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Droits de douane: les PME fustigent la position de l'UDC sur le chômage partiel

Droits de douane: les PME fustigent la position de l'UDC sur le chômage partiel

24 Heuresa day ago
Les milieux économiques réclament l'extension du chômage partiel à vingt-quatre mois pour faire face aux taxes américaines. Une mesure soutenue par presque tous les partis, sauf l'UDC. Publié aujourd'hui à 10h01
Fabio Regazzi, président de l'Union suisse des arts et métiers et conseiller aux États, ne partage pas la position de l'UDC concernant les mesures à adopter face aux droits de douane punitifs de Donald Trump.
CHRISTIAN BEUTLER/KEYSTONE
En bref:
Les milieux économiques s'agitent depuis quelques jours, réclamant massivement une prolongation du chômage partiel, qui passerait de dix-huit à vingt-quatre mois. Les entreprises pourraient ainsi mieux faire face aux droits de douane américains élevés sans licencier leurs employés. Le principe est simple. Le chômage partiel permet de préserver la main-d'œuvre qualifiée et de redémarrer plus rapidement après une crise. L'idée bénéficie du soutien de presque tous les partis politiques, de la gauche à la droite.
Paradoxalement, l'UDC s'y oppose, alors qu'elle se présente volontiers comme le parti de l'artisanat et de l'économie. Le parti a fait savoir cette semaine que prolonger le chômage partiel à deux ans ne serait pas opportun en période de pénurie de main-d'œuvre qualifiée.
Cette position irrite l'Union suisse des arts et métiers (USAM), où l'UDC jouit traditionnellement d'un fort ancrage. Le conseiller aux États (C/TI) et président de l'USAM Fabio Regazzi ne mâche pas ses mots. «Je ne comprends pas que l'UDC s'oppose à une prolongation du chômage partiel à vingt-quatre mois. De nombreux commerces en ont besoin.» Selon lui, la mesure constitue un outil essentiel pour aider les PME exportatrices à surmonter les mois difficiles qui suivront le choc douanier. Le patron de l'USAM a les dirigeants de l'UDC dans le collimateur
«L'UDC se présente comme le seul parti à défendre les entreprises. Pourtant, elle ne leur est pas toujours favorable.» Les têtes pensantes du parti sont dans le viseur du président de l'Union suisse des arts et métiers. «La direction de l' UDC est assez idéologique et oublie parfois la réalité des petites entreprises.»
Fabio Regazzi se fait toutefois l'avocat des membres de l'UDC au sein de ses propres rangs. Selon lui, «la plupart des entrepreneurs proches de l'UDC sont pragmatiques» au sein de l'organisation patronale. «Des pages et des pages d'offres d'emploi»
Le président de l'UDC, Marcel Dettling , se défend face aux reproches qui lui sont adressés. «L'UDC soutient totalement les entreprises.» Le désengagement du parti «à la prolongation du chômage partiel n'est pas un non idéologique», souligne-t-il. «Il n'est pas logique de maintenir artificiellement des emplois dans certains secteurs grâce aux indemnités de chômage partiel tandis que d'autres peinent à recruter.»
Le Schwytzois évoque les nombreux postes vacants. Selon lui, il existe des «pages et des pages d'offres d'emploi» qui restent sans réponse. «Il est absurde de maintenir des personnes au chômage partiel tout en faisant venir des spécialistes de l'étranger.» Cela ne fait qu'accélérer la croissance démographique vers une Suisse à 10 millions d'habitants , ce qui ne peut pas servir «notre intérêt». Il plaide pour une approche différente. «Au lieu de maintenir artificiellement des personnes au chômage partiel, nous devrions les employer là où il y a du travail.» Une pénurie de main-d'œuvre à combler
Selon le président de l'Union suisse des arts et métiers, l'argumentation de l'UDC ne correspond pas à la réalité. L'argument selon lequel il existe une pénurie de main-d'œuvre dans le pays et qu'il serait possible d'employer ces personnes ailleurs plutôt que de les mettre au chômage partiel demeure «purement théorique».
«Premièrement, de nombreuses entreprises feraient faillite si nous ne les aidions pas à surmonter la période des droits de douane exorbitants.» Deuxièmement, il n'est pas envisageable d'employer des spécialistes dans une branche qui n'est pas la leur.
Le président de l'UDC n'est pas de cet avis. Il reconnaît qu'«on ne peut pas embaucher du jour au lendemain un spécialiste dans n'importe quel autre métier». «Mais la pénurie ne touche pas seulement les enseignants, elle concerne de très nombreuses branches.»
Le chômage partiel avait joué un rôle important pendant la pandémie . À l'époque, l'UDC était favorable à son extension. Contrairement à la situation qui se dégrade aujourd'hui pour de nombreuses entreprises exportatrices, la plupart des secteurs étaient touchés à des degrés divers. L'UDC avait alors fait valoir que le chômage partiel était nécessaire pour éviter des licenciements massifs et permettre une reprise économique rapide après le confinement. Les représentants du parti avaient salué cette mesure, qui permettait notamment d'assurer des liquidités et de maintenir le personnel qualifié dans le pays. Durant la crise sanitaire, la pénurie de main-d'œuvre qualifiée ne semblait pas poser problème.
Traduit de l'allemand par Emmanuelle Stevan
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Pour une économiste, la prévoyance vieillesse doit cesser de pénaliser les jeunes
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24 Heures

