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Radars sonores : La Baule réclame la «verbalisation automatique» des conducteurs trop bruyants
La ville balnéaire expérimente depuis 2022 un radar Méduse, qui contrôle le niveau sonore des véhicules. Malgré les nuisances relevées, elle ne peut toujours pas sanctionner les conducteurs fautifs.
La ville de La Baule (Loire-Atlantique) parviendra-t-elle à faire bouger les lignes ? Comme relaté par Le Figaro début juillet, le projet de généralisation des radars antibruit a du plomb dans l'aile. Visant à contrôler le niveau sonore des véhicules, ces outils sont expérimentés dans plusieurs villes. Or, la seconde phase permettant de verbaliser automatiquement chaque véhicule dépassant le seuil de 85 décibels n'a toujours pas été enclenchée.
Dans un communiqué de presse publié le 4 août, la municipalité bauloise, qui dispose depuis 2022 d'un radar Méduse sur son front de mer, est montée au créneau. Elle demande au ministère de l'Intérieur «l'autorisation de verbalisation automatique à partir de ce type de dispositif». «On renouvelle notre demande car on a constaté que le radar était en mesure de pouvoir fonctionner correctement», précise une source en mairie.
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Chaque jour, 31 véhicules trop bruyants
«La promenade de mer doit rester un espace de promenade, de détente et de respiration, pas une piste de rodéo sonore», insiste la ville qui voit sa population multipliée par dix l'été. Depuis le 1er janvier 2025, sur les 3921 véhicules circulant sur la voie où le dispositif a été implanté, «31 véhicules par jour dépassent le seuil d'alerte de 85 décibels, dont près des deux tiers durant la nuit». Aussi, «les pics enregistrés atteignent jusqu'à 110 décibels, soit l'équivalent d'un avion au décollage ou d'un marteau-piqueur».
Avec cette requête, La Baule veut «faire cesser les comportements inciviques et bruyants qui nuisent à la qualité de vie des habitants comme des visiteurs». Certains riverains s'en sont d'ailleurs plaints, d'autant que «la majorité des nuisances sonores se situent entre 68 et 72 décibels, un niveau déjà élevé pour un secteur résidentiel et touristique».
Ces radars pourraient notamment verbaliser les auteurs de rodéos urbains, mais également tous les véhicules modifiés au bruit trop élevé, ou les conducteurs roulant dans des plages de moteur inadaptées. Contacté, le ministère de l'Intérieur renvoie vers le ministère de l'Aménagement du territoire et de la Décentralisation. Sur site internet, celui-ci indique que «sur le plan technique, deux industriels sont actuellement en train d'effectuer les essais en vue d'obtenir l'homologation métrologique des radars sonores». Cette homologation est l'un des prérequis à l'établissement de sanctions. «Sous réserve de la réussite des essais, les premiers radars sonores pourraient être homologués au second semestre de l'année 2025», est-il précisé. L'expérimentation s'étant prolongée au-delà des deux ans réglementaires, le dossier devra ensuite repasser devant le législateur. De quoi s'armer de patience.