logo
Mort du streamer Jean Pormanove : pourquoi la réponse de la plateforme Kick est très critiquée

Mort du streamer Jean Pormanove : pourquoi la réponse de la plateforme Kick est très critiquée

FRANCE - C'est une réaction qui paraît bien tardive, deux jours après l'annonce de la mort du streamer « Jean Pormanove ». Alors que Raphaël Graven, de son vrai nom, est décédé en plein live alors qu'il subissait depuis des mois des contenus où il se faisait humilier ou violemment frapper, Kick, la plateforme australienne où étaient diffusés ses contenus, a finalement officiellement réagi ce mercredi 20 août.
« Nous sommes profondément attristés par la disparition de Jean Pormanove et adressons nos sincères condoléances à sa famille, à ses amis et à sa communauté. Tous les co-streamers ayant participé à cette diffusion en direct ont été bannis dans l'attente de l'enquête en cours », a écrit la plateforme dans un message publié sur X, ciblant vraisemblablement ses deux partenaires connus sous les pseudos de Naruto et Safine.
L'enquête sur ce drame qualifié d' « horreur absolue » par le gouvernement continue d'avancer ce mercredi, pour tenter de comprendre les circonstances ayant mené à la mort de Raphaël Graven. Son corps sera autopsié ce jeudi matin, a indiqué le procureur de Nice, faisant également de saisies de matériels et d'auditions. Kick a également affirmé « s'engager à collaborer pleinement avec les autorités dans le cadre de ce processus ».
« Nous examinons de toute urgence les circonstances et collaborons avec les parties prenantes concernées (...). Les règles de la communauté Kick visent à protéger les créateurs, et nous sommes déterminés à les faire respecter sur l'ensemble de notre plateforme », avait indiqué ce mardi à l'AFP un porte-parole de Kick.
Des messages louant le contenu proposé sur sa chaîne
Cette communication de Kick a fait réagir de très nombreux internautes en France. Sur X, beaucoup ont repartagé d'anciens messages publiés par le compte français de la plateforme dans laquelle celle-ci mettait en avant, célébrait ou incitait les partenaires de « Jean Pormanove » à aller encore plus loin dans leurs concepts humiliants ou violents.
Pour se justifier, la plateforme indique dans son message sur X avoir « mis fin à notre collaboration avec l'ancienne agence française de réseaux sociaux », et annoncé « entreprendre une révision complète de notre contenu en français ». Une première preuve de cela réside dans la suppression de la grande majorité des posts louant la chaîne de Jean Pormanove.
Des promesses en l'air ?
Mais même si la communication en France de Kick était sous-traitée à une « agence », comme Kick le laisse comprendre, il paraît extrêmement difficile d'imaginer qu'au sein de la plateforme, on ignorait ce qu'il se passait durant les lives de Jean Pormanove. Selon la plateforme StreamCharts, spécialisée dans l'analyse de données dans l'univers du streaming, sa chaine était tout simplement la plus suivie sur Kick en France la semaine précédent son décès, culminant à 8 500 spectateurs de moyenne et un pic à 22 253 spectateurs.
Sur cette semaine, en cumulant le nombre d'heures regardées sur la plateforme, la chaîne Jean Pormanove était même la septième la plus regardée dans le monde, avec plus d'un million d'heures de contenus consommés. Cela, notamment en raison du live « marathon » auquel il était en train de participer au moment du drame, avec douze jours consécutif de direct, soit 298 heures de live. Des chiffres qui ont forcément dû remonter jusqu'à la direction de la plateforme.
Sur la « révision complète » du contenu en France, enfin, difficile d'imaginer Kick changer radicalement de modèle. Déjà car la plateforme laisse tout autant libre-cours à des contenus très problématiques en anglais (jeux d'argent, pornographie, propos racistes ou antisémites). Mais également car l'argument phare de la plateforme est justement d'offrir une liberté totale à ses créateurs de contenu, sans modération ou presque, augmentant très largement le risque que des événéments tels que ceux de lundi puissent se produire.
Sans oublier que dans le cadre d'une première enquête en décembre 2024 à la suite d'un article de Mediapart dénonçant les traitements subis par Raphaël Graven, Naruto et Safine avaient été placés en garde à vue en début d'année 2025, avant de ressortir libres. Un signal qui aurait sûrement dû alerter bien davantage qu'il ne l'avait alors fait.
Orange background

Essayez nos fonctionnalités IA

Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :

Commentaires

Aucun commentaire pour le moment...