time18 minutes ago

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Pour une économiste, la prévoyance vieillesse doit cesser de pénaliser les jeunes

L'économiste Monika Bütler s'alarme des récentes décisions qui font payer les jeunes pour améliorer le confort des aînés. Elle plaide pour un âge de la retraite plus élevé et une meilleure valorisation des métiers techniques. Publié aujourd'hui à 10h40 «Nous avons le devoir d'offrir aux générations futures de bonnes conditions pour qu'elles puissent s'épanouir», estime l'économiste Monika Bütler. Urs Jaudas En Allemagne, une proposition provocante a déclenché un débat sur l'équité intergénérationnelle. Baptisée «boomer soli», elle émane de l'Institut allemand de recherche économique. L'idée est de faire contribuer les retraités aisés à la stabilisation du système de retraite par le biais d'une taxe spéciale sur l'ensemble des revenus de la vieillesse, plutôt que de faire porter le fardeau aux jeunes générations. Qu'en est-il de l'équité intergénérationnelle en Suisse? Les jeunes sont-ils désavantagés par rapport aux «boomers» ( ndlr: personnes nées entre 1946 et 1964 )? Ou est-ce l'inverse? Nous avons posé la question à Monika Bütler. Née en 1961, cette économiste fait partie de la génération du baby-boom et compte parmi les plus influentes de Suisse. Professeure honoraire à l'Université de Saint-Gall (HSG) , elle siège également au conseil d'administration de plusieurs entreprises. Madame Bütler, l'Allemagne discute d'un «boomer soli». Est-ce qu'il manque en Suisse un débat sur l'équité entre les générations? C'est certain. Au plus tard depuis l'acceptation de la 13e rente AVS et la controverse sur son financement. Il n'est absolument pas équitable que les jeunes doivent financer les prestations supplémentaires des aînés, surtout par le biais de déductions salariales. La Suisse s'oriente vers une répartition injuste en faveur des générations plus âgées. Et pas seulement avec la 13e rente AVS. Où voyez-vous d'autres injustices? Une initiative populaire du Centre propose d'augmenter les rentes AVS des couples mariés. Les personnes âgées en tireraient profit, en particulier les plus aisées. Une fois de plus, la facture incomberait aux jeunes générations. L'initiative du Centre dénonce le fait que les couples mariés touchent au maximum une fois et demie la rente AVS maximale, tandis que les concubins peuvent percevoir chacun une rente maximale complète. N'est-ce pas injuste? Aucun système n'est parfait. En matière d'AVS, les couples mariés bénéficient également d'avantages par rapport aux concubins, notamment avec la rente de veuve et le partage du revenu. Globalement, les couples mariés s'en sortent mieux que les concubins. Monika Bütler: «Aucun système n'est parfait.» Urs Jaudas Au-delà de la 13e rente AVS et de la revendication de rentes de couples mariés plus élevées, la suppression de la valeur locative , soumise au vote en septembre, pourrait aussi avantager les personnes âgées. Ces dernières sont bien plus souvent propriétaires de leur logement que les jeunes. De plus, elles ont généralement déjà remboursé une grande partie de leurs hypothèques. Ici, la situation est un peu plus complexe, avec des disparités entre ville et campagne. Mais les retraités tirent également parti de cette situation. Tous ces plans pèsent sur les plus jeunes et favorisent les plus âgés. Oui. Je trouve cela très problématique, bien que je sois moi-même une boomeuse . Il est évident que les personnes âgées les plus démunies doivent bénéficier d'une protection financière. Grâce aux prestations complémentaires, cela fonctionne très bien en Suisse. Mais la redistribution prend une direction complètement erronée si les jeunes doivent payer encore davantage pour les retraités les mieux lotis. Quel est le problème le plus important en Suisse: la pauvreté des personnes âgées ou celle des jeunes familles? Sans aucun doute, la pauvreté des jeunes familles, en particulier les familles monoparentales. Mais la situation est plus nuancée que cela: dans de nombreux cas, la pauvreté des plus jeunes est temporaire. Faut-il aussi des prestations complémentaires pour les familles? Non, car elles réduisent l'incitation au travail et, par conséquent, la capacité à subvenir à ses besoins à long terme. Pour les mères notamment, travailler ne présenterait plus d'intérêt financier. De nombreux jeunes se plaignent de ne plus pouvoir réaliser leur rêve de devenir propriétaires, contrairement aux baby-boomers dont les maisons ont entre-temps pris énormément de valeur. Ont-ils raison de se plaindre? Il y a 50 ans, la plupart des jeunes familles ne pouvaient déjà pas se permettre de devenir propriétaires. Le taux de propriétaires était alors nettement plus bas qu'aujourd'hui. De leur côté, les plus âgés soulignent avoir travaillé dur à