La filière électrique met la pression sur le gouvernement
Les industriels ne veulent plus attendre. La troisième programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), qui fixe les grandes ambitions du pays, aurait dû être publiée en juin 2023. Les hésitations des uns, les changements de gouvernement et les oppositions des autres ont bloqué le texte. Jusqu'à l'arrivée devant les parlementaires d'un projet de loi, sur le même sujet, la PPL Grémillet. Rejetée en première lecture par l'Assemblée nationale, votée au Sénat, elle doit désormais revenir en deuxième lecture devant les députés, à la rentrée. La PPE serait publiée après, a affirmé François Bayrou.
Dans une lettre ouverte, une vingtaine de fédérations professionnelles (UFE, Fieec, Gifam, Enerplan, SER…) représentant l'ensemble de la filière électrique « appelle le gouvernement à tenir ses engagements en publiant sans délai le décret fixant cette programmation stratégique ». Les orientations seraient ensuite consolidées dans la loi. « Fruit de quatre années de travail et d'une concertation approfondie avec les acteurs économiques, les territoires, les parlementaires et la société civile, il est temps d'acter ce travail collectif et d'offrir un cadre propice au développement de nos atouts électriques, cruciaux pour le renforcement de notre souveraineté », affirment-ils.
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Ces industriels s'inquiètent aussi des « messages contradictoires » sur le rôle des énergies renouvelables. « La publication du décret PPE rappellerait à tous la complémentarité entre le nucléaire et les énergies renouvelables électriques et enverrait un signal de confiance fort aux filières », soulignent les signataires. Face à la concurrence croissante de la Chine dans les énergies renouvelables, aux pressions américaines, aux enjeux de souveraineté énergétique, les industriels veulent de la visibilité pour pouvoir construire leur stratégie (et faire tourner leurs usines).
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