
Guide sur les mammifères marins du Québec
« Près de 20 ans ont passé et la recherche sur nos mammifères marins a révélé de nouvelles informations sur ces fascinantes espèces », indiquent les auteurs, Pierre Richard et Jacques Prescott, dans la nouvelle version.
En entrevue, Jacques Prescott rappelle qu'il y a 20 ans, il fallait essentiellement observer les baleines à la surface de l'eau. « On était éblouis par une queue qui dépassait de l'eau et par le rythme de respiration des baleines, se remémore M. Prescott. Alors que 20 ans plus tard, on pose des émetteurs sur des baleines, on peut alors suivre tous leurs cycles biologiques, leurs déplacements, leur alimentation. »
Les technologies d'observation sous-marine ont également évolué. « On avait très peu de photos sous-marines quand on a fait notre première édition, il y a 20 ans. Alors qu'aujourd'hui, la miniaturisation des appareils permet de mieux travailler sous l'eau. Ça nous permet d'avoir des images et de documenter des comportements qu'on ne voyait pas. »
Il donne l'exemple d'une baleine franche australe qu'on a vue se frotter l'épiderme sur le fond marin, comme si l'animal se grattait pour essayer d'enlever les parasites qui se trouvaient sur sa peau.
Quand on regarde des documentaires animaliers, on a maintenant des images exceptionnelles des animaux.
Jacques Prescott, coauteur du guide des Mammifères marins du Québec et de l'est du Canada
Le développement des excursions d'observation des baleines a également un impact sur les connaissances parce que les spécialistes ne peuvent pas couvrir tout le territoire. « On a maintenant des paires d'yeux supplémentaires pour documenter la présence des animaux, surtout dans nos régions, le golfe du Saint-Laurent et toute la péninsule gaspésienne. Ça nous donne beaucoup d'information sur la présence des espèces et les interactions entre les différents animaux. »
PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE
La longueur d'un rorqual commun peut atteindre 20 mètres.
C'est ainsi qu'on a observé davantage d'épaulards dans le golfe du Saint-Laurent. Ainsi qu'un narval qui vient de temps en temps se promener chez nous. « On trouve ça assez étonnant, mais probablement qu'il est attiré par les bélugas parce que le narval et le béluga sont des espèces de la même famille taxonomique. Ça se pourrait qu'un animal un peu perdu se trouve attiré par des congénères parce qu'il cherche à se faire des amis ou à vivre en société. »
Il existe une sorte de réseau des amis des baleines qui permet notamment de détecter les échouages. « Lorsqu'une baleine s'échoue et qu'on peut rapidement retrouver son cadavre, on peut déterminer la cause de sa mort et recueillir plein d'informations sur la physiologie de ces animaux. »
Jacques Prescott salue notamment le travail du GREMM, le Groupe de recherche et d'éducation sur les mammifères marins, qui incite les gens à observer les baleines, à compiler des informations intéressantes et, bien sûr, à respecter leur présence.
Parce qu'il est important de respecter des règles lorsqu'on observe les mammifères marins pour ne pas les déranger. Pêches et Océans Canada a notamment émis des directives très précises à ce sujet. « On y fait écho dans notre guide pour expliquer, par exemple, qu'on ne doit pas s'approcher trop près des animaux, on doit couper les moteurs ou rester immobile lorsque les animaux s'approchent parce qu'ils peuvent avoir des mouvements imprévisibles. »
PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE
Attention, il ne faut pas trop s'approcher des bélugas. Même s'ils sont parfois curieux.
Jacques Prescott estime que les entreprises qui organisent des croisières d'observation suivent généralement les règles. « Elles n'ont pas le choix parce qu'il y a une compétition entre les entreprises. Si l'une ne respecte pas le règlement, l'autre va la dénoncer. On pourrait dire qu'il y a une autosurveillance. C'est bon pour les baleines et c'est bon pour les affaires, parce qu'une entreprise respectueuse, une entreprise éthique, c'est toujours préférable. »
PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE
On peut parfois identifier un individu grâce aux marques sur sa queue.