l'époque pour s'enrichir. Selon eux, les jeunes d'aujourd'hui sont trop confortables, préférant voyager et travailler à temps partiel. Mais est-ce vraiment le cas? C'est trop polémique pour moi. Ce qui a changé, c'est que les 20-30 ans – âge auquel on épargnait traditionnellement – sont souvent encore en formation. Comparée aux pays anglo-saxons, la formation dure très longtemps chez nous. Parallèlement à cela, nous ne sommes pas prêts à travailler plus longtemps. Cela raccourcit la période où nous cotisons pour la retraite. Faut-il repousser l'âge de la retraite? Oui. Nos formations durent de plus en plus longtemps et notre espérance de vie augmente . Tant que l'âge de la retraite ne bouge pas, moins d'actifs devront financer toujours plus de retraités. À votre avis, quel devrait être l'âge de la retraite? Les Pays-Bas, le Danemark et la Suède s'orientent depuis longtemps vers un âge de la retraite de 70 ans et plus. Si une telle réforme devait être mise en place, il faudrait évidemment prévoir des aménagements pour ceux qui ont commencé à travailler jeunes et pour ceux qui exercent des métiers physiquement pénibles. Faut-il cesser de comptabiliser les années d'études universitaires comme années de cotisation AVS? Je continue de trouver cette proposition pertinente, même si elle ne me vaut pas que des sympathies. Il ne s'agit pas d'une punition, mais d'une compensation pour le fait que ceux bénéficiant d'une formation financée par l'État cotisent moins longtemps, alors qu'ils vivent en moyenne plus longtemps que les personnes sans formation universitaire. La Suisse pourrait manquer de 400'000 travailleurs et travailleuses d'ici à 10 ans, selon la Banque nationale suisse. En cause: le départ à la retraite de la génération des baby-boomers. Y voyez-vous un problème? Je reste prudente face à ce type de prévisions. Il ne s'agit pas simplement d'une pénurie de 400'000 personnes dans les années à venir. Certaines estimations annoncent même la suppression de nombreux emplois avec l'essor de l'intelligence artificielle. Ce qui est certain, c'est que plusieurs secteurs manquent cruellement de personnel: l'artisanat, les métiers techniques ou encore les soins. Déjà aujourd'hui, 50% des ingénieurs viennent de l'étranger. D'autres domaines disposent en revanche d'une main-d'œuvre suffisante. Le départ à la retraite des baby-boomers va encore creuser ce déséquilibre. Il faudrait donc miser sur les qualifications recherchées par le marché du travail. Comment? En tant qu'économiste, la première chose qui me frappe, c'est notre système salarial: aujourd'hui, le salaire dépend étroitement de la durée de formation. En Australie, à l'inverse, les techniciens et les artisans gagnent souvent le double des professeurs. Si la demande est si forte, pourquoi les salaires dans l'artisanat et les métiers techniques ne dépassent-ils pas ceux des diplômés universitaires en Suisse? Parce que la structure des salaires ne dépend pas uniquement de l'offre et de la demande. En Suisse, 40% des emplois relèvent du secteur public ou semi-public. D'autres règles s'y appliquent, que les entreprises privées ne peuvent ignorer si elles veulent rester compétitives sur le marché du travail. L'État porte donc une part de responsabilité dans cette structure salariale déséquilibrée. Je comprends les parents qui disent à leurs enfants: «Fais des études, tu gagneras plus.» La Suisse a-t-elle besoin d'un «boomer soli», comme il en est question en Allemagne? Non. Contrairement à l'Allemagne, la Suisse pratique déjà une forte redistribution entre riches et pauvres dans l'AVS. Plus de 80% des assurés touchent davantage qu'ils n'ont jamais cotisé. Ils bénéficient du fait que même les plus hauts revenus cotisent sur l'intégralité de leur salaire, alors que la rente est ensuite plafonnée. Aucun autre pays ne redistribue autant dans le 1ᵉʳ pilier. Par ailleurs, la Suisse dispose d'un 2e pilier qui redistribue moins des jeunes vers les aînés. Les boomers doivent-ils quelque chose aux générations suivantes? Nous avons le devoir de leur offrir de bonnes conditions pour qu'ils puissent s'épanouir: un budget national peu endetté et des assurances sociales solidement financées. Il va de soi que nous devrions également mieux préserver l'environnement et le climat. Traduit de l'allemand par Olivia Beuchat Prévoyance vieillesse en Suisse Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Andreas Tobler est journaliste. Il a étudié à Berne et à Berlin. En 2021, il a été élu journaliste culturel suisse de l'année. Plus d'infos @tobler_andreas Iwan Städler est journaliste à la rubrique nationale à Zurich. Il a été membre de la rédaction en chef de Tamedia entre 2018 et février 2023. Il est lauréat du prix zurichois du journalisme. Plus d'infos @Iwan_Staedler Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

