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L'incendie de Narbonne enfin fixé, cet agriculteur a tout perdu et raconte sa détresse

FEUX - « On n'a plus rien ». L'incendie qui s'est déclaré lundi près de Narbonne est enfin fixé ce mercredi 9 juillet au soir après avoir parcouru 2 100 ha de végétation, a indiqué la préfecture. L'heure est désormais à la constatation des dégâts, notamment pour Éric Colomine, un agriculteur de 50 ans qui a tout perdu dans les flammes. Au micro de France 3 Occitanie, celui qui a monté une entreprise d'écopâturage il y a deux ans, entre Prat-de-Cest et Peyriac-sur-Mer, dans l'Aude, a vu sa bergerie, son matériel et sa maison réduits en cendres. L'ancien éleveur reconverti raconte à nos confrères qu'il travaillait avec son fils de 14 ans sur l'exploitation quand il a aperçu les premières flammes. Très vite, le feu prend de l'ampleur : « C'est un tsunami de feu qui est arrivé, un front de flammes d'une vingtaine de mètres de haut. Quand j'ai entendu que ça craquait, on aurait dit qu'il y avait un bulldozer dans la garrigue, ça faisait un bruit terrible et là j'ai dit c'est fini il arrive. » « Je suis au fond du seau » « J'ai pris un sac-poubelle vite fait avec des habits et on est parti en laissant tout le reste sur place », poursuit Éric Colomine. Sa femme et sa fille adolescente étaient bloquées dans les embouteillages sur une route à Narbonne et ont pu se mettre à l'abri. Après s'être réfugié chez ses parents avec son fils, l'agriculteur revient sur le terrain de son écopâturage et découvre, sous le choc, l'étendue des dégâts. « Il n'y a plus rien, c'est un tas de cendres (...) C'est un projet qu'on avait bâti, on rêvait de ça et voilà, ça a duré deux ans. Il va falloir repartir à zéro à 50 ans c'est dur, je suis au fond du seau ». Problème d'assurance Il a au moins réussi à protéger ses moutons, mis en sécurité dans une vigne. Les bêtes s'occupent habituellement de débroussailler le terrain. Un travail essentiel dans un monde frappé par l'accélération du changement climatique, qui permet justement de limiter la propagation des incendies. « J'ai grandi ici. On en a connu des feux mais avant, les vignes faisaient coupe-feu, maintenant elles s'arrachent toutes et il n'y a pas d'entretien. Et avec le vent, il n'y a rien à faire. », déplore encore Éric Colomine. Le père de famille est d'autant plus contrarié qu'il doit aussi faire face à un problème d'assurance pour son habitation. Il a contacté la Chambre d'agriculture dans l'espoir d'être au moins indemnisé pour l'exploitation et le matériel détruits par les flammes.