Articles connexes

Nathan Devers et Paul Melun, éditorialistes sur CNews débarquent sur… franceinfo
Nathan Devers et Paul Melun, éditorialistes sur CNews débarquent sur… franceinfo

Le HuffPost France

time7 minutes ago

  • Le HuffPost France

Nathan Devers et Paul Melun, éditorialistes sur CNews débarquent sur… franceinfo

MÉDIAS - L'annonce a de quoi faire lever un sourcil… voire deux. Présentés comme des écrivains et chroniqueurs, Nathan Devers et Paul Melun vont changer de chaîne pour cette rentrée médiatique puisque les deux hommes, éditorialistes sur l'antenne de CNews depuis quatre saisons vont rejoindre le service public. Comme le dévoile le binôme pas franchement connu du grand public dans les colonnes du Parisien ce mercredi 20 août, ils officieront ensemble sur franceinfo à partir du vendredi 29 août pour une émission baptisée Le pour et le contre. Ce nouveau rendez-vous sur le canal 16 de la TNT sera à l'antenne du vendredi au dimanche soir entre 22 heures et 23 heures. Et comme son nom l'indique, leur émission offrira un nouvel espace de débat sur la chaîne, où sera également présente Claire-Elisabeth Beaufort, journaliste et rédactrice en chef adjointe chez France Télévisions. Auprès du journal, Nathan Devers, philosophe de 27 ans proche de Bernard-Henri Lévy qui se réclame d'une gauche sociale et libertaire, explique que leur mission sera de « s ervir la belle et noble idée du débat public qui est le fondement d'une démocratie et de la société française ». Mais encore ? « On vit dans une époque passionnante et on veut la questionner dans une logique où différentes voix construisent un dialogue fécond », promettent les deux jeunes auteurs. Il faut dire que leur passé commun à la télévision n'a pas grand-chose à voir avec franceinfo : un passage de quatre ans dans L'heure des pros de Pascal Praud sur la chaîne d'information en continu de Vincent Bolloré qui ne plaide pas franchement en leur faveur. « On avait envie de penser les choses autrement » Malgré leur passé commun sur cette chaîne régulièrement accusée de véhiculer des idées d'extrême droite, ils promettent une émission sans clash, lors de laquelle ils aborderont dans un premier temps des thèmes en lien avec l'actualité de la semaine. Dans une seconde partie, les deux jeunes chroniqueurs recevront un ou plusieurs invités dans une séquence décrite comme « un carrefour où l'on décryptera l'actualité à travers le regard d'artistes, d'historiens, de philosophes, de diplomates ou d'écrivains… Ce ne sera pas une interview mais bien une conversation, un échange d'idées ». « Le débat n'est pas un combat », avancent-ils pour promouvoir Le pour et le contre, mais aussi pour se détacher de l'image des débats sur CNews. Et que les habitués du service public se rassurent, ils comptent aussi coller à l'ADN « plurithématique » de franceinfo. Ils louent d'ailleurs « une chaîne qui ne priorise pas une problématique par rapport aux autres », comme le remarque Nathan Devers. « Avec Nathan, nous avons beaucoup de désaccords. On va les assumer ici : le débat passe par des faits, des informations, pas par des opinions », abonde Paul Melun, 30 ans, qui se présente, lui, comme « souverainiste de gauche, gaulliste de gauche » ou encore « socialiste vintage » après un passage par le Parti socialiste. Il ajoute : « On peut sembler radicaux sur certaines positions mais nous cherchons avant tout la vérité, même si ça suppose d'évoluer, de réfléchir et de se questionner en direct ». Pas grand-chose à voir, donc, avec la manipulation des faits régulièrement à l'œuvre sur CNews − chaîne souvent épinglée par l'Arcom pour sa gestion de l'antenne − par le biais de propos climatosceptiques ou anti-LGBT. Après quatre saisons sur CNews et d'autres chaînes, on avait envie de penser les choses autrement », expliquent-ils au journal, bien conscient de se lancer dans un « projet » qui « n'a rien à voir ». Reste à savoir s'ils convaincront facilement les téléspectateurs du service public, pas vraiment habitués au ton CNews sur les antennes de franceinfo.

TÉLÉCHARGER L'APPLICATION

Commencez dès maintenant : Téléchargez l'application

Prêt à plonger dans un monde de contenu mondial aux saveurs locales? Téléchargez l'application Daily8 dès aujourd'hui sur votre app store préféré et commencez à explorer.
app-storeplay-store