Il n'est pas nécessaire de prendre la mer pour observer les baleines. Le guide des Mammifères marins du Québec et de l'est du Canada fournit une liste des lieux d'observation à partir de la terre ferme, ainsi que des fiches pour bien identifier et comprendre les différentes espèces de baleines. Il fournit également un exemple de fiche d'observation pour donner une idée de ce qu'on peut prendre en note lorsqu'on observe un mammifère marin : la description de l'espèce, le nombre d'individus, la date, l'heure, le lieu d'observation, l'habitat, l'état de la mer, les conditions météo, le comportement observé.
On peut envoyer ses observations à Baleines en direct, une initiative du GREMM.
Envoyez vos observations
« On peut ainsi partager nos informations sur le réseau des observateurs de baleines, indique Jacques Prescott. L'observateur qui prend la peine de se déplacer pour voir des baleines et prendre des notes, il ne le fait pas seulement pour lui, mais pour l'ensemble de la communauté. »
Consultez le site du GREMM
Mammifères marins du Québec et de l'est du Canada
Pierre Richard et Jacques Prescott
Éditions Michel Quintin
252 pages
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Québec veut s'attaquer au problème des maladies chroniques
La ministre responsable des Aînés Sonia Bélanger et le ministre de la Santé Christian Dubé Québec se fixe pour objectif de réduire de 10 % l'impact des maladies chroniques sur le système de santé d'ici 2035. Il veut aussi diminuer de 10 % l'écart de mortalité prématurée lié aux inégalités socioéconomiques. Voilà deux cibles au cœur de sa nouvelle stratégie de prévention en santé, a appris La Presse. Le ministre de la Santé Christian Dubé présentera ce jeudi les grandes orientations de cette stratégie, en compagnie de la ministre responsable des Aînés Sonia Bélanger, du ministre responsable des services sociaux Lionel Carmant et de la ministre responsable du Sport, du Loisir et du Plein air, Isabelle Charest. Le directeur national de santé publique, le Dr Luc Boileau, sera aussi présent. Selon nos informations, le gouvernement veut s'attaquer en priorité aux maladies chroniques, comme le diabète et les maladies cardiovasculaires, qui représentent un grand fardeau pour le réseau de santé. Au Québec, un adulte sur quatre est atteint de deux maladies chroniques ou plus, selon l'Institut national de santé publique (INSPQ). Plus de la moitié des 65 ans et plus sont atteints de multimorbidité. Le gouvernement souhaite prévenir ces maladies afin de diminuer la pression sur le réseau public et les coûts qui y sont associés. Il espère ainsi améliorer l'accès aux soins de santé. Selon nos informations, « quelques » mesures concrètes seront présentées jeudi. Le plan d'action détaillé, lui, sera rendu public dans quelques mois. La Santé publique travaille aussi à définir un indicateur permettant de mesurer le fardeau que font peser les maladies chroniques sur le système de santé. Les progrès, ou l'absence de progrès, pourront ensuite être évalués. Une stratégie attendue De nombreux organismes militent depuis longtemps pour une nouvelle stratégie de prévention en santé. La Santé publique a tenu au printemps des consultations auprès d'organisations, de chercheurs et de citoyens préoccupés par cet enjeu. Des centaines de mémoires ont été reçus. Un forum a aussi eu lieu le 9 mai. La Fondation des maladies du cœur et de l'AVC (accident vasculaire cérébral) a pris part à ces consultations. Les attentes à l'égard de cette nouvelle politique sont « grandes », selon son conseiller principal aux affaires gouvernementales et défense des intérêts, Marc-André Parenteau. On est contents de voir qu'il y a un intérêt sur la prévention. Le développement de la stratégie nationale de prévention, c'est un excellent pas. Marc-André Parenteau, conseiller principal aux affaires gouvernementales et défense des intérêts de la Fondation des maladies du cœur et de l'AVC Reste à voir, dit-il, quelles seront les mesures du gouvernement. Son organisme milite pour une hausse de la taxe sur le tabac ainsi que pour l'instauration d'une taxe sur les boissons sucrées. « Quatre-vingts pour cent des maladies du cœur et des AVC précoces peuvent être évitées grâce à des comportements sains, rappelle Marc-André Parenteau. Mettre de l'avant la prévention, c'est à notre avis crucial pour avoir un impact sur la santé de la population et ultimement le système de santé. » Une grande coalition, dont font partie Sports Québec, le Grand défi Pierre Lavoie et la FADOQ, ont fait une sortie publique l'automne dernier afin de réclamer des investissements en prévention. Selon eux, l'activité physique doit être au cœur de stratégie de Québec. Lisez notre article « Prévention et activité physique : le statu quo est inacceptable »


