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« C'est à son image, elle ne lâche jamais » : Pauline Ranvier, une vice-championne du monde qui a rebondi après l'échec olympique

« C'est à son image, elle ne lâche jamais » : Pauline Ranvier, une vice-championne du monde qui a rebondi après l'échec olympique

L'Équipe4 days ago
Profondément marquée par son échec olympique l'été dernier aux Jeux de Paris, la fleurettiste Pauline Ranvier, 31 ans, a changé sa vision de la compétition, libérée de la pression. Un cocktail payant qui l'a mené jusqu'à la médaille d'argent mondiale, ce vendredi à Tbilissi.
Elle ne savait plus où elle avait mis son téléphone, prise dans le tourbillon du podium. Mais Pauline Ranvier tenait à montrer son fond d'écran. Ce serait forcément un peu réducteur de dire que la médaille d'argent mondiale qui se baladait autour de son cou, ce vendredi soir à Tbilissi, devait tout à une simple photo, mais apparemment un peu quand même. « C'est con hein, c'est moi petite, en déguisement de Zorro, glissait-elle tout sourire. Je l'ai mise récemment et je me suis dit : voilà, souviens-toi de cette petite fille qui faisait Zorro et dis-toi qu'elle sera fière de toi, peu importe ce qu'il se passe. Kiffe, joue, prends du plaisir. On verra ce que ça donne, mais le résultat ne te définit pas. »
Profondément marquée par l'échec olympique l'été dernier au Grand Palais, la fleurettiste de 31 ans ne le cache pas, l'épisode parisien est « une cicatrice », que Ranvier a pris soin de soigner, dans une saison basée sur « l'acceptation des émotions ». Une plaie qui ne se refermera pas de sitôt. « Ça sera toujours en moi, c'était trop fort pour que ça s'efface, racontait-elle il y a quelques jours pendant sa préparation. J'avais tenu à faire la dernière parade sur les Champs-Élysées pour clôturer ce dernier chapitre. C'était comme un enterrement. Mais je compte vivre avec et m'en servir pour être une meilleure version de moi-même. »
Tirer sans attente et sans pression
Alors que pour son retour sur les pistes « les compétitions n'avaient plus de sens », la Parisienne avait choisi de passer cette saison à tirer sans attentes. Et donc sans pression. Elle a tourné autour du podium en Coupe du monde, avec trois présences en quarts de finale, mais c'est finalement ce vendredi, sur l'événement qui compte vraiment, que Ranvier a été la plus détendue.
« Pendant la prépa, elle était déjà bien, très forte à l'entraînement, détaille Guillaume Pita, manager adjoint du fleuret femmes. À la leçon, elle était monstrueuse et ce (vendredi) matin, ça se sentait que ça pouvait aller loin. Toute la journée, elle a eu des temps hyper forts, aussi un peu faibles, mais elle a su garder le cap et rester solide dans sa tête. Vraiment solide, capable de rester lucide et concentrée quoi qu'il arrive, c'était fort. »
« Ces derniers mois ont été compliqués, elle a été dans le dur pendant un moment, à se poser plein de questions, mais elle a eu cette force incroyable de ne pas renoncer »
Yann Detienne, manager général du fleuret femmes
Un relâchement saisissant, terriblement efficace pour coller 15-4 en huitièmes de finale à la légende italienne Arianna Errigo, décuple médaillée mondiale, et pour tenir une situation qui semblait irrattrapable en quarts de finale contre la Canadienne Jessica Guo. Alors qu'elle déroulait 10-3, la 15e tireuse mondiale a, d'un coup, complètement pris l'eau, encaissant huit touches de suite pour se retrouver menée 10-11. Non sans mal mais avec une sacrée force de caractère, Ranvier a réussi à reprendre ses esprits pour finalement l'emporter sur le fil (15-14), s'assurant une place sur le podium. Même chose en demi-finales, où son faux départ (2-6) ne l'a pas affolée ni empêché de se débarrasser de l'Italienne Anna Cristino (15-11).
