
« On est salis et humiliés » : le ras-le-bol des praticiens chez SOS Médecin qui se « font insulter quotidiennement »
C'est le cas de Sébastien Chopin, vice-président de SOS Médecins France et président de la branche Melun, victime d'une agression en octobre 2022. Une jeune mère estimait que la prise en charge était trop tardive. Elle lui avait alors assené une dizaine de coups de poing.
Pendant trois mois, « j'avais peur quand le bruit était fort dans la salle d'attente » décrit ce médecin généraliste. « On a l'impression d'être salis et humiliés » et cela ne concerne pas seulement les cabinets, « ça commence bien avant, au niveau des standards ».
Les violences verbales augmentent de façon significative « depuis quatre à cinq ans » avec des centres d'appels « où les collaborateurs se font insulter quotidiennement », précise Philippe Paranque, président de SOS Médecins.
Ces centres agissent comme « un filtre » pour accéder aux médecins et sont les premiers réceptacles du mécontentement des patients. Les professionnels de santé font face à des individus qui ont des « exigences », notamment avec un sujet qui crispe souvent les échanges : les arrêts de travail.
Or, SOS Médecins s'oblige à ne pas donner plus de trois jours d'arrêt maladie. Il faut ensuite consulter un médecin pour le renouveler. Malgré une majorité de patients compréhensifs, certains ne l'acceptent pas, ce qui « peut mener à des situations comme à Lille », explique le Dr Paranque.
Pour empêcher que ces violences deviennent encore plus récurrentes, SOS Médecins interdit l'accès aux « brebis galeuses qui pourrissent le système », souligne le Dr Paranque. S'il y a des actes d'incivilités, le patient peut être interdit d'appel à l'organisme. Comme l'indique l'article 47 du Code de santé publique, « hors cas d'urgence » un médecin « a le droit de refuser ses soins pour des raisons professionnelles ou personnelles ».
Les médecins se protègent aussi matériellement face aux actes violents. « Après mon agression, on a installé des caméras à l'intérieur et à l'extérieur de l'établissement, ainsi qu'un double sas d'entrée et un bouton d'alerte sous mon bureau », raconte le Dr Chopin. « Les dispositifs de signalements sont encore à l'échelle d'expérimentations et doivent être généralisés », regrette de son côté le Dr Paranque. « Cela ne doit pas compliquer le contact entre patient et médecin, et éviter de « bunkériser » les structures », rappelle toutefois le président de SOS Médecins.
Malgré ces dispositifs, 216 incidents ont été signalés par des médecins - entre le 1er janvier et le 23 juin 2025, selon l'Ordre. Dans 81 cas, il s'agissait d'
injures ou de menaces
. « Il n'y a que la justice qui peut agir », s'agace le président de la branche locale de Melun dont l'agresseuse avait déjà été condamnée trois fois.
En dépit d'un Code pénal qui protège les soignants avec des peines plus lourdes, le président de SOS Médecins regrette que « des peines ne soient pas rendues » et que la justice « soit satisfaite d'une tape sur la main ».
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