04-08-2025
Éditorial: Traité sur le plastique, c'est le moment!
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Un nouvel élan diplomatique s'impose après l'impasse survenue lors des discussions en Corée du Sud, à la fin de 2024. Éditorial Publié aujourd'hui à 19h49
Guerre en Ukraine, risque de famine généralisée à Gaza, taxes Trump… la négociation d'un traité mondial contre la pollution plastique, qui démarre ce mardi à Genève sous l'égide des Nations Unies, n'arrive pas au meilleur des moments. Et pourtant c'est LE moment, tant il y a urgence en la matière.
Les chiffres sont accablants. De l'aveu même des industriels, la production mondiale de plastique doublera d'ici à 2040. Et elle pourrait être multipliée par trois à l'horizon 2060, prédit l'OCDE, pour atteindre 1,2 milliard de tonnes annuelles. Or un gros tiers est utilisé pour les emballages à usage unique, les plus aisés à remplacer. Alors fonçons!
Ce nouvel élan diplomatique s'impose après l'échec des discussions à Busan, en Corée du Sud, à la fin de 2024: parmi les obstacles majeurs figuraient la résistance des géants pétroliers tels que l'Arabie saoudite, la Russie et l'Iran, fermement opposés aux réductions obligatoires, préférant des initiatives de recyclage volontaires.
Alors que les nations insulaires et des voix comme Greenpeace préconisent des mesures drastiques pour réduire de 75% la production sur quinze ans, l'avenir du traité semble encore fortement dépendre du positionnement des États-Unis. Une nouvelle saute d'humeur de Trump empêchera-t-elle les débuts cruciaux de la déplastification de la planète au bord du lac Léman?
En se décomposant en micro- et nanoplastiques qui contaminent les écosystèmes, les polymères pénètrent jusque dans le sang et les organes humains, montrent des études récentes. En Suisse, près d'un million de personnes seraient concernées.
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Laurence Bézaguet est rédactrice en chef adjointe de la Tribune de Genève. Enquêtrice et éditorialiste expérimentée, notamment dans les domaines politique, social et santé. A démarré sa carrière au Courrier avant de collaborer six ans au feu quotidien La Suisse. A aussi été journaliste indépendante durant dix-huit mois au Canada. Anime régulièrement des débats. Plus d'infos
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