
« Le jury m'a demandé combien de points il me manquait » : le récit de Théo, du stress au bac au rattrapage
Pour les élèves qui obtiendraient entre 8 et 9,99 de moyenne générale au bac, pas de diplôme tout de suite, mais une dernière chance : les oraux de rattrapage, aussi appelés « épreuves du second groupe ». Ils se dérouleront du 7 au 9 juillet 2025, dans l'établissement où vous avez passé les épreuves écrites. Pour rappel, en 2024, le taux de réussite au bac était de 85,5 % avant les oraux de rattrapage, mais le score a grimpé à 91,4 % une fois ceux-ci passés, soulignant l'importance de cette seconde chance. Voici comment s'y préparer efficacement, avec le témoignage et les conseils de Théo, ancien lycéen passé par là en 2022.
Comment se passe le rattrapage du bac ?
Le rattrapage concerne uniquement les élèves qui ont obtenu entre 8 et 9,99 de moyenne à l'issue des épreuves terminales. Le bac étant calculé sur 2 000 points (20/20), vous devez avoir 1 000 points (10/20) pour l'obtenir. Les admis aux rattrapages ont donc un nombre de points compris entre 800 (8/20) et 999 (9,99/20). Le nombre de points dont vous disposez à l'issue des premiers résultats sera, de toute façon, affiché sur votre relevé de notes.
Les épreuves de rattrapage se présentent comme suit : il s'agit de deux oraux à passer, dans deux matières choisies par l'élève parmi celles évaluées à l'écrit (philosophie, spécialités suivies en terminale, épreuves anticipées de français). Une fois sur place, l'oral se déroule en deux temps. D'abord, vous disposez de 20 minutes de préparation sur le thème qui vous a été imposé par votre jury. Vous aurez ensuite 10 minutes pour faire votre présentation puis 10 minutes de discussions et d'échanges avec le jury.
Choisir ses matières en fonction de ses facilités et des coefficients
Philosophie, spécialités de terminale et français : seules ces disciplines peuvent être repassées à l'oral. Et faire le bon choix peut faire toute la différence. Beaucoup de candidats hésitent entre plusieurs critères, comme la valeur du coefficient, la difficulté de la matière et leur marge de progression. « Quand j'ai vu 9,14 sur mon relevé de notes, j'ai eu un gros coup de stress, j'étais dégoûté », avoue Théo, aujourd'hui étudiant en BUT Techniques de Commercialisation en Île-de-France. « J'avais sous-performé à l'écrit mais je savais que je pouvais faire mieux à l'oral », raconte-t-il.
« J'ai d'abord regardé les épreuves que j'avais le plus ratées, mais aussi les matières avec les plus gros coefficients. Par exemple, en philo , j'avais eu 6 et c'était coefficient 8 donc je me suis dit que si je réussissais bien à l'oral, je pouvais récupérer beaucoup de points. En SES [NDLR : sciences économiques et sociales], j'avais eu 7 coefficient 16, donc ça valait encore plus le coup parce que j'avais eu des notes plutôt bonnes toute l'année. À l'inverse, en maths , j'avais eu 9 mais je savais que j'aurais jamais fait mieux à l'oral donc j'ai laissé tomber », explique Théo.
Réviser rapidement et en se préparant au format de l'oral
Une fois les deux matières choisies, le compte à rebours est lancé. Entre la publication des résultats et le jour de l'oral, les candidats auront cette année deux à quatre jours pour se préparer. Ce n'est pas le moment de ficher une année entière de cours : il faut aller à l'essentiel, se concentrer sur les grandes notions du programme, revoir ses points faibles et, surtout, s'entraîner à l'oral.
Théo s'est organisé efficacement : « J'ai surtout beaucoup lu les bonnes copies de mes camarades pendant l'année, ça permet de comprendre ce qui est attendu. Je demandais aussi à un ami de me donner un thème du programme et j'essayais d'argumenter dessus à l'oral sans trop de préparation : ça permet à la fois de réviser et de s'entraîner à l'oral donc c'est pas mal. Sur la fin, surtout le soir, quand j'en avais un peu marre, je regardais des vidéos [sur des chaînes de philo et de SES] sur YouTube, comme ça, je n'avais pas trop l'impression de travailler ».
Le jour de l'oral, garder son calme et montrer sa motivation
Le jour de l'oral de rattrapage, le stress est inévitable, mais il ne faut surtout pas le laisser prendre le dessus. « J'étais vraiment stressé, mais j'ai essayé de me rappeler que c'était une seconde chance. Je n'avais vraiment pas envie de redoubler donc il fallait tout donner », raconte Théo, aujourd'hui avec un sourire en coin. Au cours de la présentation orale, c'est le moment de montrer sa capacité à s'exprimer clairement, à argumenter et à répondre aux questions du jury. « Pendant l'oral, j'essayais de rester naturel, sans réciter un texte par cœur. Je pense que le jury préfère voir que tu comprends ce que tu dis, même si ce n'est pas parfait », explique Théo. Après la présentation, s'ouvre une phase d'échange avec le jury, qui peut poser des questions, demander des précisions ou même interroger le candidat sur sa situation générale. Théo raconte : « Le jury m'a demandé combien de points il me manquait. Personnellement, j'ai répondu honnêtement, même si je sais que des amis à moi ont un peu baissé leurs notes pour ne pas prendre trop de risques pour leur deuxième matière ».
Selon l'adolescent, la clé est de montrer sa motivation au jury : « Les profs sont là pour évaluer ta progression, pas pour te piéger. Si tu arrives avec la volonté de faire mieux, ça se ressent. Même si tu ne connais pas très bien ton cours, le jury peut être indulgent si tu montres que tu as bossé et que tu es motivé. Moi, par exemple, j'ai dit que j'avais eu le BUT que je voulais sur Parcoursup et que j'avais déjà une idée précise de métier, ça a peut-être joué », explique Théo, qui a finalement décroché son bac en obtenant 16 en SES et 14 en philo.

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