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«Ce n'est pas confirmé par les données» : la Gen Z est-elle vraiment la génération de la modération ?

«Ce n'est pas confirmé par les données» : la Gen Z est-elle vraiment la génération de la modération ?

Le Figaro9 hours ago
Les personnes nées entre la fin des années 1990 et le début des années 2010 incarnent dans l'inconscient collectif la «génération de la modération». Pourtant, une étude révèle qu'elle ne boit désormais pas moins que ses aînés.
Depuis quelques années, la génération Z est régulièrement présentée comme celle qui aurait «cassé le cycle» des soirées trop arrosées. Pourtant, sur un panel de 15 marchés étudiés par l'institut IWSR, la proportion des jeunes adultes de la génération Z en âge légal de boire ayant consommé de l'alcool au cours des six derniers mois est passée de 66 % en mars 2023 à 73 % en mars 2025. Des hausses en Australie (de 61 % à 83 %) et aux États-Unis (de 46 % à 70 %), mais aussi en France où l'on passe de 63 % à 70 %. «La modération est une tendance générale, mais l'idée selon laquelle la génération Z serait fondamentalement différente n'est pas confirmée par les données», précise Richard Halstead, de l'IWSR, leader mondial des données sur les boissons alcoolisées.
En réalité, la génération Z semble surtout adopter une approche plus «flexible» de la modération : près de 60 % des jeunes adultes dans le monde préfèrent s'imposer des périodes d'abstinence (le dry january, par exemple), plutôt que de réduire systématiquement ses consommations à chaque occasion. En France, un peu moins d'un tiers des buveurs ont déclaré avoir pratiqué une abstinence temporaire. Parmi les buveurs de la génération Z, ce chiffre, en constante augmentation, est de plus de 50%. Le succès des cocktails légers ou des «ready-to-drink», souvent moins forts en alcool, illustre bien cette envie de boire autrement. Et contrairement aux clichés qui persistent, les jeunes ne repoussent pas vraiment l'alcool. La proportion de jeunes Français de la génération Z ayant consommé des spiritueux au cours des six derniers mois a même légèrement progressé depuis 2023, et reste un peu supérieure à celle de l'ensemble des adultes.
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Une génération qui aime sortir
Autre point marquant : la génération Z aime sortir. En France, 50% des jeunes adultes déclarent que leur dernier verre a été pris «hors de chez eux », c'est-à-dire dans un bar, un restaurant ou une boîte de nuit. Il s'agit de la proportion la plus élevée parmi les quatre générations analysées. Pour comparaison, chez les «millennials» français (nés entre le début des années 1980 et le milieu des années 1990), ce chiffre est d'environ un quart. «Les données suggèrent que le besoin de socialiser parmi la génération Z reste fort, et que le plus grand défi pour eux est économique, car une grande partie de leur socialisation a lieu à l'extérieur de la maison», souligne Richard Halstead. D'autant plus que beaucoup vivent encore chez leurs parents ou dans des petits appartements peu adaptés pour recevoir du monde.
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Malgré l'inflation et la hausse des prix dans les établissements, cette génération ne se tourne pas pour autant vers des alcools moins chers. «Cela ne semble pas se produire», confirme Richard Halstead . En revanche, «ils boivent moins de verres par sortie.» Une façon de préserver leur budget tout en continuant à sortir. Selon lui, «la hausse des prix dans les bars et les restaurants a surtout réduit la fréquence des sorties ou le volume consommé lors de ces occasions, pas leur envie d'y aller».
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time2 hours ago

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Alors que l'été est là, une question cruciale pour tous ceux qui comptent les calories d'un œil distrait entre deux gorgées de bandol : le vin rosé est-il vraiment moins calorique que le rouge… Ou simplement plus malin pour se faufiler dans nos régimes d'été sans faire son âge – ni son poids ? Depuis quelques années, la légende s'est installée : le rosé serait le vin de la légèreté. Moins corsé, moins sucré, moins calorique. Une sorte de vin allégé qui ne dit pas franchement son nom. Il suffit de feuilleter quelques magazines ou d'écouter les conversations sur la plage : tout concourt à faire du rosé le vin minceur par excellence. Mais est-ce vraiment le cas ? Déjà, reprenons les bases. Il faut savoir que l'alcool est le deuxième macronutriment le plus calorique après les lipides : 7 kcal par gramme, contre 9 pour la graisse. À titre de comparaison, les glucides et les protéines plafonnent à 4 kcal. Et comme le vin est composé essentiellement d'eau et… d'alcool, c'est bien ce dernier qui pèse le plus lourd dans la balance. Donc, en moyenne, un verre de vin rosé sec (12 cl) contient entre 82 et 90 kcal, tandis qu'un rouge standard titrant autour de 13 % avoisine plutôt les 92 à 95 kcal pour la même quantité. Vous suivez ? On parle ici d'une différence minime, souvent inférieure à 10 %, et largement compensée par la température de service, la densité aromatique, ou – soyons honnêtes – les accompagnements qui viennent avec. Publicité Car c'est là que le bât blesse : si le vin rosé est le vin de l'apéritif, il est aussi celui des chips, des tartinades, des crevettes à la mayo et des planches à rallonge. Là où un rouge sérieux est souvent bu à table, structuré par un repas, le rosé s'insinue dans les interstices de l'appétit. Il se glisse entre deux conversations, deux plongeons, et presque autant de regrets. Autrement dit, le vin rosé fait grossir comme les autres – mais il le fait sournoisement, l'air de rien. Le rosé, aussi calorique qu'un soda ? Et ce n'est pas tout. Tous les rosés ne se valent pas. Un rosé sec de Provence, bien vinifié, affiche souvent un taux de sucre résiduel inférieur à 2 grammes par litre. Mais certaines cuvées commerciales, notamment dans les segments les plus sucrés ou aromatisés, peuvent grimper à 8 voire 12 grammes de sucre par litre. Traduction : jusqu'à 110 ou 120 kcal par verre, soit autant qu'un soda. Autre mythe : le rosé serait plus hydratant, ou plus digeste. Faux. Son acidité, souvent plus marquée, peut même agresser les estomacs sensibles. Et contrairement à ce qu'on imagine, le rosé ne contient pas moins de sulfites que le rouge – ni moins de tannins, du moins pour les cuvées sérieuses. Là encore, la seule vraie différence, c'est l'image. À lire aussi Summer body : quel vin boire quand on surveille sa ligne ? Alors que faire ? Renoncer ? S'abstenir ? Non. Mais simplement avoir conscience que le rosé n'est pas un vin de régime. C'est un vin de saison, de glaçons, parfois d'insouciance. À condition de ne pas le prendre pour ce qu'il n'est pas : une boisson légère. C'est un vin à part entière, avec ses excès, ses styles, ses pièges aussi. Et surtout : avec ses calories bien à lui. Enfin, à l'heure où l'on traque les graisses, les sucres et les excès avec une rigueur quasi militaire, il n'est pas inutile de rappeler que le plaisir – comme le rosé – se mesure autrement qu'en chiffres. Ce qui fait grossir, ce n'est pas un verre de vin. C'est peut-être l'illusion qu'il ne compte pas.

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