D'espoir du FC Sion à homme de main présumé des trafiquants de drogue
D'espoir du FC Sion à homme de main présumé des trafiquants de drogue

24 Heures

time3 hours ago

  • 24 Heures

D'espoir du FC Sion à homme de main présumé des trafiquants de drogue

Dans le sillage du démantèlement du réseau basé à Sierre, un jeune footballeur valaisan devra comparaître. Il lui est reproché d'avoir joué les gros bras d'un système basé sur la violence. Publié aujourd'hui à 07h25 Le trafic de drogue, réputé très violent, était organisé depuis la cité Aldrin, à Sierre. Chantal Dervey En bref: C'est une affaire hors du commun. Par les quantités de drogue écoulées - au moins 540 kilos de cannabis et plus de 2 kilos de cocaïne - mais aussi par la férocité du trafic. «C'est la première fois, en Valais, que des dealers ont recours à un tel degré de violence. Ils ont fait régner une véritable terreur», soulignait le procureur Olivier Elsig, lundi 4 août, lors du procès de l'une des deux têtes du réseau. Ce Tunisien de 22 ans a été condamné à 4 ans de prison et à une expulsion du territoire. Il a fait appel de la décision. Au total, une trentaine de prévenus vont comparaître devant la justice. Parmi eux, Nolan*, présumé innocent à ce stade. À 24 ans, il est soupçonné d'être les muscles d'un réseau qui, au besoin, intimide et tabasse. En parallèle, il frisait pourtant le rêve d'une carrière de footballeur professionnel. 800 euros le passage à tabac Si le jeune homme n'est pas le cerveau des opérations, il incarne la violence qui en découle. C'est ce que laisse entrevoir l'acte d'accusation du chef du réseau, où Nolan apparaît près d'une dizaine de fois. Surnommé «le récupérateur de caution» – notamment en cas de dettes de drogue – il affichait ses tarifs sur les réseaux sociaux. Selon Olivier Elsig, «le coup de pression coûte 300 euros, le passage à tabac 800 euros et, pour 1000 euros, il peut amener une personne dans une cave.» Lundi dernier, lors de son procès à Sierre, le patron des trafiquants a admis avoir recouru aux services de l'homme de main. Selon ses mots, il a «envoyé» Nolan auprès d'un débiteur, mais sans usage de la force, promet-il. C'était en novembre 2022. Quelques mois plus tôt, en mai, Nolan exécute un mandat pour un dealer lyonnais, affirme le Parquet. L'objectif? Récupérer une dette de drogue de 5000 euros. La scène, filmée et versée au dossier, est d'une rare violence. Selon le Ministère public, Nolan fait chuter le débiteur au sol et le «frappe violemment», notamment au visage, «avec une chaîne en métal ou une ceinture». Armé d'un couteau pointé vers le visage de la victime, il hurle: «Je te défonce la gorge, je te défonce la gorge, tu entends.» S'ensuit, toujours selon le Parquet, «un coup de pied au visage» alors que l'homme gît toujours au sol. Il lui est désormais réclamé 10'000 euros, le double de sa dette, pour lui «carotter» de l'argent, selon les déclarations de Nolan aux enquêteurs. L'opération est vaine, la victime ne déboursera pas un centime. Après cet épisode, elle a souffert d'une «lèvre gonflée, de boursouflures sur le visage, d'hématomes sur le corps et de douleurs durant plusieurs jours». Le procureur Elsig est formel: «Cette vidéo vaut tous les réquisitoires.» «Un gars bienveillant» Aux yeux de la justice et des enquêteurs, Nolan* est un exécutant violent et sans scrupule. Pourtant, les personnes qui l'ont côtoyé