mauvaises conditions météorologiques. Le 3 juillet, un traversier a sombré au large de l'île touristique de Bali, tuant au moins 19 personnes. En mars, un bateau transportant 16 personnes a chaviré dans des conditions de mer agitée au large de la même île de Bali. Une Australienne y a trouvé la mort et au moins une autre personne a été blessée.

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