« C'est à son image, elle ne lâche jamais, décrit Yann Detienne, manager général du fleuret femmes. Ces derniers mois ont été compliqués, elle a été dans le dur pendant un moment, à se poser plein de questions, mais elle a eu cette force incroyable de ne pas renoncer. Depuis le retour des Jeux, on a beaucoup échangé. On a essayé de se concentrer sur nos problématiques, il y a eu des facteurs extérieurs pour expliquer l'échec mais aussi en interne. On a bossé sur comment élever le niveau technico-tactique, tout en étant très attentif à son état de santé mentale. Elle a fait une belle saison, avec un contenu très intéressant, mais dès qu'un petit truc ne va pas, ça peut prendre des proportions importantes. Dans cette période-là, on voit toujours ce qui ne va pas. Notre rôle en tant que staff a été de lui montrer ce qui allait bien. On a beaucoup discuté sur l'état d'esprit, ne pas se plaindre, c'est dur, oui, mais on continue. Et Pauline a eu cette force de dire "OK, on y va", sans jamais lâcher. Cette médaille va lui faire un grand bien. Chapeau. »
La double championne olympique et numéro 1 mondiale, l'Américaine Lee Kiefer, était un trop gros morceau dans une finale à sens unique (4-15), mais Ranvier « aurait signé » pour cette médaille d'argent, la deuxième après celle de Budapest en 2019. Et elle l'assure, les deux breloques ont la même couleur mais sont incomparables. « Celle-ci, c'est celle de la résilience. »
Jean-Philippe Patrice médaillé d'argent aux Mondiaux de Tbilissi
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On n'a pas pris Andrew Albicy dans un secteur en reconstruction aussi. S'il y a des choix faciles on les fera, sinon on prendra notre temps. On veut le meilleur résultat possible. On a une vague idée.» Publicité Ambitions : «Construire la meilleure équipe possible, on a un groupe et une équipe à bâtir, une hiérarchie aussi. Après deux ou trois semaines, on pourra fixer des objectifs plus précis. Les joueurs, le staff, le président, on vise la plus haute marche. D'autres équipes ont le même objectif. Beaucoup de secteurs repartent de zéro avec des absents majeurs, on a moins de marge mais ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas avoir une équipe très compétitive.» Gerschon Yabusele : «Comme chaque joueur un peu vétéran, il n'est pas le seul, j'attends qu'il accompagne bien le groupe, aussi Vincent Poirier, Isaia Cordinier, Mam Jaiteh… Ils doivent encadrer les joueurs sur et en dehors du terrain. 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C'est pour cela que j'ai hâte de voir tout le monde sur le terrain, on va les observer, les évaluer. J'ai parlé d'évaluation aussi dans ces entretiens, certains sont partis jeunes aux États-Unis et n'ont que peu jouer. Ils veulent prouver qu'ils ont le niveau international.» L'expérience ne s'achète pas mais se construit. Freddy Fauthoux L'absence de Mathias Lessort, présélectionné mais finalement forfait : «On a vu son impact aux JO et en Euroligue. On peut avoir l'un des meilleurs secteurs intérieurs au monde mais le vivier est énorme. Vincent Poirier et Mam Jaiteh au moins ont un cursus Euroligue qui fait envie à beaucoup de nations… Ça a été un crève-cœur pour Mathias, il voulait absolument faire partie de cette campagne. Mais sa cheville a dit non… Il va nous manquer, c'est sûr. C'est encore une marge qui se réduit sans lui. Mais je crois à la force du collectif et de l'équipe. Les joueurs qui sont là sont d'un excellent niveau. 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Il reste un mois avant le premier match officiel, beaucoup de travail à faire mais l'envie et la passion sont là». Comment profiter de l'héritage des JO : «L'identité de toutes les équipes de France, c'est être fort défensivement, on ne peut pas passer à côté. C'est très dur de travailler en si peu de temps sur l'expérience qui ne s'achète pas mais se construit. On va essayer de gagner du temps vite sur les matchs de préparation, montrer des images du passé. Mais se baser sur une défense forte et aussi sur ce que l'équipe a fait sur la deuxième partie des JO». Propos recueillis en conférence de presse

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