parlent d'un «homme bienveillant et positif». L'écart est abyssal. Pour les uns, c'était un récupérateur de caution, pour les autres, un footballeur en devenir. En mai 2022, là où le Parquet le place au cœur du passage à tabac mandaté par le malfrat lyonnais, le jeune homme évolue également sur les terrains avec la deuxième garnison du FC Sion. Au moment des faits reprochés, il est même contingenté avec la première équipe – sans avoir encore glané des minutes de jeu. «C'est un bon joueur, très rugueux, mais vraiment gentil», se souvient l'un de ses anciens coéquipiers. Dans le giron du club, les démêlés judiciaires de Nolan* nourrissent les rumeurs autant qu'ils créent la stupéfaction. Parmi les personnes qui gravitaient de près ou de loin autour du jeune homme, «personne ne s'imaginait un tel scénario. On parle d'un gars bien éduqué, protestant, qui va régulièrement au culte», ajoute-t-il. Dans l'encadrement du FC Sion, on regrette la trajectoire empruntée par le joueur. «C'est un choc. Il était aux portes de la première équipe. Il n'était pas encore au niveau, mais il est passé à côté d'une carrière», relève une source. Dans son entourage sportif, on évoque une probable «naïveté dans ses actes». Autrement dit, «il n'a pas pris la mesure de ce qu'il faisait». Du stade à la prison Apprécié au sein du club – c'est un jeune issu de la formation – Nolan aurait peu à peu dérapé. «Sur la fin, il était moins précis dans son professionnalisme», résume un cadre. Nous sommes en 2024. «Son comportement a changé, il est devenu plus louche et a commis des vols au sein du vestiaire.» Le joueur est alors sanctionné à l'interne et quitte le FC Sion. En parallèle, les enquêteurs bouclent l'affaire. Un mois plus tard, en avril, il est arrêté par la police et placé en détention préventive. Il passera trois mois derrière les barreaux, à une exception près: le Ministère public lui accorde une visite auprès de son père, mourant. Nolan* décidera toutefois de ne pas assister aux funérailles, où il était prévu que des policiers en civil l'encadrent. L'équipe espoir du FC Sion et le staff ont, eux, fait le déplacement. «On ignorait qu'il était en prison», lâche un ancien coéquipier. Aujourd'hui, Nolan* est un homme libre et bénéficie de la présomption d'innocence. Dans l'attente de son procès – qui devrait intervenir prochainement – il a repris le football dans un club de première ligue, soit l'échelon le plus élevé du football amateur. Un bon signal, selon une source du FC Sion. «Ce n'est pas le seul joueur de Suisse à avoir plongé. Cette trajectoire est malheureusement connue, en particulier pour les gars des milieux défavorisés. S'ils n'ont plus le football, ils n'ont plus de filet. On ne peut qu'espérer que cette nouvelle aventure lui offre un cadre.» Contacté, l'avocat de Nolan n'a pas retourné nos sollicitations. *Prénom fictif. Identité connue de la rédaction. En savoir plus sur le trafic de drogue à Sierre et ses méthodes? Newsletter «La semaine valaisanne» Découvrez l'essentiel de l'actualité du canton du Valais, chaque vendredi dans votre boîte mail. Autres newsletters Dimitri Mathey est journaliste à la rubrique Suisse depuis 2025. Correspondant en Valais, il décrypte les enjeux cantonaux pour la Romandie. Auparavant, il était responsable politique pour «Le Nouvelliste». Plus d'infos @DimitriMathey Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