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Santé Québec lancera une campagne d'immunisation
Grâce au nirsévimab, moins d'enfants ont été hospitalisés pour le VRS lors de la dernière saison virale, selon l'INSPQ. Santé Québec lancera sa campagne d'immunisation contre le virus respiratoire syncytial (VRS) le 30 septembre. Elle vise à administrer à titre préventif un anticorps monoclonal, le nirsévimab, à 90 % des bébés qui auront 6 mois et moins pendant la saison virale. Un objectif ambitieux, fixé à la suite du succès de l'an dernier. Plus de 56 000 doses de nirsévimab ont été administrées lors de la première campagne d'immunisation l'année dernière, soit pratiquement deux fois plus que prévu, selon Santé Québec. « C'est près de 75 % des bébés nés pendant la circulation du virus qui l'ont reçu », dit Martine Leblanc-Constant, directrice des opérations de santé publique à la société d'État. Le VRS est un virus très commun et très contagieux, qui se manifeste généralement comme un rhume chez les enfants d'âge préscolaire et scolaire ainsi que chez les adultes. Mais il peut avoir de graves conséquences chez les bébés de moins de 1 an. « C'est la cause numéro un d'hospitalisation durant la première année de vie », dit le Dr Jesse Papenburg, infectiologue pédiatrique et microbiologiste médical de l'Hôpital de Montréal pour enfants. Le médecin explique que le VRS parvient plus facilement à atteindre les poumons des bébés puisqu'ils n'ont aucune immunité contre celui-ci. Le virus peut alors provoquer une bronchiolite (infection des bronchioles, soit les ramifications terminales des bronches) ou une pneumonie et entraîner une hospitalisation. Moins d'hospitalisations Grâce au nirsévimab, moins d'enfants ont été hospitalisés pour le VRS lors de la dernière saison virale, selon des résultats préliminaires de l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ). « Un bébé qui avait reçu le nirsévimab avait 85 % moins de chances d'une visite aux urgences, d'une hospitalisation ou d'une admission aux soins intensifs due au VRS qu'un bébé qui n'avait pas reçu le traitement de prévention », indique le Dr Papenburg, coauteur de l'étude que mène actuellement l'INSPQ. Plus de 1000 hospitalisations et plus de 100 admissions aux soins intensifs auraient été évitées, selon une modélisation basée sur les données de la saison 2023-2024 (sans programme d'immunisation), rapporte le Dr Papenburg. Au CHU de Québec – Université Laval, l'effet du nirsévimab a été manifeste, selon le Dr Marc-André Dugas, chef du département de pédiatrie au Centre mère-enfant Soleil. « On n'a jamais eu un hiver aussi tranquille », dit le pédiatre, qui travaille aux soins intensifs. Une bonne nouvelle pour les bébés et leur famille ainsi que pour le système de santé, souligne-t-il. « On était capables de faire nos [opérations non urgentes]. » Les bébés atteints de VRS occupaient moins de lits aux soins intensifs, ce qui laissait de la place pour les patients devant être hospitalisés dans cette unité à la suite d'une opération non urgente. Offert dès le 30 septembre Selon Santé Québec, l'immunisation contre le VRS sera offerte à partir du 30 septembre dans les hôpitaux, les CLSC ou les points de service locaux. Les parents des bébés pourront aussi prendre rendez-vous sur Clic Santé à partir du 21 septembre. Le Dr Papenburg encourage les parents à faire immuniser leur enfant. Il indique que le traitement préventif, « extrêmement sécuritaire », n'a qu'un seul effet secondaire : une douleur ou une réaction au site d'injection chez « moins de 2 % » des patients. Santé Québec n'est pas en mesure, à l'heure actuelle, d'indiquer les critères exacts d'admissibilité à l'immunisation gratuite contre le VRS. « Nous attendons actuellement une mise à jour de l'INSPQ concernant le Protocole d'immunisation du Québec, indique-t-on. Nous devrions avoir plus d'informations à la mi-septembre. » L'an dernier, les nourrissons de moins de 6 mois et certains bébés présentant des risques accrus de complications y avaient eu droit.