L'incendie qui a ravagé l'Aude en France est «maîtrisé»
L'incendie qui a ravagé l'Aude en France est «maîtrisé»

24 Heures

time16 hours ago

  • 24 Heures

L'incendie qui a ravagé l'Aude en France est «maîtrisé»

Les pompiers ont réussi à contenir les flammes qui ont dévoré près de 17'000 hectares. Pour éviter toute reprise de ce sinistre d'une ampleur historique, les soldats du feu restent mobilisés. Publié aujourd'hui à 18h51 Mis à jour il y a 4 minutes Même si le feu est désormais maîtrisé, les pompiers sont toujours mobilisés afin d'éviter une quelconque reprise. IMAGO/Anadolu Agency Le gigantesque incendie survenu mardi dans les Corbières a été «maîtrisé» dimanche par les 1300 pompiers toujours mobilisés pour éviter des réactivations, comme il y en a eu dans la journée, marquée par des températures caniculaires . À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. « Le feu est désormais maîtrisé. Ce qui suppose tout de même le maintien de la mobilisation. La mobilisation doit être totale, il s'agit de tenir et ne pas faiblir», a déclaré Amélie Trioux, directrice de cabinet du préfet de l'Aude, lors d'un point presse à Lézignan-Corbières. Sur l'incendie dans l'Aude Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters AFP Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

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